le blog de Martine Sonnet – ISSN : 2267-8735
"Le problème de la nuit reste entier. Comment la traverser, chaque fois la traverser tout entière ?" Henri Michaux
Si vous y comprenez quelque chose moi pas.
Résumons les données du problème : soit un fragment de sol, celui du hall Maine, sensiblement rectangulaire et dans son état d’usage normal, délimité par quatre cônes de signalisation danger surélevés fichés sur des tiges de métal (l’une des quatre étant tordues) enfoncées dans des caissettes en bois munies de poignées de tiroirs. N.B. Les quatre cônes ont sans doute, à une certaine époque, été reliés entre eux par un ruban d’alerte strié rouge-blanc dont subsistent des bribes encore solidaires de la pointe de chaque cône.
Les raisons d’être du déploiement d’un dispositif aussi élaboré outrepassent mes capacités d’entendement de la gare. Mais au moins le décor est planté.
Au cas où vous ne le sauriez pas, outre une série sur ce blog, Montparnasse monde est aussi un livre paru l’année dernière aux éditions Le temps qu’il fait.)
Commentaire fortement capilotracté !
Des condiciples à Harry Potter aillant oubliés leurs couvre-chefs peuvent en trouver ici, là exposés. Le quai 9 et demi les attends !
Ou alors une publicité pour VIDEOLAN sur présentoirs libres de tout droits.
Ou alors bis un lecteur assidu de l’Employée œuvrant en gare Montparnasse désireux d’apporter son soutient à l’imaginaire de l’ouvrage sur cloud a organisé une petite mise en scène.
On doit aussi ajouter à la description du dispositif très certainement destiné au personnel ferroviaire qui , lui et sans doute aucun, en comprend l’utile déploiement : l’un des cônes de signalisation “danger” porte un pied noir; les caisses sont disposées deux à deux dans un même sens (la base carrée de ces éléments de décor ne doit pas nous faire oublier que ces choses-là ont un sens) : je me demande si la trace territoriale et transgressive qui apparaît comme s’il s’agissait d’une sortie du périmètre ainsi constitué ne devrait pas nous indiquer qu’il s’est agi là, peut-être, de la fuite d’un des monstres que la gare connaît, et qu’on avait fiché en milieu du dispositif afin de forcer l’admiration des personnels (lequel monstre d’ailleurs a occasionné en son temps, la sortie par le boulevard d’une locomotive, et a provoqué la mort d’un vendeur de journaux si ma mémoire est bonne) (certes, la trace, probablement visqueuse mais fortement géométrique, rappelle quelque gasteropode (ou gastropode, moins usité), mais est-ce si sûr ?) (on peut penser qu’il (ou elle) a tenté de s’échapper par l’ouest mais qu’elle (ou il) s’est heurtée à la tige de métal, laquelle s’en souvient encore)
Ces cônes sont utilisés à toutes les sauces (même pour les glaces) : je me souviens de celui qui couvrait la tête de la statue du cavalier qui se trouve devant le grand musée de Glasgow : une sorte d’”installation” ironique et détournée de l’art officiel rassemblé en son sein. Il est vrai que The Mackintosh House, un peu plus loin, n’a rien à lui envier.
Les cônes à tiges représentent effectivement une nouvelle série due à l’inventivité permanente de la SNCF, soucieuse avant tout du bien-être et du bien-circuler de ses clients.
On dit même que Guillaume Pepy, dans ses rares instants d’abandon, coifferait ce couvre-chef qui comporte beaucoup de rouge pour dérider son staff et se rappeler au bon souvenir du PS, en tant qu’ancien directeur de cabinet de Martine Aubry, afin de conserver les commandes de son entreprise souvent vilipendée à tort (et le tort tue).
Juste pour information, l’appellation de ces dispossitifs de signalisation est “cône de Lübeck” (Lübecker Hütchen, « chapeau de Lübeck » en allemand), du nom de la ville où ils ont été longtemps fabiqués !
Un lien pour les germanophones : http://www.ostsee.de/luebeck/luebecker-huetchen.html
Merci à tous pour vos visites enrichissantes : un peu débordée ces temps-ci, je ne suis pas trop réactive. Merci de votre compréhension comme ils savent si bien dire dans les gares…