le blog de Martine Sonnet – ISSN : 2267-8735
"Le problème de la nuit reste entier. Comment la traverser, chaque fois la traverser tout entière ?" Henri Michaux
L’employée aux écritures prenant connaissance de certaines requêtes qui ont conduit chez elle quelques internautes dans l’embarras au cours du mois écoulé, bien consciente de n’y avoir répondu qu’imparfaitement, souhaite compléter les éléments de réponse qu’ils ont pu glaner ici et là sur le blog.
A celui qui s’interrogeait sur l’orthographe de “un vase de fleurs” : ne changez rien, c’est parfait.
A celui qui cherchait des conseils de prudence après opération d’appendicite : garder la chambre avec de bonnes lectures n’a jamais fait de mal, avec ou sans appendice, mais je conseille néanmoins de prendre l’avis d’un spécialiste.
A celui qui cherchait un dessin pour le départ d’une employée : s’agit-il de décorer la cantine ou la salle de réunion où aura lieu son pot de départ ? Il faudrait en savoir plus sur ses fonctions dans l’entreprise et son caractère, ses hobbies etc. pour proposer quelque chose de pertinent. J’avoue que je ne suis pas suffisamment renseignée pour être inspirée.
A celui qui voulait savoir si j’avais trouvé des lunettes de vue dans le tgv le 29 : je voyage beaucoup plus qu’à l’ordinaire ces temps-ci (et ce n’est pas fini : Vernon, Lorient et Clermont-Ferrand en novembre) mais n’ai pas pris de TGV ce jour-là, seulement mon train de banlieue habituel. Chercher ailleurs.
A celui en quête de modèles de roses trémières : aimant beaucoup ces fleurs, j’ai été très sensible à cette requête et regrette de ne pas pouvoir montrer celle qui poussent dans mon jardin normand et proviennent de graines récoltées dans le jardin Vivienne de la vieille Bibliothèque nationale, rue de Richelieu.
A celui qui souhaite des renseignements sur les fers à repasser : nouveautés technologiques : vraiment pas la bonne porte, lisez mieux les étiquettes des vêtements et du linge que vous achetez et choisissez en qui ne se repassent pas.
A celui qui s’interroge sur le départ à la retraite d’une cantinière : comme pour le départ de l’employée, je manque d’éléments d’information pour avancer quelque proposition utile. Le problème relève-t-il du calcul des annuités nécessaires ou de l’organisation d’une petite fête ?
A celui qui cherche la méthode du pliage de serviette en bonnet d’âne : je n’ai aucun talent dans le registre des travaux manuels et les arts de la table ne sont pas mon rayon, désolée. Consultez plutôt en bibliothèque la collection complète de “Modes et travaux”, vous trouverez probablement la marche à suivre (mais êtes-vous sûr que vos invités apprécieront vos efforts à leur juste valeur ?)
A celui qui a besoin d’un fournisseur de piquets en fer pour chantier : certes, je me suis émue ces derniers temps devant les magnifiques échafaudages élevés en gare de La Rochelle, mais mon carnet d’adresses n’est pas très fourni en ressources du côté BTP. Voir les pages jaunes.
En revanche, celui venu vers elle en manque d’une portion de tripes, sait désormais où et quand en trouver, ce qui donne à L’employée aux écritures la grande satisfaction d’un travail bien fait, au moins certains jours.
J’en aurais lu des beaux, de billets sur les requêtes fournisseuses de lecteurs égarés, mais celui-là, orienté sur le service rendu (ou pas) est l’un des plus réussi. J’adore la conclusion.
Il faudra peut-être qu’un de ses quatre je m’y mette, j’en ai des marrantes (mais hélas je regarde trop pas souvent et l’historique ne reste pas, il faudrait que je prenne la peine d’aller régulièrement et de noter).
