le blog de Martine Sonnet – ISSN : 2267-8735
"Le problème de la nuit reste entier. Comment la traverser, chaque fois la traverser tout entière ?" Henri Michaux
Il y avait un ruisseau, il fallait le franchir. Construire un pont tombait sous le sens.
La chance, c’est qu’au village, pas loin, ils avaient enterré les fils électriques et sur les bras leur restaient des poteaux.
Alors d’une pierre deux coups : faire le pont et s’en débarrasser. C’est du solide.
Ni vu ni connu, les gravillons bouchent les trous, à moins qu’un jour le ravinement rende les alvéoles à la lumière, à la pluie et aux entorses. Dans ces jours de juillet où se construisait le pont, de bric de broc de bois et de béton, deux grands oiseaux blancs étaient apparus aux abords du ruisseau et du plan d’eau qui s’en gorge,
Des cousines éloignées de mon héron de bureau. Elles étaient seulement de passage. La semaine dernière j’y suis retournée mais je ne les ai pas revues. Le pont est toujours là.