L'employée aux écritures

le blog de Martine Sonnet – ISSN : 2267-8735

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"Le problème de la nuit reste entier. Comment la traverser, chaque fois la traverser tout entière ?" Henri Michaux

Archives for variétés parisiennes

Résistance du trapèze

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Ne dites surtout pas au service cartographique de la RATP que l’usine a fermé il y a près de 20 ans, qu’ils sont tous partis (même si certains reviennent tourner autour), que les ateliers ont été dépecés, démolis (qu’on en a fait des livres en mots et en images), qu’il n’en reste plus rien et que l’on construit autre chose à la place : ils croient la forteresse ouvrière toujours dressée. Pas la peine d’aller désespérer les cartographes

qui ne savent pas que même le grand portail noir a disparu

(un jour

j’ai posé ma main dessus

il était grand temps).

août 14, 2011

Ile Saint-Louis emballage urbain

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Pointe Sud, ces temps-ci, l’île Saint-Louis ne se ressemble plus tout à fait

l’hôtel Lambert est emballé pour travaux

palissades bois, bâches et grue

rue Saint-Louis-en-l’Ile, perspective écorchée

pensée pour celle qui la chante.

Je photographie l’ïle Saint-Louis samedi matin 4 juin, en allant écouter Pierre Bergounioux à la bibliothèque de l’Arsenal. Je suis en avance, le café le plus proche sur lequel je comptais est fermé. La coiffeuse voisine qui ouvre son salon, il est 9 heures, auprès de qui je m’en étonne me dit qu’il ouvrira mais plus tard dans la matinée (et de fait j’y déjeunerai après le séminaire en excellente compagnie). Je retraverse un bras de Seine en quête d’un café ouvert sur l’île quasi déserte ; glacier fermé, pas encore de touristes. Troquet ouvert angle rues Saint-Louis-en-l’Ile et des Deux-Ponts, clientèle de quartier, des habitués, toilettes à la turque auxquelles on ne s’attend plus.

De ce qu’il s’est dit au séminaire Imaginaire des bibliothèques dont c’était la dernière séance avec Pierre Bergounioux pour invité, compte rendu à lire sur le blog Sédiments d’@elizaleg qui en était comme moi auditrice.

juin 10, 2011

Micro (ondes) sur trottoir

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De loin et sous un certain angle, l’objet au rebut, avec ses gros boutons (dont certains se révéleraient être des pieds) et son couvercle soulevé, tenait du tout ou partie de la chaîne haute fidélité et de l’antique fierté d’en acquérir une en “prêt à écouter” quand on ne savait pas la composer soi-même à partir d’éléments dépareillés négociés chez des fournisseurs sans vitrines, à des adresses qu’on ne donnait pas, et d’exposer les amis à son saisissant effet stéréo – mets toi plutôt là, juste entre les deux enceintes (et l’étrangeté de ce nom d’enceintes). Alors, des basses aux petits oignons Tamla Motown ou les premiers accords d’un Nouveau monde, sauce, un peu trop relevée, Karajan, vous décollaient à la verticale du tapis poils de chèvre blanc jauni non nettoyable. Fierté jamais éprouvée : au delà de mes moyens comme de mon souci, demeuré approximatif, du réglage des graves et des aigus.

Mais de plus près, il fallait se rendre à l’évidence que  ce dont on cherchait à se débarrasser sur le trottoir de la rue des Feuillantines (Paris, Ve), avait équipé une cuisine ou une kitchenette, vu le prix du mètre carré, puisqu’il s’agissait d’un four – à micro-ondes : précision que j’avance en marchant sur des oeufs (qu’on n’y fera pas cuire crois-je savoir) n’en ayant jamais davantage possédé que de chaîne haute fidélité mais pour d’autres raisons, comparables à celles qui, une génération plus tôt, avaient tenu à prudente distance de notre cuisine l’arrogance vaporeuse des cocotte-minute. Le pan soulevé ne procédait pas d’un dessus fonctionnellement amovible, mais attestait une certaine maltraitance exercée sur le flanc de l’appareil, pour voir si, des fois, avec l’aide d’un tournevis, cruciforme au besoin, ou d’un fer à souder emprunté au beau-frère, la panne serait domptable. Sans doute que non cette fois-ci.

avr 3, 2011

Sophie Calle’s Mother avec girafe et soucis

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Sophie Calle avait une mère et puis n’en a plus eu. C’est la vie (de la fille), c’est la mort (de la mère) : des choses qui arrivent.

