L'employée aux écritures

le blog de Martine Sonnet – ISSN : 2267-8735

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"Le problème de la nuit reste entier. Comment la traverser, chaque fois la traverser tout entière ?" Henri Michaux

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45 tours (et un acte manqué)

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Quand j’ai allumé la radio dans la cuisine à midi – mais il était 13h45 – radio restée d’hier soir sur France Musique, Marcel Amont chantait Bleu blanc blond, je ne sais pas si vous vous souvenez de Marcel Amont et de Bleu blanc blond, moi je les avais complètement oubliés et c’est comme s’ils étaient tous les deux, le chanteur et sa chanson, tombés d’une autre planète pile au milieu de ma cuisine.

Je suis sûre qu’il y avait à la maison un 45 tours de Marcel Amont, mais je serai moins affirmative sur les quatre chansons, deux de chaque côté, qui y étaient gravées. Il y avait à la maison un 45 tours de Marcel Amont, comme il y en avait un d’Alain Barrière, un de Gilbert Bécaud, un de Charles Aznavour et un de Jean Ferrat – sur lequel il chantait “La Montagne” et celui-là les parents l’écoutaient en soupirant que c’était bien pour tout le monde pareil et qu’il fallait suivre les paroles.

Je réalise que nous ne possédions qu’un seul disque par chanteur – et pas beaucoup de chanteuses, mise à part Colette Renard, et Paulette Merval qui faisait couple avec Marcel Merkès, au moins pour l’opérette, à la ville je ne sais pas – et pour chef d’orchestre on avait Franck Pourcel. Les disques du frère aîné nous dépaysaient jusque dans les rues d’Antibes, dont je me demandais bien ce qu’elles pouvaient avoir de spécial, avec Sidney Bechett, et encore plus loin avec Tito Puente. J’ai oublié les autres : le frère est tôt parti de la maison avec ses disques.

En écoutant Marcel Amont comme je faisais ma pause déjeuner en plein boulot de rapport quadriennal CNRS, il m’a semblé qu’au temps où son 45 tours tournait sur le dessus du poste et qu’on s’asseyait sur une chaise à côté pour l’écouter en surveillant la progression du bras et qu’il ne sautille pas trop, le monde était plus rond que maintenant, plus complet aussi.

Je ne sais pas trop si c’est à cause de cette bouffée de musiques d’avant, mais voulant rentrer de chez C.D., qui habite à la porte de Saint-Cloud, chez moi ce soir, je me suis trompée de bus et me suis installée dans celui qui a pour terminus “Cité de la Plaine”, celui qu’on prenait au temps de Bleu, blanc, blond, quand on rentrait du cinéma “Le Gudin” – dont on venait de parler avec C.D qui l’a beaucoup fréquenté aussi. J’ai juste eu le temps de redescendre du bus, comme il démarrait.

(J’ajouterai des liens plus tard peut-être : Bleu blanc blond ça n’a pas l’air d’exister sur Deezer)

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juil 29, 2008

Beau tango un peu déjanté

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Lorsque L’employée aux écritures vous aura dit qu’elle porte définitivement aux nues des films cultes L’Acrobate de Jean-Daniel Pollet (1976) avec Claude Melki, qui avait été apprenti-tailleur avant de devenir acteur, et Guy Marchand, vous comprendez aisément que cette semaine elle court le soir les jardins parisiens dans lesquels chante Daniel Melingo, élégant costume noir et beau chapeau. Par moment Daniel Melingo ne chante pas mais souffle dans une clarinette et c’est très bien aussi.

Donc hier soir c’était sous les frondaisons du Luxembourg, avec petit vent froid, ce soir au parc Georges Brassens, mais malheureusement j’avais un empêchement, demain 18 h à Bercy Village, j’y retourne, et jeudi 19h au Parc de Belleville, pourquoi pas. C’est gratuit, c’est Paris quartier d’été, merci Bertrand.

Tellement de monde au Luxembourg qu’avec C. venu me rejoindre, nous ne nous sommes retrouvés que tout à la fin du concert. Plus tard il me racontera que croyant à un moment apercevoir au loin ma silhouette de dos, il s’était approché mais que celle qu’il croyait être moi s’était avérée, d’un peu plus près, assise sur les genoux d’un autre amateur de tango rocailleux, et que du coup, par discrétion, il avait préféré ne pas avancer plus. Je lui ai répondu qu’il devrait songer à changer ses lunettes.

