Soit cette image saisie au vol ce début de semaine sur un bout de mur à Porto. Au vol vraiment parce qu’un cyclone dont on apprendrait plus tard qu’il se prénommait Henri commençait à faire des siennes – il irait, d’ailleurs, un peu plus tard dans la journée, jusqu’à me faire acheter une paire de bottes en caoutchouc pour parvenir à atteindre la Casa de Musica et assister au concert pour lequel nous avions acheté nos places au retour du cimetière d’Agramonte. Soit donc cette image que je reconsidère aujourd’hui au moment de trier les photos de ce court séjour dans une ville d’une épatante vitalité créative. Et je me demande si la composition n’est pas trop belle et trop riche de regards pour résulter d’une succession de collages/arrachages fortuite. Je ne sais plus qu’en penser.
Comme je ne sais trop quoi penser de la juxtaposition dans la rue où nous logions agréablement, rua da Almada, des vitrines fourre-tout des boutiques-ateliers propres à la traditionnelle spécialisation laborieuse de la rue – petite métallerie, plomberie, serrurerie, tuyaux en tous genres et matériaux, électricité – toujours en activité, avec celles, tellement clean, des bars, restaurants, galeries, concepts-stores, agences de com’ ou de design, dans une alternance quasi rigoureuse. Je me demande combien de temps les occupants traditionnels des lieux s’y maintiendront et si la ville, soucieuse de la rénovation de ses anciennes magnifiques maisons, les aide d’une façon ou d’une autre à s’y maintenir. A longer ces vitrines et façades contrastées, naît le sentiment que dans cette rue un serpent se mord un peu la queue : un magasin “nouveau” expose joliment et vend de la vaisselle en tôle émaillée que l’on trouverait sans aucun doute “dans son jus” en fouillant dans l’arrière boutique de l’échoppe d’en face.