le blog de Martine Sonnet – ISSN : 2267-8735
"Le problème de la nuit reste entier. Comment la traverser, chaque fois la traverser tout entière ?" Henri Michaux
La nouveauté cette semaine c’est ce miroir, tendu aux alouettes, aux pigeons, aux hérons et aux goélands parisiens, apparu du fait de la démolition complète de l’immeuble qui jouxtait le garage sur la rue du Cardinal Lemoine. Grand miroir, à coup sûr pas de dessus de lavabo, plutôt de dessus de buffet bas, destiné à élargir l’horizon d’une salle de séjour à peine plus large que la surface ne réfléchissant ce jeudi matin que le gris du ciel. A l’étage du dessous, trois lés de papier peint avaient suffi à tapisser la même pièce, hauteurs soigneusement découpées dans un rouleau unique, dépense amoindrie encore par le choix d’un décor à petits motifs facilitant les deux raccords. Du papier peint et pas du carrelage : mon hypothèse miroir au mur d’une salle de séjour et non d’une pièce d’eau s’en trouve confirmée, sans quoi bonjour les éclaboussures.
L’immeuble dont la démolition achevée révèle ce miroir, j’avais repéré de longue date qu’il allait y passer, malgré les jardinières restées pendues aux garde-corps de fenêtres du deuxième étage. Supports en attente de réapparition printanière de géraniums rentrés pour l’hiver qui ne trompaient plus personne. Lors de mon dernier passage, ne subsistait déjà que la moitié de l’édifice et un paravent pudique et anti-poussière dissimulait (mal) les mâchoires en pleine dévoration.
Mais c’est fini, place nette est faite. La petite bibliothèque nichée dans le mur a sauvé sa peau : jusqu’à quand ?
on dirait que c’est toute la pointe Cardinal-Fossés Saint Bernard qui a disparu, les cafés dont celui d’angle et tout le bazar dites-donc… (je vais concocter un billet en réponse à vos passages – je crois, les jeudis pour le séminaire rive droite, au loin…) (j’y travaille) (dans le passé)
Non pas toute la pointe : juste à partir de feu le garage. Le café est toujours là. Mon cadrage est soigné. Merci à vous de suivre ce work in progress (jeudi le séminaire est délocalisé mais je tâcherai d’y passer néanmoins)
J’imagine aussi, quand les tentures seront (en)levées, l’immeuble qui va apparaître dans la rue de Rivoli à la place de La Samaritaine, et bonjour toute la perspective massacrée de cette grande rue !
Mais l’hôtel international (entre autres boutiques) qui remplacera ce magasin pourra faire son beurre en tout confort !