le blog de Martine Sonnet – ISSN : 2267-8735
"Le problème de la nuit reste entier. Comment la traverser, chaque fois la traverser tout entière ?" Henri Michaux
L’employée aux écritures qui n’est pas une téléspectatrice assidue, bien au contraire, passant inopinément hier soir, vers 23h45, devant un écran de TV allumé sur FR3, a vu brièvement pour la première fois à quoi ressemblait Ce soir (ou jamais!), émission très suivie jusqu’au Japon.
Et je me suis étranglée de rire et de rage en constatant que le plateau d’invités réunis sur le thème “Ils ont cent ans et ils regardent le monde” pour faire raconter le XXe siècle par des gens qui en avaient vécu au moins les trois quarts – le benjamin avait 79 ans et l’aîné 98 – comptait trois hommes pour une femme. Etonnant paradoxe démographique : trois femmes et un homme auraient été plus représentatifs de la classe d’âge.
Je suis retournée lire, assez consternée que même quand on a franchement le dessus en nombre – près de six femmes centenaires pour un homme établit l’INED -, on n’ait pas droit au moins à la parité sur un plateau de talk-show !
Pas vu CSOJ, mais j’ai gardé Le Monde 2 du weekend dernier pour les belles photos de visages en gros plan qui illustraient le dossier “Le temps des centenaires”. Je ne l’ai pas sous la main en écrivant ce commentaire (au bureau), mais il me semble que la répartition H/F des modèles était raisonnablement réaliste…
Il faut aussi comprendre que la télévision est une affaire faite par des hommes et pour des hommes : le présentateur de cette émission, et sa morbide connivence gluante avec “ses” invités, le réalisateur qui balance des couleurs à tout va, les gens assis dans des fauteuils si peu confortables, et si vous faisiez le compte, pour tous les soirs (je n’ai pas la télé, je ne la regarde pas, sauf une fois je suis tombé sur une émission de ce type avec le réalisateur d’Easy Rider, je ne me souviens plus de son nom,si, Denis Hopper voilà), vous verriez qu’il n’y a que 5 hommes pour une femme, toujours, sans compter l’autre avec sa cravate défaite, là, et tellement cultivé (je crois qu’on doit aussi à la vérité de dire que l’émission est produite par une femme, il me semble). Mais de ce point de vue, tout de même, on voit que le “monde médiatique” est d’autant plus phallocratique (comme celui de la pub : mais est-ce que c’est un autre univers, ou …?) puisqu’il ne sert que ceux qui le font (et qui s’y plient, comme celles qui se comportent de même) : c’est sans doute la raison pour laquelle les “politiques” en sont si friands, hein
assez d’accord sur l’émission même si le Japon me renvoie périodiquement devant (pas vu celle là)