le blog de Martine Sonnet – ISSN : 2267-8735
"Le problème de la nuit reste entier. Comment la traverser, chaque fois la traverser tout entière ?" Henri Michaux
Du mardi 17 mars au lundi 23 mars 2020, avec vues sur rue, sur cour ou sur intérieur.
Mardi sur la rue
les chiens, même en laisse, sont les rois du boulevard.
Mercredi sur la rue
la croix verte de la pharmacie signe la vie.
Jeudi sur la cour
un enfant après l’autre joue sa récréation.
Vendredi à l’intérieur
les cheveux poussent désormais sans craintes.
Samedi à l’intérieur
l’adjectif drastique est sorti de sa réserve.
Dimanche à l’intérieur
les heures creusent leurs trous profond.
Lundi sur la cour
jalouse de la corde à sauter, pas pour me pendre, juste sauter.
La concision de la note journalière donne le ton
Les mots font le reste.
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J’aime bien vendredi
L’évocation de la crainte du tailleur.
beau travail !
moi c’est lundi et sa corde à sauter, jamais été très leste à ce jeu-là mais l’envie, oh ! que oui, quant à se pendre… se faire pendre ailleurs peut-être !
j’ai mis plus de mots au mien de journal – bien plus – mais le votre Employé a le grand mérite de la synthèse (ce mot de synthèse me fait irrémédiablement penser à un mot de Michel Audiard (pourtant aussi assez peu recommandable dans ses débuts des années quarante – mais passons) qui, pour dire l’incommensurable bêtise de l’un (je ne sais plus) faisait dire à Bernard Blier (je pense) “ah celui-là c’est une synthèse !”). Bon courage pour la suite (il est certain qu’au sortir de cet événement plus ou moins viral, les merlans auront un boulot monstre…)