L'employée aux écritures

le blog de Martine Sonnet – ISSN : 2267-8735

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"Le problème de la nuit reste entier. Comment la traverser, chaque fois la traverser tout entière ?" Henri Michaux

Archives for variétés parisiennes

De la solitude de Guignol (et du réemploi des affiches)

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Toujours étonnée de croiser dans les rues de Paris, maintenant que j’y habite, ces affiches de spectacle de Guignol ambulant. Parce que je les associe plutôt à ma vie de banlieusarde – passages récurrents au parc de Maison Blanche à Clamart – ou de vacancière. Affiches de même formats et réemplois, jusqu’à délavage causé par les intempéries, pour passages, tout aussi récurrents mais au mois d’août, dans le champ au bas des pistes de ski de Molines où stationne aussi chaque été un cirque, quand l’immuable projection du film “Quand les marmottes se réveillent”, pareillement affichée les jours d’avant, se donne elle dans la grande salle à tout faire de la maison du boulanger. Des uns et des autres nous avons, en temps plaisant et utile, fait profiter nos enfants et une affiche du film consacré au réveil saisonnier des marmottes, dégrafée de sa porte de bergerie, envolée par le vent, a même longtemps décoré un mur de la maison normande vendue l’année dernière. Ce jour venteux, après la séance, à l’issue du  ramassage des affiches qui seraient mises partiellement à jour par collage d’un bandeau écrit à la main, au gros feutre indélébile et en capitales lisibles du bord des routes, indicateur des lieu, jour et heure de la prochaine étape, le compte n’avait pas été juste. Il en manquait au moins une.

Alors cette affiche de Guignol croisée hier, arrimée au mobilier urbain du trottoir de la rue des Lyonnais (Ve arrondissement), retient doublement mon attention. D’abord, comme d’habitude, parce que je m’étonne que ces troupes itinérantes montent leurs castelets éphémères dans une ville qui compte autant de théâtres de Guignol à demeure. Théâtres que, banlieusards, nous avons aussi pratiqués, celui du Parc Georges-Brassens en premier lieu, comme le plus accessible de chez nous et alors animé par une ancienne connaissance nancéienne de C.. Comme si on ne prêtait qu’aux riches. Et puis surtout parce que contrairement à l’illustration réemployée, prometteuse de belles réparties, Pinocchio ne sera pas là (enrhumé peut-être ?). Face au Mobilier national, Guignol ne partagera pas l’affiche : il donnera un one man show.

avr 19, 2015

Poste restante (avec souvenir d’un film d’Alain Cavalier)

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Soit le bureau de poste au bout de la rue dans laquelle je me rends quotidiennement à mon bureau.  Il y avait deux boîtes. Il n’y en a plus qu’une. Celle qui reste recueille seulement  le courrier destiné à nos cousins de Province, des DOM et de l’étranger, le long courrier. Ce qui tombe plutôt bien puisque ce matin j’envoyais une lettre verte à Limoges où je n’ai pas de cousinage mais des factures de télécommunications à régler. Mon TIP a donc pu partir. Ceux à qui on ne peut plus écrire sont les habitants de la capitale (fente à gauche de la boîte disparue) et de sa couronne (fente à droite).

Je me demande qui a bien pu partir avec la boîte.

La solitude de sa jumelle m’a rappelé le beau film Martin et Léa, d’Alain Cavalier (1979), pour sa scène où le héros qui se mord les doigts de ce qu’il vient d’écrire et poster à son amoureuse, impuissant à rattraper la missive, incendie la boîte qui l’enferme. Je pense que nous sommes en présence d’un événement du même ordre, sauf que l’épistolier au repentir n’avait pas de briquet sur lui mais un tournevis.

Ce qui est sûr c’est qu’à Paris ou dans sa couronne, une lettre de rupture – à moins qu’il s’agisse d’une déclaration enflammée – n’arrivera pas à sa ou son destinataire. Bien que j’habite Paris, qu’il s’agisse de l’une ou de l’autre, je ne pense pas qu’elle m’était adressée.

Ce qui ne m’empêche pas d’être choquée par l’atteinte au mobilier postal urbain constatée ce matin : j’ai toujours été maniaque avec le courrier.

oct 14, 2014

Faire souche et après

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Si vous avez manqué le début allez donc faire un tour par ici. Suite des événements sous ma fenêtre : après avoir un temps laissé libre cours à la sève vigoureuse du platane, ils sont revenus, ont élagué les pousses vertes désordonnées puis ont changé d’outil

ont pilonné la souche pour en faire du petit bois

ont rechangé d’outil et ramassé le petit bois

ont arasé la surface terreuse avec le dos de la cuillère

et puis s’en sont allés.

