le blog de Martine Sonnet – ISSN : 2267-8735
"Le problème de la nuit reste entier. Comment la traverser, chaque fois la traverser tout entière ?" Henri Michaux
Je le déserte pendant un mois (pour être honnête, où j’étais pendant ce temps-là, il m’est un peu sorti de la tête) et à mon retour qu’est-ce que je vois ? Le fronton qui me nargue.
Avec ses deux lettres éteintes et pas des muettes, soit une extinction extrêmement préjudiciable à la compréhension du texte.
Et deux autres, brouillées à mort, penchant chacune résolument de son côté.
Il faut dire que quand je n’étais pas là, je n’ai envoyé de lettres à personne. Visiblement la gare en a pris ombrage.
Moi qui avais un jour écrit
corps solide au fronton, jamais de lettre à terre, ni décrochée ballant dans le vide, ni même éteinte
de quoi j’ai l’air ?
(Outre une série sur ce blog, Montparnasse monde est un livre paru l’année dernière aux éditions Le temps qu’il fait.)
Voilà donc ce qu’il advient lorsqu’on abandonne, ne serait-ce que quelques semaines (deux “s” qui choient, un “t” qui dévisse et un “p” qui de la même manière) : un tour à Grand Central (avec si possible Cary Grant qui se rase avec un mini rasoir, et James Mason, et Eva Marie Saint enfin toute cette distribution formidable de “la Mort aux trousses”) nous ferait le plus grand bien…
Entre nous : cela ne m’empêchera pas de repartir.
Cela s’appelle l’ARNAQUE (mais c’est aussi le nom d’un film)…
Si je vous suis bien, cette gare Montparnasse n’aurait jamais été qu’une façade ?
Devrait mieux rester chez nous en effet à participer au concours des plus gros mangeurs de boudins ou de brioche