Quand ces choses arrivent chacune fait ce qu’elle peut. Sophie Calle, elle, mais c’est Sophie Calle, achète une girafe. Et explique : Quand ma mère est morte, j’ai acheté une girafe naturalisée. Je l’ai installée dans mon atelier et prénommée Monique. Elle me regarde de haut. Avec ironie et tristesse. Il faut savoir que la mère de Sophie Calle s’est appelée Monique. Rachel aussi.

Un peu avant la mort de sa mère (et tout ce qui s’en est suivi, du cercueil bien garni, du cimetière – je m’ennuie déjà – et de l’expédition de la fille avec les bijoux de la mère, par procuration, au pôle Nord), Sophie Calle était allée à Lourdes, en TGV, départ de Montparnasse, voie 1, à 14h40, voiture 12, place 12. Wagon trop bruyant, alors elle s’était déplacée : voiture 11, place 33. De son drôle de pèlerinage à Lourdes elle nous montre ses souvenirs.

La mère de Sophie Calle avant de mourir a dit aux siens : “Ne vous faites pas de souci”. Souci a été son dernier mot.

L’installation de Sophie Calle RACHEL, MONIQUE, est à voir jusqu’au 27 novembre, au sous-sol du Palais de Tokyo. Je dis bien à voir, à voir absolument, les yeux émus et tendrement amusés.

De Sophie Calle, j’avais beaucoup aimé en 2008 dans la chère vieille Bibliothèque nationale de la rue de Richelieu, l’installation “Prenez soin de vous”. Je l’avais dit dans un des tous premiers billets de ce blog Femme rompue par mail.

nov 21, 2010

Mercredi, septembre, cinquième arrondissement

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Les enfants du cinquième arrondissement le mercredi, dès neuf heures le matin, sur les trottoirs des rues calmes du cinquième arrondissement, cheminent. Enfants uniques ou petites grappes de deux, trois, ou quatre, escortés d’une jeune fille ou d’une grand-mère avec laquelle ils conversent d’égal à égal. Enfants porteurs de raquettes ou violons sous étuis, bombes sur la tête, bottes aux pieds, justaucorps et chaussons dans sac de danse, feuilles de papier canson dans cartons au format demi-raisin, en marche vers leurs leçons de tennis, de musique, d’équitation, de danse, ou de dessin. Et, qui sait, moins ostensiblement, de catéchisme ? Les emplois du temps des enfants du cinquième arrondissement bannissent l’oisiveté. Début d’année scolaire : inscriptions toutes fraîches – à grand renfort d’attestations d’assurances, justificatifs de domicile, certificats médicaux de non-contr’indication – et efffectifs au complet. Viendra la mauvaise saison, avec elle la fatigue, les frimas et les épidémies ; les trottoirs des rues calmes du cinquième arrondissement, le mercredi, seront moins courus. Mais subsiteront ici et là, à demeure sans domiciles, les hommes couchés des encoignures, leurs duvets et leurs ballots.

Au creux de l’angle Feuillantines/Pierre Nicole, le chat noir

Post scriptum j’ai créé la catégorie “variétés parisiennes” pour ce genre de billets : archives revisitables.

sept 24, 2010

Scènes d’une boulangerie parisienne

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Les scènes se passent dans une boulangerie de la rive gauche, sur un boulevard de mon itinérance quotidienne Cette boulangerie n’a jamais été sympathique mais propose de bons financiers à la pistache et j’aime bien, d’une part, les financiers, d’autre part, tout ce qui est à la pistache.