Il n’y a pas longtemps que je connais Daniel Melingo et ma vive et neuve passion ne s’émousse pas. C’était en juin, la soirée des lectures d’été d’Atout-Livre, dans le XIIe, avait été ponctuée musicalement de son dernier disque. Je leur avais dit à la fin qu’il fallait absolument que je l’achète et ils avaient tenu à me l’offrir. Depuis le disque reste en permanence dans l’appareil à musique de la cuisine et c’est Buenos-Aires qui s’invite à tous les repas.

Le chant de Melingo charrie les années passées sur nos découvertes de L’Acrobate de  Pollet, de Cortazar, de ses Armes secrètes et de ses axolotl, du Cuarteto Cedron et de ses Trottoirs de Buenos Aires. Dans ce temps-là, il y en avait aussi, dans d’autres chambres, qui écoutaient Quilapayun.

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juil 22, 2008

Des -e- systématiquement ajoutés au bout des mots

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Discussion (amicale) aujourd’hui avec une collègue dont je relis un texte : elle a féminisé systématiquement les mots comme “précurseur-e-” “successeur-e-” etc. avec le e bien détaché entre deux tirets. Elle a aussi accolé, par principe, “hétérosexuel” au mot couple pour parler de Mr and Mrs C, des anglais voyageurs du XVIIIe siècle.

Je lui fais remarquer que pour partager ses convictions, je trouve néanmoins que les textes sont alourdis par ces précisions qui ne sont pas forcément nécessaires ni utiles à la cause. Je ne suis pas pour ce martèlement – même si je l’applique à certains mots et tiens à être ingénieure de recherche  - mais sans tirets – et non pas ingénieur (on a droit à quelques incohérences par ci par là, et d’ailleurs quand je serai grande je voudrais être un écrivain…). Et je trouve totalement absurde l’emploi qui se répand de chercheure avec ou sans tirets quand il existe chercheuse.

Ma collègue considère au contraire que la stricte application de ce principe contribue décisivement à l’évolution des esprits et des regards, en est même une condition. Nous ne sommes pas d’accord, je crains que l’agacement, que même moi je ressens à lire ces tournures insistantes, soit au bout du compte contreproductif, générateur de dérision ou de caricature. Qu’il faut s’y prendre autrement.

Personnellement, il me semble que revendiquer le salaire égal du travail égal, le règne de la parité en tous lieux et toutes instances et une répartition équilibrée des corvées ménagères,  ce à quoi je m’emploie, n’empêche pas de s’accommoder d’une certaine neutralité du langage – même si je regrette qu’en français celle-ci soit phagocytée par le masculin.

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juil 9, 2008

Chemins de fer de l’Ouest (vicissitudes des)

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C’est passé inaperçu – sauf des voyageurs concernés et de leurs proches – mais la semaine dernière (mercredi 11 juin exactement) deux trains de la ligne Paris-Granville ont subi des retards de l’ordre de 4 et 5 heures – un arbre était tombé sur les caténaires à Villiers Neauphle. Lorsque ce genre de problème affecte un TGV, l’écho s’en répercute nationalement,  mais quand il s’agit d’un Corail Intercités bas-normand partant de la gare annexe  Montparnasse 3 Vaugirard, c’est un non-événement. Pourtant arriver dans des gares fermées et désertes sauf police du rail et/où maîtres chiens comme celles de L’Aigle ou Argentan, sur le coup de 1 ou 2 h du matin, quand on a quitté Paris la veille, vers 18 ou 19 h, marque les esprits. Il suffit de lire les blogueurs exaspérés de cette ligne pour le mesurer; lecture édifiante à plus d’un titre puisqu’y sont également rapportées les réponses, quand il y en a, de la sncf aux doléances, qui ne manquent pas, des voyageurs.

Où l’on apprend, entre autre, que question distribution de bouteilles d’eau en cas d’imprévus au moins ceux-ci n’ont pas à se plaindre, que le matériel fragile équipant la ligne n’est pas d’une réparation aisée et que les réparateurs compétents se trouvent à Nevers, ce qui accroît naturellement le temps d’immobilisation des engins sur lesquels il faut intervenir – problèmes de fermetures des portes le plus souvent. Usagère de la ligne, j’ai déjà personnellement aussi connu de longs retards pour cause de vache écrasée et de déraillement.

