le blog de Martine Sonnet – ISSN : 2267-8735
"Le problème de la nuit reste entier. Comment la traverser, chaque fois la traverser tout entière ?" Henri Michaux
Tout commence à Grand Central Terminal
train de 9h52 (weekends & holidays) pour Poughkeepsie, ce train partira de la voie 35 (voie 35, et la numérotation continue bien au delà, pas comme à Montparnasse où à 28 la messe est dite)
train à grande largeur
le but c’est de remonter le cours de l’Hudson jusqu’à Beacon, arrivée à 11h10 ; rails posés juste juste au bord de l’eau
poteaux électriques, vieux, au bord, juste juste au bord, encore plus au bord que les rails (si c’est possible)
le fleuve large comme je n’en ai jamais vu (le géographe dit : on n’en a pas vraiment de notre côté des fleuves continentaux, le Danube peut-être)
et la succession des ponts
je les remets dans le bon ordre au départ de NYC (photos faites au retour : c’est pourquoi l’heure à l’horloge de Grand Central Terminal ne correspond pas au texte – tout s’explique)
ponts sur l’Hudson, longs comme le fleuve est large – de l’ordre du jour sans pain
ponts sur l’Hudson, pas deux pareils, mais les eaux, par endroits, boueuses
des ponts, des îles, des presqu’îles, et une académie militaire aussi sur les bords de l’Hudson, loin, de l’autre côté
des ports de plaisance
et enfin Beacon, petit port et sa jetée
à Beacon, si cela vous intéresse, il y a une maison à vendre (il faudrait se mettre à plusieurs pour l’acheter et la remplir), mais ce n’est pas elle qu’on est venu visiter, c’est le musée d’art contemporain, une merveille, j’en reparlerai.
Enfilade de ponts, largeur du fleuve, extension de la flotte (un autre mot pour “lutte”), la terre est une langue qui aime saliver, et vous savez nous en rendre le flux et le reflux – à l’heure dite ou décalée (images des films policiers US à Grand Central).
Un blog est un fleuve ou un ruisselet : on sait dans quelle catégorie navigue le vôtre.
Que d’eau, que d’eau à couler sous les ponts de l’Hudson…
Forte impression aussi, l’intérieur de Grand Central, son hall en particulier, tellement vu dans les films noirs – mais incapable d’y faire des photos, dépassée par le gigantisme !
Ce pays c’est l’art du déplacement. Kerouac, en premier, et d’autres après continuerons. Je ne peux m’empêcher de penser à deux film : Old Joy de Kelly Reichardt et au générique d’ouverture de Paranoïd Park de Gus Van Sant : http://www.youtube.com/watch?v=3jBIAhL2pGE.
y’avait Cary Grant et Eva Marie Saint qui arrivaient là, “North by Northwest” (“La mort aux trousses” Sir Alfred, 1959) et James Mason le méchant espion russe, hein, Cary Grant grimé en porteur, ou à rigoler dans les toilettes avec la mousse à raser et se faire une moustache à la Hitler
Les passerelles sur les côtés du grand hall, où les silhouettes donnent l’échelle…
Et le montage de Coppola, Cotton Club qui fait passer de la scène aux voies pour le “happy end” (faut dire que la continuité de la bande son aide à la transition…).