Depuis que je les épingle ici à chaque fois que j’en croise une (*), c’est notre septième rencontre, et cette fois elles sont deux, mère et fille, araignées de bronze sculptées par Louise Bourgeois en 2003. Celles-ci m’attendaient la semaine dernière au Kunstmuseum de La Haye, musée magnifique, autant par son architecture comblant mon goût pour la brique (signée Berlage, 1934), que par ses collections faisant la part belle (et bellement présentée) à Van Doesburg et à Mondrian.
J’ai en outre découvert dans ce musée, et recroisé quelques jours plus tard au Stedelijk Museum d’Amsterdam, le peintre Peter Alma (1886-1969) dont j’ignorais tout avant ce petit voyage aux Pays-Bas. Malheureusement peu de choses à glaner sur lui, là où nous cherchons en premier lieu désormais les réponses à toutes nos questions, mon lien est maigrichon.
Pour vous donner néanmoins une idée de son travail, je vous montre ses grévistes peints en 1927, à voir au Stedelijk Museum.
Le passage à Amsterdam, vide de ses touristes habituels, m’a aussi permis de visiter, juste à côté de la grande baignoire du Stedelijk, le “nouveau” musée Van Gogh. C’était donc la troisième fois que je m’arrêtais devant ses Tournesols : la première c’était à l’exposition de l’Orangerie au printemps 1972 (j’étais en 1ère, expo vue avec l’ami du lycée, j’ai toujours l’affiche dans un carton à dessin sous mon lit) et la deuxième c’était en 1979 à Amsterdam dans l’ancien musée Van Gogh, un petit voyage que j’avais organisé avec les amis retrouvés chaque été sur les chantiers de fouilles normands.
J’aime toujours l’éclat saisissant des Tournesols.
Mais comme aucune reproduction, jamais, quelqu’en soit le pointu technologique ne rendra la luminosité du bouquet offert par Van Gogh, je préfère vous montrer, moins attendu, son portrait d’un contrebassiste que je crois n’avoir jamais rencontré auparavant. Je suis sortie du musée en ayant bien envie de revoir le film de Pialat et de lire la correspondance des deux frères, Vincent et Théo.
Et à propos des deux frères Van Gogh il y a ce projet de monument leur rendant hommage du sculpteur Ossip Zadkine que l’on peut voir dans une niche du jardin de sa maison-atelier de la rue d’Assas à Paris, qui m’émeut follement. L’enlacement fraternel, le bronze si tendre.
(*) Pour retrouver les autres araignées de Louise prises dans la toile de L’employée aux écritures, il suffit de saisir “araignée” dans le module de recherche en haut à droite de l’écran, et vous irez vous promener avec elles à Washington, Bilbao, Beacon… Bon voyage.