le blog de Martine Sonnet – ISSN : 2267-8735
"Le problème de la nuit reste entier. Comment la traverser, chaque fois la traverser tout entière ?" Henri Michaux
De mes deux salles de cinéma d’enfance, ne subsistent les murs que de celle-ci, celle des été à la campagne, sans nom autre que CINEMA, j’en ai déjà parlé sur ce blog, rephotographiée le week-end dernier comme je retournais faire un tour là-bas. L’autre, celle de la ville, celle du reste de l’année, dite “cinéma des curés” parce qu’animée par l’association paroissiale “Les cigognes du Petit-Clamart” – et pourquoi grand Dieu des cigognes ? – salle à tout faire, polyvalente avant le terme, démolie pour laisser place au gymnase du collège voisin. Je me souviens mieux des salles et des rituels de leurs séances que des films vus dans chacune d’elle. Le seul titre de film me restant de ceux vus à la campagne c’est Barry – et encore j’aurais juré que c’était Barry chien loup mais le catalogue Unifrance me détrompe – un film de Richard Pottier avec Simone Valère, Pierre Fresnay et Pauline Carton, sorti en 1949, atteignant notre bocage dix ou douze ans plus tard. Au cinéma des curés, fréquenté le dimanche à 14h30 essentiellement par les enfants de la cité, pour 1,5 NF nous avions droit, en première partie, aux actualités de la semaine, à un dessin animé, à un épisode d’un feuilleton de science fiction dont la compréhension n’exigeait pas une assiduité hebdomadaire infaillible, et à la bande annonce du film projeté le prochain dimanche. Entracte et place au film. De quoi remplir le dimanche après-midi. Dans cette salle, la programmation lorgnait outre-atlantique, westerns et comédies musicales, et je suis sûre au moins d’y avoir vu, probablement vers 1965, Papa longues jambes de Jean Negulesco, 1955, et Qu’est-ce que maman comprend à l’amour ? de Vincente Minnelli, 1958. Un titre prometteur qui avait donné beaucoup à penser, les sept longs jours s’étirant entre annonce et vision intégrale, aux gamines que nous étions.
(il se nommait “le Picardy” était coincé dans une petite rue dite Ernest Cauvin, entre celle des 3 Cailloux et l’autre des Jacobins, on y donnait alors “La Famille Fenouillard” (Yves Robert, 1961) ou peut-être “La Belle Américaine” (Robert Dhéry, 1961) (le premier, c’estpresque sûr, je ne sais plus pour l’autre) mais ceux-ci étaient en métropole, je crois que vers 3 ou 4 ans – mais ce n’était pas une habitude, loin de là – sur l’avenue de France (je ne sais plus le nom de la salle mais je me renseigne) le premier des films que j’eus la chance de voir s’intitulait “La chose venue d’un autre monde” (Christian Niby et Howard Hawks, 1951) (quelle trouille…!) dans le protectorat tunisien d’alors…)
“La belle américaine” aussi bien sûr, dans une de ces deux salles, plus probablement la campagnarde, ainsi que “Le caporal épinglé”, Renoir tout de même, 1961.
Jolie photo, d’un bleu pastel ou passé…
Je me souviens du cinéma de Valenciennes, Le tout blanc “Novéac”, où j’ai vu un de mes premiers films (après “Les Ruines du roi Salomon”…) : “Les Rendez-vous du diable”, d’Haroun Tazieff 1959) : ça crépitait dans la salle !