L'employée aux écritures

le blog de Martine Sonnet – ISSN : 2267-8735

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"Le problème de la nuit reste entier. Comment la traverser, chaque fois la traverser tout entière ?" Henri Michaux

Archives for variétés

A la scène pas comme à la ville

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Faites comme L’employée aux écritures : tournez la page.
La fin du monde n’a pas eu lieu, vous êtes déçu, ne laissez pas passer l’opportunité offerte par l’an neuf.
Entrez ici vous dépouiller de vos oripeaux du morne quotidien 2012

vous en ressortirez costumés chaussés coiffés fin prêts pour la grande scène 2013.
Confidence : moi j’ai toujours rêvé d’être Eleanor Powell et Fred Astaire. Mais il y a ce cauchemar récurrent :
le régisseur du théâtre me cherche partout en criant on stage, on stage et c’est pour un numéro de claquettes que je ne pourrai jamais exécuter à cause de mes semelles de crêpe et je n’ose pas le dire alors je me cache.
Pour 2013 je nous souhaite donc d’être Eleanor Powell et Fred Astaire.

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déc 31, 2012

Travail cendre et fumée

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Le billet récent d’Emmanuel Delabranche sur son très beau site à peine perdu(e) m’y fait penser : à la maison aussi nous avons un de ces cendriers que les entreprises offraient à leurs meilleurs clients et autres relations avec lesquelles il comptait sonnant et trébuchant d’entretenir amitié, à l’époque où l’on faisait encore ses affaires en fumant.

Il y a longtemps : c‘était le travail, écrit bien Emmanuel. Son cendrier vante les Ateliers et Chantiers de la Basse-Seine Lozai, le mien les Houillères du Bassin de Lorraine. C’est dire si, comme je lui avais répondu sur Twitter, ce travail là est bel et bien parti en fumées.

Je ne sais pas si le cendrier de la Basse-Seine sortait d’une faïencerie rouennaise mais celui des Houillères de Lorraine était produit on ne peut plus localement : le travail des uns donnait du travail aux autres.

(Et écrivant ce billet je me souviens du film de Jason Reitman Thank you for smoking : une toute autre mise en équation du travail et de la fumée qui ne manque pas de panache)

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nov 22, 2012

Le retour de la couturière

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Pour “Les Passagers de la nuit” de Thomas Baumgartner sur France Culture, à l’automne 2009 j’avais écrit une fiction brève (quatre fois cinq minutes à deux voix) Couture à domicile. C’était à quatre moments de leurs vies les confidences échangées par une couturière et sa cliente lors de quatre séances d’essayages, sur un quart de siècle (le troisième du vingtième pour être précise).

Depuis, j’ai rebrodé sur le thème, en modifiant les dates et en provoquant l’irruption, en cours de séances, de quelques autres personnages. Il existe ainsi deux autres versions du texte initial, avec plus ou moins de monde et des amplitudes chronologiques élargies ou resserrées.

Aujourd’hui, dans la collection “Ouvrez” des éditions publie.net, paraît en numérique l’une de ces versions sous le titre Couturière. Pour la découvrir et l’acheter – 1,99 euros seulement, avec forcément le format adapté à votre degré de modernité, vous pourrez la lire sur votre ordi relié à une imprimante, sur votre tablette  ou sur votre smartphone – c’est très simple. Et chez publie.net, les auteurs à découvrir ne manquent pas…

Vous ne risquez rien à essayer : j’ai enlevé toutes les épingles.

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oct 13, 2012

D’un nuancier entendu au téléphone

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Je regarde le nuancier, mon mari n’est pas là, mais je déciderai toute seule disait hier soir au téléphone ma voisine  de l’omnibus Sèvres Rive Gauche de 19h01 (depuis mon retour de vacances, quoi que je fasse, d’où que je vienne, je me retrouve tous les jours dans le train quittant le Montparnasse monde à 19h01) à un artisan qui avait fini de poser toutes les baguettes et cela rendait très bien, oui, elle en était contente même si elle ne le lui avait pas encore dit (et il s’en inquiétait).

Voisine d’âge moyen-mûr – je veux dire plus vieille que moi, mais au fond peut-être pas tant que cela -, à la mise discrète pour ne pas dire soumise, à qui l’on aurait donné le Bon Dieu sans confession. Mais sa détermination à choisir sans attendre le retour d’un mari en déplacement, donc hors de tout processus de concertation, la couleur nouvelle d’un décor partagé avec lui depuis des lustres prenait un tour transgressif qui faisait plaisir à entendre.