D’autres sont venus (un jour que je n’étais pas chez moi : je ne les ai pas vus à l’oeuvre)

ont posé savamment des petits pavés, en partant de l’angle S/W du carré bien arasé

ont continué

mais ont respecté des limites.

Le carré de terre au milieu du carré de pavés laisse un peu d’espoir. Ils reviendront.

Mais qu’ils ne tardent pas :

le bel ordonnancement concentrique du carré de terre et du carré de pavés

ce n’est déjà plus tout à fait cela.

sept 28, 2014

Force de la nature en ville

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Ajout du 28 septembre 2014 : ce billet a une suite, ici.

Toute ressemblance avec des événements et des personnages réels ne saurait être fortuite

j’ai tout vu de ma fenêtre.

jusqu’à la nature reprenant ses droits contre les usages ludiques, conviviaux ou marchands de la souche.

(Sous ma fenêtre les mardi, jeudi, samedi se tient le marché.)

Ajout du 28 septembre 2014 : ce billet a une suite, ici.

août 17, 2014

Autre mystère dans la rue des Feuillantines

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C’était mercredi dernier et, si je comptais bien venir l’écrire ici, le trouble causé restait un peu trop prégnant pour que je m’y risque avant ce soir.

J’arrivais à mon bureau, donc mercredi matin le 6 août, par la rue des Feuillantines, peu de voitures étaient garées en son long parce que ces deux semaines le quartier s’est vraiment vidé (le pub angle Ulm/Gay-Lussac est désormais fermé, c’est tout dire) ; je suivais des yeux le caniveau. Il pleuvait ce qui n’avait rien d’original. Je ne sais pas pourquoi – enfin si un peu tout de même – j’ai ouvert du bout de ma sandale (inappropriée au temps qu’il faisait) une lettre sans enveloppe format A4 plié en 3 mais en l’occurrence replié d’un seul tiers, détrempée. Je l’ai dépliée du bout du pied parce que j’ai reconnu l’en-tête du papier à lettre, celle d’un grand éditeur parisien, et que je m’étonnais que cette correspondance visiblement personnelle traîne dans le caniveau. Je ne l’ai pas ramassée mais me suis penchée et ai lu le nom du destinataire : c’était celui d’un historien – je n’oserais dire un collègue. Un historien mort en 2013 à qui il m’est arrivé d’avoir affaire dans des jurys d’audition (lui, entouré de ses pairs, moi l’examinée seule face à eux) en vue d’un éventuel recrutement. Il faut dire que j’en ai passé de ces auditions, pendant huit ans et plusieurs par an – comme une année où je m’étais propulsée du jour au lendemain de Lille à Bordeaux, enceinte et à mes frais, pour des prunes et beaucoup de fatigue.  Donc les historiens (toujours plus nombreux que les historiennes dans ces jurys) que j’ai tenté d’impressionner par mes projets et mes éventuelles qualités compensatoires de  la tâche originelle consistant à ne pas être agrégée, sont légion. Fin de digression et retour rue des Feuillantines (dont j’ai évoqué ici même  il n’y a pas si longtemps un autre mystère de caniveau), et à mon ébahissement lisant le nom de cet historien que je sais bien n’être plus de ce monde et son adresse parisienne, que je connaissais pour n’être pas dans ce quartier. Je n’étais pas encore au bout de cet ébahissement puisque, d’une part, la lettre était datée du mois d’avril 2014 et s’adressait à lui comme à un bien vivant – ce grand éditeur parisien ne tiendrait pas ses fichiers à jour ? – et qu’il s’agissait de son relevé annuel de droits d’auteur pour,  je dirais, une bonne douzaine de livres publiés chez lui. J’ai eu la discrétion de ne pas lire plus avant les sommes qui s’additionnaient ligne après ligne mais dont la résultante m’a semblé ne pas compter plus de trois chiffres entiers, donc rester relativement modique eu égard à l’oeuvre plus que respectable.

Je n’en écrirai pas plus sur l’expéditeur ni sur le destinataire de ce courrier mais, tout de même, la présence de cette lettre, adressée par un éditeur à son auteur mort et enterré depuis l’an passé comme s’il se portait au mieux, et abandonnée – mais par qui diable ? -comme un vulgaire dépliant publicitaire ou un tract dans un caniveau où elle n’aurait jamais dû s’échouer m’a donné, et me donne encore, beaucoup à penser.

août 11, 2014

The Clock : film qui, en plus, vous donne l’heure

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Additif au billet initial : The Clock est désormais visible au centre Pompidou de Metz jusqu’au 15 septembre 2014. Si vous passez par là…

Pour la deuxième fois cette semaine, je suis allée hier à Beaubourg regarder un fragment d’une soixantaine de minutes (autant dire un certain laps de temps) de l’installation vidéo de Christian Marclay, The Clock. On peut l’y voir, dans de confortables grands canapés blancs à trois places, jusqu’au 2 juillet et j’y retournerai sans doute. La fréquentation facile de Beaubourg, munie du Pass, est un de mes grands plaisirs de néo-parisienne : je n’ai quasiment pas profité de ce lieu quand j’étais banlieusarde, soit grosso modo pendant les 57/58e de ma vie. Je me rattrape.