Acte I, à la veille des dernières petites vacances de printemps de la zone C : comme je me trouve dans la boutique, les deux jeunes vendeuses parlent entre elles à mots couverts mais je comprends que leurs patrons les soupçonnent de distraire de la monnaie de la caisse.

Acte II, à la rentrée de ces même congés, jour de réouverture de la boulangerie : queue jusque sur le trottoir mais je prends mon tour et quand il arrive je comprends pourquoi l’attente et les étranges bruits de jackpot : une machine infernale dans laquelle il faut introduire ses pièces et qui rend automatiquement la monnaie trône sur la caisse ; personne n’y comprend rien et les vendeuses en réexpliquent le fonctionnement à chaque client.

Acte III : après avoir un certain temps évité la boutique, le jour où ma gourmandise l’emporte je paie mon financier à la pistache avec le plus gros billet à ma portée (20 euros) par esprit de rébellion contre une technologie prétendument hygiéniste à l’égard des clients mais surtout suspicieuse envers le personnel ; je constate qu’une affichette explicative a été collée sur l’appareil antipathique, spécifiant d’introduire les pièces LENTEMENT et UNE PAR UNE dans la fente (comme les billets de train dans les composteurs).

Acte IV, hier matin : je me demande si la machine a passé l’été, déroge à mon boycott et règle mon achat avec un billet de 5 euros – les temps sont durs ; mais grande est ma jubilation à la lecture de la nouvelle affichette apparue sur l’engin démoniaque, ajoutant aux recommandations antérieures la demande expresse d’attendre calmement le retour des pièces dues et de NE PAS TAPER SUR LA CAISSE.

Trop prise au dépourvu pour pouvoir photographier discrètement ; une autre fois peut-être. Et puisque j’y pense, à propos des boulangers parisiens, j’en profite pour suggérer de lire le beau livre que l’historien américain Steven L. Kaplan, a consacré à ceux du XVIIIe siècle, Le meilleur pain du monde : les boulangers de Paris au XVIIIe siècle.


sept 9, 2010

Souvenirs des photos d’une exposition

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A la veille de sa fermeture, il était bien temps,  j’ai visité l’exposition des photos d’Irving Penn, ses Petits métiers, à la Fondation Cartier-Bresson. J’ai un peu regretté (et je n’étais pas la seule) que les tirages présentés soient si sombres. Fort contraste de ces “cris de Paris”, comme on les aurait appelés au XVIIIe siècle, sur les murs blancs des salles d’exposition.

Présent à Paris en 1950 pour photographier les défilés haute couture  à la demande du magazine Vogue, Irving Penn en profite pour convoquer dans son studio de la rue de Vaugirard,  en tenue de travail et avec tous leurs outils, des travailleurs et travailleuses repérés dans les rues de la capitale et dont il pense que les activités disparaîtront bientôt (il les dédommage du manque à gagner le temps de la pause).

La série des petits métiers amorcée à Paris est continuée à Londres et à New York selon les mêmes principes et c’est une “internationale ouvrière” que le photographe nous dresse, rejoignant August Sander et sa galerie des Hommes du XXe siècle ou François Kollar et son portrait de la France laborieuse à la veille du Front Populaire.

On peut, alors que l’exposition a fermé ses portes, retrouver les photos exposées (avec d’autres) dans le livre Irving Penn, Small Trades, qui faisait office de catalogue mais que je n’ai pas acheté. De ma visite à la Fondation Cartier-Bresson, un lieu collé au Montparnasse monde dans une impasse que je ne connaissais pas, impressions restées vives de

la maigreur du marchand de concombres : ses bras plus maigres que ses concombres, son tatouage d’un visage féminin (vague ressemblance avec Louise Brooks) dessiné sur ses côtes saillantes et le trou au genou droit de son pantalon ;

la bonne tête de l’équarisseur au chapeau : on irait presque confiant se mettre sous la scie qu’il tient à bout de bras ;