On sentait bien qu’elle ne prenait pas tous les jours de son propre chef une décision de cette importance et que l’artisan à l’autre bout du fil sans fil, habitué des longs conciliabules conjugaux au dessus de son nuancier, pouvait s’émouvoir d’une audace pareille. Si le dressing-room champagne ne plaisait pas à Monsieur, est-ce que l’on ne viendrait pas lui en faire reproche à lui qui n’aurait pas su doser le mélange des teintes avant d’y tremper son rouleau ? Plus rosé, le champagne, elle lui avait pourtant bien spécifié champagne rosé. Du moins le prétendrait.

Ecoutant ma voisine dont j’approuvais évidemment la résolution émancipatrice, je songeais que j’ai toujours été sensible aux nuanciers et autres albums d’échantillons de papiers peints ou de tissus, ces épuisements/mises à plat de toutes les valeurs possibles d’une couleur ou d’un motif.

Et je me souviens qu’à l’époque enfuie où l’on pouvait commander gratuitement des échantillons de tissus d’ameublement à la Redoute ou aux 3 Suisses je ne me privais pas de le faire, bien que n’en ayant nul besoin.

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sept 13, 2012

Abonnés au téléphone, 1935

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Je ne l’ai pas cherchée, je cherchais celle d’Arras, Pas-de-Calais, mais les anciens annuaires sont communiqués sur microfilms à la BnF (cote microfilm 999, communiqué en mezzanine salle X) et la bobine regroupait tous les départements compris dans l’ordre alphabétique de Maine-et-Loire à Yonne. Donc il y avait l’Orne, 61, juste avant le Pas-de-Calais, 62, et défilant à toute vitesse le film pour atteindre le Pas-de-Calais je lâche le bouton du défilement rapide trop tôt et me voilà dans des communes dont les noms me sont familiers.

Alors évidemment passer au défilement lent pour atteindre Céaucé, entre Carrouges et Cercueil (Le), et trouver la toute petite liste des abonnés au téléphone en 1935 à Céaucé (où je naîtrai 20 ans plus tard). Et la recopier : elle est si courte que pas la peine de demander si par hasard il serait possible d’en obtenir une copie et à quelles conditions.

Donc en 1935, vous pouviez appeler, en demandant à l’opératrice le

11 André (Henri), hôtelier, camionneur.

23 Bain-Thouverez, ingénieur, secteur électrique.

5 Bazile (Alexis), minotier, Ambloux.

14 Bordeau (Théodore), Hôtel Lion d’Or.

2 Boullier, hongreur.

13 Coisnon (Frédéric), Hôtel Voyageurs, gare.

12 Guesdon Ruppe, cycles, autos, électricité.

9 Guêtré, pharmacien.

3 Guibout (Raphaël), boucher.

19 Guillet, secrétaire syndicat agricole.

17 Jousse (Fernand), boucher, route de la Gare.

18 Ménage (Placide), mécanicien.

15 Morice (Victor), café Loré.

20 Pautonnier, agriculteur, château Montchauveau.

6 Piel (Paul), courtier en bestiaux.

10 Ray (Fernand), garagiste, route de Domfront.

7 Raymond, docteur en médecine.

4 Roux, docteur-médecin.

22 Taburet-Forêt, beurre et oeufs.

16 Verron (Albert), notaire.

1 Villette, grains.

Les André, Bazile, Coisnon, Guesdon, Guibout, Jousse, Ménage, Pautonnier, Piel, Ray, Dr Raymond et Dr Roux, Taburet, Maître Verron et le marchand de grains Villette, il me semble de toute enfance en avoir entendu parler le temps des vacances passées là-bas, ou même à la ville quand le camionneur André livrait les barriques du cidre production maison. Des autres, un quart de siècle plus tard, au moins chez nous, il n’était plus question (ou alors j’ai oublié).

Ce qui est sûr, c’est que je revois très bien Fernand Ray, sa salopette graisseuse et son mégot, accoté dos au mur près de la porte de son garage, Citroën, signalé par son antique pompe à essence – le garage concurrent, Renault, qui serait tenu plus tard par un Laureille (orthographe non garantie) n’avait pas le téléphone ou n’existait pas encore en 1935.

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juin 30, 2012

Mystère de Mister Louis Dupont

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Ce qu’a fait Louis Dupont pour mériter sa rue, on ne le saura pas. Fait d’armes ? Sage gouvernement de sa commune ? Ingénieuse invention ? Acte de bravoure ? Oeuvre de philanthropie ? Production artistique remarquable en son temps ?

C’est une vieille histoire, la plaque est ancienne, oubliée de plusieurs aggiornamenti signalétiques, plus du tout aux normes – ce qui ne l’empêche pas de rester lisible (quoiqu’écornée) et de remplir son office. Face à elle, je sais où j’en suis de mon tour de pâté de maisons. Mais plus personne parmi les riverains pour se souvenir de son inauguration. Ni si le nom de Louis Dupont s’était imposé sans discussions ou si, au contraire, le conseil municipal avait délibéré longtemps avant qu’une majorité en sa faveur se fasse jour. La concurrence pouvait être encore rude même si Victor Hugo et Jean Jaurès avaient été servis les premiers et avec largesse – on leur avait attribué des avenues non loin de là.