The Clock, c’est donc un montage de 24 heures, temps réel, de plans et très courts extraits de séquences de films ayant pour dénominateur commun la présence à l’écran d’une montre ou d’une pendule, ou bien de quelques mots d’un dialogue nous signifiant l’heure qu’il est – la même, là maintenant, dans la salle aux canapés blancs de Beaubourg (et à partir du 4 juillet au centre Pompidou Metz) comme dans la fiction des images.

Le montage d’extraits de films muets/parlants, noir et blanc/couleurs, toutes origines géographiques même si le cinéma américain est à l’honneur est diablement bien fait. Si bien fait que les minutes égrenées – parce que l’unité au cadran c’est la minute, mais à l’image c’est parfois la fraction de seconde – génèrent un véritable suspense, une attente, une addiction. Mais si vous me demandez : il se passe quoi, au bout du compte, dans ce film ? Je ne peux vous répondre que RIEN, pendant ce temps-là le temps passe, c’est TOUT et c’est prodigieux.

Bien sûr, il y a la petite satisfaction éprouvée à identifier des actrices ou acteurs aimés, à reconnaître des films, juste au moment où l’on entre dans la salle (hier pour moi s’était Eddie Constantine, et la fois d’avant Walter Matthau et Jack Lemmon) mais la grande maestria du montage de Christian Marclay fait que très vite la tentation de faire son “Monsieur Cinéma” est balayée par la fascination pour l’histoire qui s’invente sous nos yeux, avec et contre la montre. Parce que derrière la porte qui s’ouvre ou à l’autre bout du fil de téléphone que l’on décroche ne se trouve jamais qui était attendu.

Le 21 juin à partir de 11 heures il sera possible de visionner intégralement en continu les 24 heures de la performance : du vrai cinéma permanent comme il y a bien longtemps, quand on n’était pas encore sommé de sortir au plus vite par la sortie à gauche de l’écran et que le fin du film pouvait éventuellement se voir avant son début.

Un petit exercice de calcul, façon The Clock pour finir : sachant que je suis rentrée de Beaubourg à pied et que sur la fin de mon trajet il y avait ces trois horloges (je n’ai hélas pas pensé à le faire plus tôt), calculer à quelle vitesse je marchais. Parce que c’est plus pratique que la chaîne d’arpenteur, il n’est pas interdit de s’aider d’outils cartographiques disponibles en ligne pour mesurer les distances entre les trois horloges que l’on aura auparavant identifiées comme on pourra.

PS : je ne vous incite pas à regarder ce qui peut se voir en ligne de la performance de Christian Marclay, ça ne rend rien : il faut le grand écran, l’espace autour et les canapés blancs.

juin 9, 2014

Remords au sommet (et invitation aux cigognes)

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Dans un premier temps, ils ont hermétiquement recouvert le top of the top du Panthéon échafaudé aux fins d’en restaurer la coupole

mais, dans un second temps, ils se sont ravisés et viennent d’araser le clocheton sommital :

c’est clairement une invitation aux cigognes qui chercheraient où nicher dans le cinquième arrondissement de la capitale. D’ailleurs ils leur ont même délicatement posé, à la grue,  les brindilles porteuses.

Post scriptum : Dans l’exposition Marville qui se tient actuellement au Metropolitan Museum de New York, on peut voir une photographie de la même coupole, déjà entièrement échafaudée : c’était après la guerre de 1870 pour en réparer les dégâts sur l’édifice de Jacques-Germain Soufflot. Une exposition qui a beaucoup de succès : quand je l’ai visitée en avril, le très beau catalogue était en rupture de stock.

Photographie de Charles Marville (1813-1879). Paris, musée Carnavalet.

© Charles Marville / Musée Carnavalet / Roger-Viollet

mai 6, 2014

Habiter Paris (depuis un an)

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C’était le 29 avril 2013 vers 16h30. Les camions juste vidés de nos meubles et effets divers augmentés de quelques cartons de livres auxquels ils avaient fait franchir le périphérique s’apprêtaient à reprendre la route. Les regardant de notre fenêtre donnant sur le boulevard (providence des déménageurs qui avaient hissé le tout au moyen d’un monte-meuble jusqu’au troisième sans ascenseur) nous poussions un grand soupir de soulagement. Ouf c’était fini et sans casse aucune.

