L'employée aux écritures

le blog de Martine Sonnet – ISSN : 2267-8735

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"Le problème de la nuit reste entier. Comment la traverser, chaque fois la traverser tout entière ?" Henri Michaux

Archives for utopiques

Une histoire de palettes

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Ce spam qui obstinément dans ma boîte de déception revient à la charge voulant expédier à bas coût et dans le monde entier mes palettes. Voies des eaux, des airs, et chemins de terre si nécessaire. Rien ne les arrête. Je les en remercie mais je crains que nous ne fassions jamais affaire ensemble. Certes des palettes, j’ai fini par en trouver, et de belles bleues,  mais il m’a fallu courir de l’autre côté de l’Atlantique et encore, une fois là-bas, passer un pont pour m’en procurer. Le problème, maintenant, est que je ne sais pas quoi  empiler sur mes palettes quand bien même je les aurais elles-mêmes désempilées pour faciliter leur chargement. Je les laisse donc ainsi dressées ; elles prennent moins de place et comme je ne compte pas changer mon parquet de sitôt. (Je me souviens de ces petites planchettes en bois, dimensions judicieusement calculées – 11,7 X 2,34 X 0,78 paraît-il -, dont nos enfants élevaient des tours sans fins et qui après effondrement, volontaire ou pas, regagnaient leur baril de rangement). Certes il y aurait bien les oeuvres complètes de L’employée aux écritures à expédier par palettes dans le monde entier (1 200 kg maximum l’une, toutefois)  et j’en serais flattée, mais celles-ci ne sont hélas toujours pas traduites.

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fév 13, 2017

Des mains et des couleurs

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Celle ou celui qui avait eu la main bleue, comme d’autres l’ont verte, l’avait perdue sur le bord du chemin. Du moins la droite. Ses deux mains étaient-elles de la même couleur ? Rien n’est moins sûr. La gauche pouvait être verte, favorable à la luxuriance de la végétation, encore qu’au sol sur lequel la main bleue s’était égarée, l’herbe rase et rêche ne laissât rien présager d’un tel talent.

La main bleue passe pour être favorable à la pureté des cieux, tenir à distance tout nuage, mais celle-ci, égarée, à laquelle il manquait déjà un doigt, poussiéreuse qui plus est, avait vu de longtemps s’émousser ses pouvoirs, ne dissipait plus grand chose. J’aurais pu me baisser, la ramasser, la secouer avant de la glisser dans ma poche droite et de la porter aux objets trouvés. Je ne l’ai pas fait : je crois qu’on m’aurait ri au nez.

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mar 21, 2016

A rayures ou à carreaux

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Ceux qui vivaient là, rue du Château mais qui n’en avaient que le nom, du château,

rouleau après rouleau, n’ont jamais vraiment choisi.

Pas moi qui leur jetterai la première brique.

nov 22, 2015

Coeurs de pierre

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Les voisins espérés ne sont jamais venus

l’architecte croyait pourtant

tendait la main

rêvait d’imbrication

Ils avaient toute la place

suffisait de vouloir

On avait compté large

fait le premier pas

et amorcé

En vain

N’en parlons plus.

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avr 29, 2015

Petit conte mal fagoté

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Il était une fois une géante qui courait si vite en traversant Paris qu’elle renversa sa boîte à boutons sur le boulevard de Port-Royal. Depuis ce jour, elle ne ferma plus jamais son manteau. Et sa grosse bobine de fil noir, qui ne lui servait plus à rien, elle en fit don à une Compagnie de Téléphone et Télécommunications qui cherchait toujours de quoi relier ses abonnés. L’hiver venu la géante s’enrhuma et rendit l’âme sans tambours ni trompettes.

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avr 17, 2015

Trempoline et véranda

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Dans ce pays, faire sauter les crêpes n’amusait plus grand monde, alors on avait essayé autre chose : faire sauter les enfants. Le représentant avait parcouru les villages et son carnet de commandes s’était rempli aussi vite que celui du représentant en vérandas. Un collègue croisé régulièrement sur les départementales comme aux soirées étapes VRP des hôtels 2 *. Ils comparaient leurs conquêtes du jour devant leurs îles flottantes figées (les blancs battus en neige comme caoutchoutés, à la longue, dans la vitrine réfrigérée, et la crème anglaise elle-même coagulée à l’épreuve du froid). Les facilités de paiement facilitaient les choses, surtout pour les vérandas. Les voisins se donnaient le mot et une fois équipés se félicitaient de leurs acquisitions, du fond de leurs fauteuils en tek spécial salon de véranda – en promotion à l’hypermarché du coin qui avait tout compris. Ils regardaient au travers des doubles vitrages et des filets de protection des trempolines sauter leurs enfants et les restes du paysage.

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mar 29, 2015

Signalétique chiffrée à l’excès

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C’est comme avec la signalétique des sorties de stations du métro parisien réduite à des numéros dont la légende n’est explicitée qu’à un seul endroit, sur le quai, et si vous avez eu l’imprudence de ne pas vous en soucier quand vous avez été jeté hors du wagon, ou si vous l’avez lue quand il était temps mais l’avez oubliée dans le labyrinthique enchaînement des escaliers couloirs escaliers qui vous conduisent vers l’air libre, tant pis pour vous. Vous émergerez au petit bonheur la chance, souvent à l’exact opposé de là où vous l’espériez.

C’est un peu le même principe sauf qu’ici c’est pire puisque aucune station du métro parisien n’est dotée d’autant de sorties. Heureusement la petite croix blanche sur fond vert vous offre une lueur d’espoir : si vous êtes assommé par les nombres, ou si vous vous êtes épuisé à chercher le 15, prenez à droite, on vous soignera quand même.

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nov 5, 2014

Hommage à Max Ernst

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L’employée aux écritures sur la piste de la femme 100 têtes (dans son quartier évidemment)

fév 18, 2014

A quai

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Ne s’arrêtent dans cette gare que des trains qui ne vous mènent pas bien loin.

J’en ai pris beaucoup. Mais c’est fini. Je ne les prends plus.

nov 22, 2013

Complexité du bâti

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Un enchevêtrement tel que je me demande, passant en plein jour sur ce trottoir, comment la nuit venue chacun parvient à regagner son chez soi et ce qu’il advient des fors intérieurs, des prés carrés et du quant-à-soi de tout un chacun quand les logis s’emberlificotent pareillement.

Et les employés du cadastre, eux-mêmes, s’y retrouvent-ils mieux qu’une chatte qui aurait eu le malheur d’égarer ses petits dans le quartier ?

Ce qui est sûr, c’est que passant sur le boulevard, de l’autre côté, façades bien ordonnées, nul n’imagine le méli-mélo des arrières cours.

nov 11, 2013

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