J’essaie de m’informer en recourant à un moteur de recherche, posant à mon tour une question. La requête Louis Dupont connaît 26 900 000 réponses. Embarras du choix, lequel est le mien ? Mieux inspirés, ses parents l’auraient prénommé Théophraste : les Théophraste Dupont ne sont que 113 000, ce qui ne décourage pas aussi radicalement l’envie d’en savoir plus. Louis Dupont, mal armé pour la postérité avec son nom propre si commun, restera un inconnu distingué de mon quartier.

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avr 29, 2012

Grotte marine avec poissons lumineux

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Disposée sur un buffet bas ou, mieux, au creux d’une niche amplifiant son effet, on en attendait bien plus que la lumière – mais quoi au juste ? Le premier pied de lampe venu surmonté de son abat-jour petits plissés suffisait à nous éclairer. La lumière n’était donc pas l’enjeu et celle diffusée par les ampoules dissimulées dans les profondeurs avait à percer les écailles, arrêtes, viscères des poissons, avant de nous parvenir, tamisée. A quelle abyssale illusion demandions-nous à croire ?

Tant d’années après avoir rêvé qu’un tel objet entre dans mon décor d’enfance, je guette à chaque passage dans cette rue ce coin de vitrine avec l’espoir que la grotte qui est portable, munie d’une anse, n’a pas trouvé preneur. L’amateur porte-feuille garni, entré décidé dans la boutique et ressorti avec, à bout de bras, juste du papier bulle autour. Anse laissée libre pour le transport.

Je préfère les jours où l’antiquaire éclaire la grotte – le cordon électrique bleu bien que tortillé, le courant passe – pour m’aider à percer le mystère.

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avr 7, 2012

Traversée obligatoire

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Je ne sais pas si vous avez remarqué, mais moi maintenant c’est tous les jours, au moins une fois par jour, en travers de ma route, de mon trottoir devrais-je dire (et parfois même sur un bout de trottoir de rien plusieurs de ces injonctions à la suite, contradictoires)

sans que forcément la justification du dévoiement saute aux yeux. J’ignore qui en décide et selon quels critères, mais l’ordre intimé me semble parfois quelque peu abusif. Par exemple photographique dans mon quartier ces jours-ci.

Ajout du 21 décembre : on me signale que la signalétique de mon quartier banlieusard est très en retard sur celle en usage pour détourner (et retourner) les piétons parisiens, ce qui se confirme et s’illustre quand on tourne à gauche – Merci Dominique.

PS : cela fait maintenant trois ans, huit mois et des poussières de jours que L’employée aux écritures vous fiche ses billets et celui-ci est le 300e. Pour tous les échanges et toutes les rencontres nés autour du blog : merci.

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déc 18, 2011

Déstockage de rentrée

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Je n’aime déjà pas le mot déstockage pour le trop plein qu’il charrie quand les manques sont par ailleurs tellement criants. Je n’aime pas non plus de façon générale les vidéos-clubs qui en matière d’enlaidissement du paysage urbain tiennent souvent le haut du pavé. Je déplore encore la négligence qui tronque si souvent les enseignes aux boutiques, lettres ou chiffres manquants. Enfin, je n’ai jamais eu de goût particulier pour les plantes vertes et encore moins pour celles sur les feuilles desquelles on laisse s’accumuler la poussière et dont le vert tourne au grisâtre.

En résumé, cette vitrine saisie de la vitre du bus 189 me consterne mais je lui sais gré, au moins, de nous épargner l’épithète massif : le déstockage pourrait être massif et la vitrine encore enlaidie d’autant.

A tout prendre, puisque tout doit disparaître, je me demande si la liquidation totale, version tas de tuyaux d’arrosages posés à même le trottoir n’est pas moins nocive pour le paysage : un petit effort des passants, à hauteur de 5 euros chacun, pas la ruine, et tout aura vraiment disparu, quand la vitrine du vidéo-club, toujours là, ne tardera pas à vanter un nouvel arrivage…

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sept 10, 2011

Pour tous les goûts et des couleurs

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Embarras du choix ?

mais décidez-vous avant l’heure de la fermeture.

Et le grand jeu de l’été de L’employée aux écritures qui n’est pas encore en vacances : dans quelles villes touristiques françaises, l’une littorale atlantique, l’autre méditerranéenne intérieure ont été prises ces deux photographies ?  (Un indice : j’y étais passée avec les forgerons.)

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août 10, 2011

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