Au moins, depuis l’invention du téléphone portable, il est possible d’avertir le service de taxi collectif intercommunal qui nous attend pour nous acheminer sur les 30 derniers kilomètres, de Flers jusqu’à la maison. C’est précisément une conductrice du taxi allant chercher C. la semaine dernière qui lui a raconté toute l’histoire et qu’elle avait assuré une correspondance bien tardive quelques jours plus tôt.

Devant être à Domfront samedi 28 à 14 heures (où il paraît qu’on m’attend de pied ferme) je prendrai mes précautions et partirai bien en avance.

Si vous ne connaissez pas la ligne, ce Corail Intercités porte bien son nom, puisqu’il dessert les mégapoles de Surdon

et de Briouze.

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juin 22, 2008

Mémoire Billancourt

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Juste deux petits rappels

- l’appel à la préservation de la mémoire de Billancourt et la pétition à signer, à l’initiative de l’association des anciens travailleurs du site (ATRIS) alors que ce qui semblait admis avec la municipalité précédente de Boulogne ne va plus de soi.

- le colloque de sensibilisation au problème organisé, toujours par cette association, à Boulogne, mardi 17 juin, de 10h à 17h30, espace Landowski, 28 avenue Morizet. J’y interviendrai le matin, avec des “vrais” historiens du monde de Billancourt : Laure Pitti, Jacqueline Costa-Lascoux et Emile Témime. Je crois que je parlerai plus en fille d’ouvrier des forges qu’en historienne et que je raconterai comment cette mémoire, vive et fière, m’est tombée dessus d’un seul coup. J’évoquerai sûrement certains témoignages que j’ai reçus d’anciens de Billancourt qui ont lu Atelier 62 ; comment la littérature réveille.

Vue à travers palissade des terrains du trapèze à Billancourt, prise en tournant autour le 3 janvier 2007

 

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juin 13, 2008

Pense-bête pour mon dimanche

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Liste de choses qu’il faudrait bien que je fasse aujourd’hui pour ne pas trop me compliquer la vie demain

- rajouter quelques liens pendant que j’y pense dans le billet d’hier. Ajout 9h10 : je viens de le faire – sauf vers une recette de polonaise, je ne tombais que sur des sites de cuisine tartignoles

- aller avec L. au commissariat pour son vélo volé hier (en se coordonnant si possible avec les parents du copain qui était avec lui sur la coulée verte et dont le vélo a été volé en même temps) Ajout 13h20 : c’est fait, on en revient, ça nous a pris exactement 3 heures… Pour la valeur et la description du vélo on a expliqué qu’on n’avait pas de facture, l’ayant obtenu par échange contre 6500 points sur notre carte U. En attendant qu’on reconsomme suffisamment pour en récupérer un, je propose mon vélo à L. pour aller au lycée, il lève les yeux au ciel : rouler sur le vélo de sa mère, c’est bien une idée de mère !!!

- chercher une photo de mon père et moi petite, ce ne sera pas facile, la scanner et l’envoyer au journal qui en voudrait une pour demain. Ajout 17h40, tenté de faire au mieux, trouvé palliatif, mais dans la dispersion actuelle des choses de ce temps-là je ne sais pas où est la boîte à gâteaux L’Alsacienne qui aurait peut-être permis de répondre exactement à la demande. De photo de mon père avec moi au temps des forges, j’ai bien cherché, je n’en ai pas chez moi.

- nettoyer certains carrelages dont je vois bien que l’état de saleté empire (sans gêner grand monde à part moi). Ajout 17h40 : fait, en geignant beaucoup, avant de m’occuper du problème des photos.

- téléphoner à NP qui ne sera pas à l’AG du labo demain matin consacrée au programme à 4 ans pour que je puisse y parler en nos deux noms

- avertir les auteurs des propositions de contributions à notre journée d’étude de novembre des décisions prises hier. Ajout 23h20 : report à mardi

Je crois que j’ai fait le tour et autant m’y mettre tout de suite.

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juin 1, 2008

Des collègues de bureau

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L’employée aux écritures n’est pas la seule à partager son espace de travail avec une sympathique bête tigrée grise et griffue. En témoigne ce document photographique arrivé au courrier ce matin, adressé par une lectrice aiguillée vers nos contrées par le cher Chasse-clou. Merci DH de nous envoyer des visiteurs d’aussi bonne compagnie et qui, manifestement, savent vivre.

Entre les deux collègues, les ressemblances sont troublantes : outre l’espèce et le pelage, une même quiétude se devine, favorisée par la douce chaleur ronronnante se dégageant d’une machine usinée par le même fabricant que l’engin sur lequel mes doigts courent. De quoi tomber dans les pommes.

