le blog de Martine Sonnet – ISSN : 2267-8735
"Le problème de la nuit reste entier. Comment la traverser, chaque fois la traverser tout entière ?" Henri Michaux
Quand je vous disais les “plafonds composites souvent mal raccordés” et les “vagues déferlantes pour couvrir le hall Maine, mais le souffle océanique escompté n’y est pas” (ici ou p. 15 du livre)
quand je vous disais “le déhanchement immanquablement éprouvé sur nos banquettes, un peu avant l’entrée en gare de nos trains de banlieue” (ici ou p. 85 du livre)
quand je vous disais qu’au jardin “dès que les lavandes sortent de terre, le carré de gauche, quand on se tient dos tourné à la gare le regard portant sur Perpignan, prend de l’avance sur celui de droite et garde celle-ci jusqu’au terme de la floraison (ici ou p. 86-87 du livre)
quand je vous parlais de mon bureau, la pièce 2071 s’ouvrant sur un couloir courbe (ici ou p. 81 du livre)
j’avais raison, vous le voyez bien. Hissez-vous au 56e étage de la tour et vous en aurez le coeur net.
Dire que j’ai attendu d’être dans ma 56e année pour y aller voir, au 56e, saisissant l’occasion de ce salon du livre sur Paris dressant là, les 10 et 11 juin derniers, une librairie éphémère. Si je n’étais pas trop peinée de ne pas être du nombre des 56 auteurs invités à dédicacer* leurs oeuvres capitales, je souffrais quelque peu en revanche de constater que Montparnasse monde avait échappé à la vigilance des bibliographes ayant composé les tables. Le libraire associé à l’opération à qui je faisais part de mon désappointement, navré, désolé, confondu de l’oubli, m’a promis qu’il me revaudrait cela.
* Je venais de lire La signature d’Allain Glykos parue à L’escampette, une savoureuse auto-analyse de l’auteur en situation de (ne pas) signer ses livres un 17 août derrière sa table de formica à l’invitation de la librairie d’une rue piétonne vouée aux transhumances plagistiques en pleine île d’Oléron. De quoi me souvenir que dans cette île, j’avais été invitée, moi, pour Atelier 62, un samedi 16 août. D’Allain Glykos, j’avais déjà évoqué sur ce blog son subtil A proprement parler, paru chez le même éditeur.