Un an a passé, cinq cartons restent à vider (sans parler de ceux, non dénombrés, translatés d’une cave à l’autre), les platanes ont accompli leur tour complet, bien plus pressés de reverdir en 2014 qu’en 2013.

Depuis que j’habite ici, je me suis documentée sur la vie des platanes. D’abord par crainte d’y être allergique quand à peine dans la place, moi qui y suis peu sujette, je me suis vue secouée d’une toux déplaisante. Mais il n’en était rien fort heureusement, juste une atteinte virale lâchant prise d’elle même en quelques semaines.

Et je me suis redocumentée à leur propos ce printemps, constatant qu’une nouvelle génération de petits fruits verts – les akènes pour les appeler par leur nom – parsemait les frondaisons quand ceux de l’an dernier, grossis et roussis, tenaient toujours aux branches. Je m’inquiétais de leur cycle de reproduction mais j’ai appris que les platanes d’alignements urbains relevaient d’une variété hybride stérile. Donc rien à en attendre. Juste le plaisir de leur verte compagnie.

Deuxième étage de 1956 à 1977

premier étage de 1977 à 1983

deuxième étage de 1983 à 1988

troisième étage de 1988 à 1999

rez-de-chaussée de 1999 à 2013

troisième étage depuis 2013

Tels sont les hauts et les bas relatifs de mon existence locative.

avr 27, 2014

Distances appréciées au doigt et à l’oeil

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La scène se passe dans une station de métro parisienne de la ligne 11 – donc l’illustration ci-dessous n’est qu’indirectement en rapport avec le fait relaté (mais me rappelle de bons souvenirs).

Dans cette station, Pyrénées, dont je m’apprête à sortir, je remarque un jeune homme figé devant un grand plan de Paris placardé au mur ; passant à sa hauteur je comprends son immobilisme. Le jeune homme mesure entre pouce et index de sa main droite des distances qu’il transfère précautionneusement, ses deux doigts gardant le même écart, jusqu’ à les superposer à l’échelle au bas de la carte. Il choisira vraisemblablement le plus court chemin, inquiet des 500, 600 ou 700 mètres à parcourir pour être à l’heure à son rendez-vous, mais sa méthode me semble fragile quant à l’exactitude espérée. Il suffirait du moindre relâchement d’un tendon pour que la comparaison parte à la dérive. Quand des générateurs d’itinéraires – à pied, en voiture particulière et en transports collectifs – les calibrent à la minute et au bilan carbone près sur nos téléphones, j’ai trouvé bien archaïque cette façon de faire.

Et je me suis souvenue de la joie simple éprouvée dans ma jeunesse à voir s’allumer sur un plan de métro interactif à sa façon de petites lampes de couleurs différentes traçant mon parcours, selon les lignes à emprunter et leurs correspondances, après que j’aie appuyé franchement sur le bouton rond en métal désignant la station que je voulais atteindre à partir de celle où  je me trouvais. Comme du sentiment de toute puissance sur la ville conféré par la maîtrise du pupitre porteur de la liste alphabétique de toutes les stations, d’Abbesses ligne 12 à Wagram ligne 3 .

avr 22, 2014

Absences dommageables d’auteurs

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Toujours bien intriguée par la formule de ces petites cartes récupérées dans des livres de services de presse revendus chez les libraires d’occasions. Quand j’en feuillette un, exemplaire de dessus de pile surmontant les vrais neufs, et qu’il me tombe un de ces cartons dans les mains, je le glisse dans ma poche.

Et je me pose des questions : pourquoi l’auteur absent de Paris doit-il absolument le faire savoir ?  A partir de combien de jours l’absence de l’auteur est-elle consignée et les dimanches et jours fériés sont-ils décomptés ? L’auteur absent de Paris est-il par essence impardonnable ? Un auteur qui franchit le périphérique par la porte de Vanves pour musarder à Malakoff est-il absent de Paris ? A combien de kilomètres du parvis de Notre-Dame l’absence de Paris commence-t-elle et les projets de Grand Paris changeront-ils la donne ? Quid des déclinaisons de la formule dans les maisons d’édition provinciales ? Les éditeurs parisiens d’auteurs résidant pour convenances personnelles hors de la capitale glissent-ils systématiquement le carton expiatoire entre les pages noircies par ces derniers ? L’hommage rendu en l’absence de Paris de l’auteur est-il pris au sérieux par celui ou celle qui le reçoit (j’en doute vu le recyclage illico des ouvrages concernés) ?  In fine, l’auteur absent de Paris ne ruine-t-il pas sa carrière ?

avr 15, 2014

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