Les chats, de tous temps grands amis de la paperasserie et des plumes – y compris sur pattes – se sont admirablement adaptés à l’évolution des technologies de l’écriture. Il n’y a pas encore si longtemps, chez nous, le chat s’obstinait à faire ses griffes sur les dos bien serrés d’une collection des Actes de la recherche en sciences sociales, malencontreusement rangée à sa portée ; désormais la bête bourdieusienne jusqu’au bout des griffes crève l’écran sur lequel elle les lit.

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mai 15, 2008

Un Monde sans livres

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Avec ce 1er mai qui tombe un jeudi, le Monde semble nous sucrer son supplément livres : pas avec celui paru hier soir, pas plus annoncé avec celui qui paraîtra demain. Mais consacre une page entière à la difficile relation mère-fils chez les Ceccaldi/Houellebecq ! De façon générale je m’intéresse assez aux relations mère/fils, bien placée pour, mais là franchement c’est trop. Sans compter que je ne lirai probablement jamais un livre du fils de la dame très verte pour ses 83 ans (ça ça fait plaisir à voir) parce que la vie est relativement courte et qu’il faut choisir.

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mai 1, 2008

Au courrier d’hier

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Télérama : je tombe très vite sur la photo de la page 161, cortège de manifestants sur le pont Daydé à Billancourt avec banderole “CGT Renault, forges, fonderie, la retraite à 55 ans, le retour aux 40 heures”. C’est la grève de 1971 et la photo annonce le documentaire de vendredi 9 mai 16h sur France Culture Murmures de la mémoire, quartier Renault-Billancourt, 1968-2008 que je ne raterai pas, en temps réel ou juste après.

Du coup, j’épluche de plus près le programme FC de la semaine prochaine et je le trouve très prometteur. Avec aussi, en vrac, Sophie Calle samedi 3 après-midi, Antonio Tabucchi mardi 6 après-midi, Laurent Turcot et ses promenades parisiennes au XVIIIe siècle mercredi 7 matin et mon directeur qui parlera de Bourdieu le même jour à 19h30, dans le cadre d’une série quotidienne Mai 68 a 40 ans. Et chez Veinstein vendredi 9 Luc Autret l’annotateur des Carnets 1934-1948 d’Henri Thomas, un livre que j’ai récemment offert à C., grand lecteur d’Henri Thomas,  et c’est comme cela que des propos peu amènes sur Epinal se sont retrouvés dans des notules récentes. Georges Monti qui l’a beaucoup publié m’a dit récemment “hélas, on en rencontre de moins en moins des grands lecteurs d’Henri Thomas”.

Il y avait aussi au courrier papier une nouvelle lettre avec photos d’un ancien maréchal-ferrant de la Sarthe, 88 ans, passé par l’usine Renault du Mans avant de rejoindre les forges de Billancourt en 1963 qui m’a écrit dans une lettre précédente ; “votre père était chauffeur à la batterie des 1300 kg, poids marteau”. Il continue à joindre un timbre pour la réponse, même si ça n’est pas la peine : je lui répondrais sans…

Et dans le courrier électronique une invitation à Manosque pour la fin septembre qui me fait bien plaisir. Pas de lien possible encore (et je le regrette : je ne suis pas chiche sur les liens aujourd’hui)

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mai 1, 2008

Vu du bureau

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L’arbre du jardin de l’école dont j’ignore l’espèce mais qui pousse le bout de ses branches jusqu’à hauteur de mon vélux dans le toit n’a toujours pas ses feuilles : je trouve qu’il traînaille, les autres ne l’ont pas attendu, je commence à m’inquiéter et je me demande à quoi il ressemblera. Je n’étais pas là il y a un an, alors je n’ai pas de repères. Pas comme pour les coquelicots qui ne devraient pas tarder à escorter mon train de banlieue jusqu’au pont au dessus de la rue de la Procession, juste avant l’entrée en gare de Paris-Montparnasse : noté quelque part qu’en 2007 ils sont apparus, à peine déchiffonnés, le 25 avril.

Le problème de l’insertion de photographies dans cette ébauche de blog n’est toujours pas résolu. Mais après tout son intitulé laisse entendre que c’est plutôt un lieu fait pour écrire. Il n’y aura peut-être jamais d’images. En cas de besoin, j’essaierai de choisir mieux mes mots.

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avr 21, 2008

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