Puisqu’il m’avait semblé vous parler de cette affaire de tripes (mais c’est un plat, finalement, que j’ai retrouvé en faisant un petit inventaire – sans façon- de ce qu’il (me) faudrait garder pour le siècle qui est là et qui commence à vagir, chez FB), j’ai fait le lien, et ai retrouvé que je commençais alors (le 13 août) à lire les livres de Dona Leon : depuis, je les ai tous lus, j’ai fait copain avec la libraire de la rue Abel Ravaud (elle ne compte que deux numéros : la rue, pas la libraire, hein), j’ai parcouru avec Brunetti (le héros commissaire de Leon) et mon plan (Insituto geographico De Agostino, Pianta di Citta Venezia, Antistrappo – imperméable acheté à la librairie française, à deux pas de Santo Santo Paulo et Stephano et sa statue et son hôpital) les venelles, les canaux, les places illustrés par les 14 romans, et aussi compulsé le Guido Fuga/Lele Vianello “les balades de Corto Maltese” casterman, je me suis souvenu de ces marches de nuit que nous faisions, à Noël 82 avec C., je me suis souvenu de ces baisers que nous envoyions, A. et moi, à la madone devant laquelle nous passions quotidiennement, tout en chantant cette chanson sirupeuse si jolie de je ne sais plus qui (Week end à Rome, s’en aller tous les deux etc…), j’ai ressenti à nouveau cet air frais et froid sur le Lido en décembre (en liaison avec cette chanson “Hors Saison” du Cabrel, magnifique, sur ma play-liste deezer) et je me suis dit, recevant il y a quelques jours un chèque de la banque, que avant d’aller voir Lisbonne et ses trams qui escaladent les montagnes comme à San Francisco, je retournerai voir cette sérénissime-là, si possible avec mes filles et ma femme, afin au moins d’y prendre quelques photographies de ces fantômes qui hantent tout le temps mes nuits, depuis que ma mère s’en est allée, et que je regarde la nuit qui doucement s’estompe avant d’aller chercher pour ces jeunes filles du pain frais et chaud sur l’avenue Parmentier…
Vous voyez, les tripes, tout de même
PdB vos projets sont beaux : Venise et Lisbonne, y a pire comme destinations ! (mais les tripes ça ne se conserve pas un siècle, enfin je n’ai pas très bien compris le rapport avec l’inventaire – et Dona Leone j’en ai emprunté quelques uns dans ma bib municipale : ça se laisse lire, pour autant que je comprenne les intrigues de polars, ce qui est rarement le cas)
et Gilda, merci, ce que j’aimais bien dans cette série de questions, c’était leur côté terre à terre, je me dis que je ferai peut-être une séance de réponses aux questions (comme à l’Assemblée !) par mois. En novembre, ça commence bien, on me demande comment “fabriquer un apéritif en novembre” ?
le rapport c’est que quand j’étais prolo, c’était à 20 bornes de la maison, et on mangeait sur place, et le chef de cet entrepôt (des pneus) aimait les tripes, ce qui fait qu’une ou deux fois par mois, comme ça, il les faisait préparer par la charcutière du bled (Moreuil), et les frites venaient de la baraque de la gare du nord et que ça donnait une sorte de dimension insolite à ces journées, ainsi qu’au menu donc, mais l’ambiance avait cette lourdeur du monde ouvrier et cette chaleur et cette joyeuseté amicale (mais avec la dimension alcoolique qui règne aussi, je pense toujours, dans les travaux de force) et cette ébriété qui s’appesantit vers une heure et demie, deux heures, quand les camions, il faut les charger quand même (seize piges, en même temps, hein)
Pour les piquets en fer, je vous avais un peu prévenue….
Comment faire tourner perpétuellement les aiguilles des montres à l’envers, sans tenir compte des heures d’hiver et d’été ?
Dominique, heureusement que celle-ci n’est pas arrivée chez moi : j’aurais été bien en peine d’y répondre
BEl inventaire !