L'employée aux écritures

le blog de Martine Sonnet – ISSN : 2267-8735

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"Le problème de la nuit reste entier. Comment la traverser, chaque fois la traverser tout entière ?" Henri Michaux

The Clock : film qui, en plus, vous donne l’heure

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Posted by ms on 9 juin 2014 at 17:31

Additif au billet initial : The Clock est désormais visible au centre Pompidou de Metz jusqu’au 15 septembre 2014. Si vous passez par là…

Pour la deuxième fois cette semaine, je suis allée hier à Beaubourg regarder un fragment d’une soixantaine de minutes (autant dire un certain laps de temps) de l’installation vidéo de Christian Marclay, The Clock. On peut l’y voir, dans de confortables grands canapés blancs à trois places, jusqu’au 2 juillet et j’y retournerai sans doute. La fréquentation facile de Beaubourg, munie du Pass, est un de mes grands plaisirs de néo-parisienne : je n’ai quasiment pas profité de ce lieu quand j’étais banlieusarde, soit grosso modo pendant les 57/58e de ma vie. Je me rattrape.

The Clock, c’est donc un montage de 24 heures, temps réel, de plans et très courts extraits de séquences de films ayant pour dénominateur commun la présence à l’écran d’une montre ou d’une pendule, ou bien de quelques mots d’un dialogue nous signifiant l’heure qu’il est – la même, là maintenant, dans la salle aux canapés blancs de Beaubourg (et à partir du 4 juillet au centre Pompidou Metz) comme dans la fiction des images.

Le montage d’extraits de films muets/parlants, noir et blanc/couleurs, toutes origines géographiques même si le cinéma américain est à l’honneur est diablement bien fait. Si bien fait que les minutes égrenées – parce que l’unité au cadran c’est la minute, mais à l’image c’est parfois la fraction de seconde – génèrent un véritable suspense, une attente, une addiction. Mais si vous me demandez : il se passe quoi, au bout du compte, dans ce film ? Je ne peux vous répondre que RIEN, pendant ce temps-là le temps passe, c’est TOUT et c’est prodigieux.

Bien sûr, il y a la petite satisfaction éprouvée à identifier des actrices ou acteurs aimés, à reconnaître des films, juste au moment où l’on entre dans la salle (hier pour moi s’était Eddie Constantine, et la fois d’avant Walter Matthau et Jack Lemmon) mais la grande maestria du montage de Christian Marclay fait que très vite la tentation de faire son “Monsieur Cinéma” est balayée par la fascination pour l’histoire qui s’invente sous nos yeux, avec et contre la montre. Parce que derrière la porte qui s’ouvre ou à l’autre bout du fil de téléphone que l’on décroche ne se trouve jamais qui était attendu.

Le 21 juin à partir de 11 heures il sera possible de visionner intégralement en continu les 24 heures de la performance : du vrai cinéma permanent comme il y a bien longtemps, quand on n’était pas encore sommé de sortir au plus vite par la sortie à gauche de l’écran et que le fin du film pouvait éventuellement se voir avant son début.

Un petit exercice de calcul, façon The Clock pour finir : sachant que je suis rentrée de Beaubourg à pied et que sur la fin de mon trajet il y avait ces trois horloges (je n’ai hélas pas pensé à le faire plus tôt), calculer à quelle vitesse je marchais. Parce que c’est plus pratique que la chaîne d’arpenteur, il n’est pas interdit de s’aider d’outils cartographiques disponibles en ligne pour mesurer les distances entre les trois horloges que l’on aura auparavant identifiées comme on pourra.

PS : je ne vous incite pas à regarder ce qui peut se voir en ligne de la performance de Christian Marclay, ça ne rend rien : il faut le grand écran, l’espace autour et les canapés blancs.

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7 Comments

  • On 10 juin 2014 at 0:02 PdB said

    Ce qu’on peut dire, c’est que vous marchiez d’un bon pas, Employée aux cadrans.
    On peut supposer que vous avez emprunté la rue Saint Jacques (la deuxième image : je connais, elle est aussi là – un peu plus tôt- http://www.pendantleweekend.net/2010/07/oublier-paris-9/ et reste au coin de la rue de l’abbé de l’Epée)
    je dirai bien que la première se trouve sur l’institut océanographique (c’est juste à 5 minutes); et connaissant le but du voyage, sur l’hôpital du Val-de-Grace… :°))

  • On 10 juin 2014 at 8:46 ms said

    La première horloge n’est pas celle que vous croyez…. Cherchez encore… un indice très “The Clock” : une chanson de Léo Ferré fait allusion à l’heure sonnant à cette horloge.

  • On 10 juin 2014 at 9:08 PdB said

    La Sorbonne…!!! (eheheh) (ah Léo…!) (que gagné-je ? car j’en conclus immédiatement que les deux autres sont les bonnes…)

  • On 10 juin 2014 at 9:58 ms said

    Bravo ! vous avez gagné un café dans le quartier.

  • On 16 juin 2014 at 8:13 Dominique Hasselmann said

    On doit y voir forcément l’extrait du film américain avec le célèbre acteur pendu aux aiguilles au-dessus du vide… (mais je ne désire pas jouer à “Monsieur Cinéma”)!

  • On 16 juin 2014 at 11:04 ms said

    Je n’y suis pas allée à la bonne heure, 15h45 je crois, mais hier y retournant entre 5 et 7, j’ai vu passer la chère Cléo…

  • On 8 juillet 2014 at 15:20 gilda said

    Et voilà je m’étais dit que j’irais et en lisant le billet je m’aperçois comme pour les expos que j’ai raté le coche. Ça m’apprendra à avoir par ici du retard de lecture.

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