la complicité des deux garçons bouchers, se tenant par les épaules, et leurs longs tabliers chiffonnés maculés ;

l’invisibilité du technicien du gaz, visage dissimulé sous un masque à la technologie complexe, plein d’appendices, et la combinaison gommant son corps ;

la décontraction du soudeur, lui, le casque relevé, le masque baissé, et la jambe en avant ;

les chaussures impeccables du couple de cordonniers, elle et lui portant lunettes, et comme elle tient serré son mari ;

la fierté du terrassier, vieil homme portant veste et gilet, une main dans la poche du pantalon, l’autre posée sur l’extrêmité du manche de pioche ;

la lassitude du charpentier, un outil dans chaque main et un bout de planche serré sous chaque bras ;

le long collier-étalage du marchand d’oignons breton : si j’aimais les oignons c’est à lui, et à nul autre, que je me fournirais ;

l’air désabusé du réparateur de faïence, assis, tablier sur les genoux et dans chaque main un morceau à recoller ; ses outils et sa colle disposés au sol autour de lui ;

la concentration du couple de professeurs de danses de salon ;

les rayures des chaussettes et du pull du contorsionniste : mais comment son chapeau tient-il dans son improbable posture ? ;

les bas résilles de la danseuse de cabaret ;

les décorations arborées par le gardien de parc et les guerres qu’il a dû faire ;

le mètre ruban autour du cou de la couturière et la longue aiguillée de fil blanc piquée en haut de sa blouse noire ;

les plis impeccables du tablier de l’infirmière, la raideur de sa coiffe et de son col ;

toutes les épaisseurs superposées dont il faudrait venir à bout avant de parvenir à toucher enfin la peau du vendeur de peaux de chamois ;

le sourire en coin du chiffonnier ;

le sourire narquois du sommelier, sûr de la bonne bouteille qu’il tient en main, mais dont il sait bien qu’elle n’est pas pour nous ;

les mauvaises dents qu’on devine aux deux femmes de ménage se tenant par le bras et chacune son sceau en tôle, les brosses dedans, de l’autre côté.

(Et une fois n’est pas coutume : j’ai emprunté la photo sur un blog d’actualités photos de Los Angeles ; rien de plus facile que d’en trouver d’autres)

juil 27, 2010

Scène de bus parisien avec digression d’actualité

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Dans le 27, sur une fraction du parcours Feuillantines/Nationale, devant moi une dame chignonnée grisonnante parle avec sa voisine à la silhouette plus jeune. Deux ex-collègues je le comprends vite, la plus âgée à la retraite, depuis plusieurs années, et la plus jeune toujours en activité dans la même administration.

Elles se sont rencontrées par hasard dans le 27 et en sont heureuses, surtout la retraitée, mais très vite leur conversation tourne à la rubrique nécrologique. Toutes celles et ceux qu’elles ont connus – qui au Service juridique, qui aux Affaires générales, etc – morts, de maladie le plus souvent, prématurément ces dernières années. Elles font le tour des bureaux et cela fait du monde. Elles s’en affligent, il y a de quoi, et cherchent longtemps, mais en vain, le vrai nom de “celle que tout le monde appelait Mickey”. De toutes ces morts de collègues, elles disent bien « sans avoir pu profiter de leur retraite ».

C’est ici que je digresse. Pour souligner par temps gros d’une réforme des retraites dont on ne veut pas – pas de cette injustice, alors qu’il y faudrait du discernement face à nos usures inégales, ni de cette morgue – le leurre de l’argument démographique appuyé sur l’allongement de l’espérance de vie. Parce que celle qui a considérablement crû, c’est l’espérance de vie à la naissance (du fait de l’heureuse chute de la mortalité infantile), pas celle qui reste quand on atteint les 60 ou 70 ans ; parvenus là, les gains sont quasiment stable depuis 1950. Il suffit d’ailleurs d’avoir passé le demi-siècle pour éprouver combien les rangs de celles et ceux avec qui l’on a un temps travaillé, ici ou là, ont vite fait de commencer à se clairsemer.

