le blog de Martine Sonnet – ISSN : 2267-8735
"Le problème de la nuit reste entier. Comment la traverser, chaque fois la traverser tout entière ?" Henri Michaux
Comme tous les ans en février – depuis que – chez L’employée aux écritures les jonquilles reviennent sur le tapis. Pas toutes seules mais propulsées par des moteurs de recherche favorables à l’extension du domaine de votre expertise pourvu que vous les débarrassiez de questions délicates. Délicates comme l’éclosion desdites jonquilles. Ces jours-ci on me demande donc avec insistance la date d’apparition de la jonquille, si elles éclosent le jour ou la nuit, et quels sont leurs principaux problèmes de floraison.
Franchement, les moeurs et coutumes des jonquilles, je n’y connais rien. Je puis juste répondre qu’hier, des obligations archivistiques m’ayant conduite à Gif-sur-Yvette terrain d’observation privilégié de la date de floraison desdites fleurs sur lequel veille un rigoureux compilateur de statistiques décennales fort attendues, j’ai scruté, comme lui, les talus (dans mon cas entre la gare et le campus du CNRS) : pas l’ombre d’une jonquille. Pas même après dissipation d’un brouillard matinal et dense.
Patience, donc. Pour les jonquilles c’est sans doute une question de quelques jours mais pour les précieux Carnets de notes qui complèteront la série statistique ce sera un peu plus long (même si en 2015 on se dit qu’on passe la moitié du prochain volume : on tient le bon bout !).
Et, comme par hasard, fouillant plus profond dans la boîte noire des questions posées à L’employée aux écritures, je tombe sur Pierre Bergounioux fan club. Enfin une requête bien aiguillée. Merci.
Il y a quelques autres interrogations d’internautes qui me réjouissent, à défaut de pouvoir y répondre : on cherche ici en vain le bois dont on fait les vélos, une coquille vide à vendre, une chasse d’eau ancienne à vendre, une poubelle qui chante ou encore une robe sans tête et le boulon h 7/16-20×4-1/4.
Mais il y a aussi des questions qui me font tout bonnement peur, quand on s’inquiète du plaquo qui s’affaisse, de comment tuer rapidement un furet, des poulets en batterie openspace, d’une cage thoracique qui ressort et de ses causes ou des conséquences d’un trou dans le palais. J’aimerais mieux ne pas, dirait qui vous savez, et surtout pas les recherchées citations de Marc Levy.
A tout prendre, j’aime encore mieux me décarcasser pour vous trouver le boulon rare.
Gif… au pays de PB. Quel bonheur !!! et cette joie qui affleure à vous lire, l’écume, peut-être, d’une belle et vraie rencontre
Hélas, quand je vais à Gif je ne rencontre jamais Pierre Bergounioux allant chercher son pain ou poster son courrier (mais à Paris cela m’est arrivé, oui, belle rencontre)
Comment ça, le Bergounioux fan-club n’est pas encore au courant ? Le prochain volume des « Carnets de notes » ne comprendra que cinq années, suite à la requête expresse d’une lectrice indignée de devoir tant attendre. Il devrait donc sortir bientôt. (Information tenue de l’auteur.)
Perspective cornélienne : l’adoption du quinquennat divisant par deux la durée de notre diète réduirait proportionnellement notre temps de lecture… Que faire ?
L’auteur naka écrire deux fois plus.
Essayez le gif (photo animée), la prochaine fois !
A vrai dire Dominique, quand je traverse la ville entre gare et campus, je n’y vois jamais beaucoup d’animation : c’est pourquoi ma photo est stable !