le blog de Martine Sonnet – ISSN : 2267-8735
"Le problème de la nuit reste entier. Comment la traverser, chaque fois la traverser tout entière ?" Henri Michaux
Comme je suivais ce couple, hier à la mi-journée marchant sur le trottoir des numéros impairs du boulevard du Montparnasse, je songeais que, quoi qu’il advienne des discussions en cours, ces deux valises-là, Grande Bretagne et Petite Bretagne, au pas cadencé, avaient décidé se faire la malle.
Pour être honnête, je prenais aussi acte du fait que fusionnel dans le choix de ses bagages, ce couple n’en échappait pas pour autant aux stéréotypes de genre les plus éculés : Monsieur traînait la grande Bretagne et Madame le modèle réduit. Alors qu’ils auraient pu tout aussi bien répartir équitablement leur fardeau dans deux valises de volumes identiques égaux à la moitié de la somme des volumes d’une grande et d’une petite ; soit deux moyennes Bretagne sexuellement interchangeables.
(vous étiez encore en route pour – ou veniez de chez- Tschann, vous) pour l’homme c’est le dos mais pour la femme, la main (les sacs) (déterminismes sociaux, quand vous nous tenez) (encore que le sac à main, pour la dame, me paraisse bien imposant : l’épaule donc) (ce qui me fait souvenir d’une blague tellement genrée qu’elle en est drôle qui disait que “c’est tellement le bordel dans le monde (on pourrait simplifier en disant “en Europe”) que si ça se trouve depuis le début on est dans un sac à main” (à l’épaule) (à dos) (enfin, je galèje)