Je reviens dans le 27. Les deux dames aimeraient aussi se dire des choses plus gaies, prendre le temps, déjeuner ensemble, elles se le promettent : l’active à l’agenda plus rempli se chargera de proposer bientôt une date. Après l’été néanmoins. Place d’Italie, la travailleuse descend du bus, il est près de 14h, elle reprend.

Ensuite, il y a ce geste inabouti qu’a eu celle restée dans le bus, rendue à son inactivité et à sa solitude, douloureusement ressenti comme si je l’avais fait moi-même. Quelques secondes qui m’ont paru infinies mais, en fait, juste le temps que le 27 redémarre et reprenne un peu de vitesse, elle s’est figée, tournée souriante vers la vitre, la main en l’air prête à adresser encore un au revoir.  Sûre que son signe serait reçu, trouverait sa destinataire.

Il aurait suffit que celle hors du bus, filant droit devant elle, ralentisse un peu sa marche et se retourne. Elle ne l’a pas fait. Attente trompée. Lisibles, le renoncement et le dépit de l’autre, dans l’extinction amère du sourire et la main, levée pour rien, qui se repose sur un sac. Incertaine maintenant quant au déjeuner de septembre.

juil 21, 2010

Poires pas encore pour la soif

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Les poiriers du jardin du Luxembourg, juste derrière la grille, le long de la rue Auguste Comte en face du lycée Montaigne, en hiver m’impressionnaient par leur taille rigoureuse,

au printemps ont fleuri, toujours aussi sévèrement domestiqués,

et cet été donnent leurs fruits que les jardiniers empaquettent soigneusement pour en préserver la maturation ; les feuilles poussées ont rendu un semblant de liberté aux branches des arbres.

Et les fruits passeront la promesse des fleurs : c’est peut-être le beau vers de Malherbe qui inspire aux jardiniers du Luxembourg en charge des poiriers leurs soins si attentionnés.

Longeant leur alignement, je me souviens du Traité d’arboriculture fruitière que consultait régulièrement mon père et revois ses installations de carafes dans les poiriers de son jardin normand. Carafes reposant sur de petites planchettes astucieusement fixées à l’arbre pour que les bourgeons emprisonnés à temps à l’intérieur veuillent bien y développer leurs fruits promis à vieillir dans l’alcool.

Post scriptum : il y a les noms de ces fruits qui m’intriguent aussi ; pour ceux que je déchiffre sur mes photos des trois saisons, les poires s’appellent Baronne de Mello, Délice Cuvelier, La Douce, Sucrée Rosée, Bon Chrétien Napoléon, Poire Citron…

juil 13, 2010

Vide ambulant avec convecteurs et porte

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Le camion arrêté boulevard Vincent Auriol, entre les stations Chevaleret et Quai de la Gare de la ligne de métro n°6, portait deux éléments de ces bureaux provisoires, baraquements de chantiers améliorés pour travaux d’envergure, qu’on appelle Algeco.

Mais il leur manquait des cloisons et les remorques transportaient surtout du vide ; vide souligné, rendu criant même, par la présence d’un convecteur par pièce et d’une porte pour accéder à l’une d’entre elles seulement. Il faudrait donc disposer ces deux cases de façon à ce qu’elles communiquent. Convecteurs et porte suffisaient à ce que ces parallélépipèdes rectangles tronqués donnent acte de leur destination : se faire bureaux temporaires à la porte desquels il y aurait lieu de frapper avant d’entrer et où l’on pourrait passer l’hiver si la mission s’éternisait. Il y manquerait néanmoins un porte-manteau perroquet dans un angle à quoi suspendre son  pardessus et son chapeau.

Tout le temps que le camion est resté dans mon champ de vision, la porte est restée fermée. Personne n’y a même simplement passé la tête juste pour voir.

juin 30, 2010

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