le blog de Martine Sonnet – ISSN : 2267-8735
"Le problème de la nuit reste entier. Comment la traverser, chaque fois la traverser tout entière ?" Henri Michaux
En ce jour victorieux, à moins que ce ne soit un effet de l’Esprit Saint qui se profile (un peu embeded dans les jours fériés), je constate que le site ami des Notules dominicales de Philippe Didion est réparé, je le fais savoir et je m’en réjouis. Et je rétablis ensemble les deux liens que je n’avais pu faire dans un billet précédent pour cause de disparition de la toile de ce Perequien notoire.
Cet aléa de la vie technologique spinalienne induit chez moi, sinon un grand rebondissement, du moins un petit soubresaut, d’une discussion amorcée sur Tiers Livre ce matin dans laquelle il était question de nos usages, de lecture et autres, des ordinateurs et de l’économie -au sens vieux d’art d’administrer une maison, et pas du tout libéral, du terme – qu’il faut savoir mener du temps qu’on leur consacre.
Je m’aperçois en effet depuis près d’un mois que j’essaie de démarrer un site incluant ce coin blog, que mon temps de cerveau disponible pour lui est prélevé sur celui de la lecture (de livres) (de littérature) (éventuellement générateur d’écriture à son tour et alors on avance le réveil de deux heures dans ce cas-là).
Et que je n’ai guère le choix, compte tenu de la coexistence de temps domestique, professionnel, physiologique (pour parler comme dans les enquêtes emplois du temps de l’INSEE) etc. dont le cours ne s’arrête pas pendant que je me débats avec iweb ou wordpress.
Les livres arrivés dans la maison ces dernières semaines n’ont pas été beaucoup ouverts, quelles que soient la convoitise et/ou la curiosité qu’ils suscitaient. N’ont subsisté que les lectures les plus proches de l’immédiatement utile, comme celle du Voyage d’une Hollandaise en France en 1819 retrouvé et publié par Me Maurice Garçon, un joli petit livre publié chez Pauvert en 1966 qui nourrira une intervention à faire en juin sur les journaux de voyage féminins du XIXe.
Alors à chaque fois, avant de m’y mettre, la question lancinante de savoir si ce que j’écris ici ou inserre (à très petite dose) sur le site apportera vraiment à la face du web quelque chose qui ne s’y trouve pas déjà sous une autre enseigne et justifie qu’un livre reste fermé pendant ce temps-là, à côté de mon écran (ou du vôtre) ! Reste à trouver l’équilibre et la vitesse de croisière…
alors il faut choisir : hier, en passant au palais royal, j’ai vu chez le libraire delamain (gallimard vous savez) l’atelier 62 juste à l’entrée, on entre et boum. Tant mieux me dis-je… et retranscrivant l’entretien que j’ai mené avec mes amies avec un certain Henry Desmars ex libraire dans l’avenue Bosquet, il nous parle -c’était tout à l’heure- de la même librairie dans la vitrine de laquelle on peut voir des éditions originales “papier japon” etc … et mêmement j’ai pensé que le temps nous manquait, encore travaille-t-on avec l’ordinateur, et encore le temps qu’on passe est-il alors volé au travail, tout comme celui qui consiste à écouter la radio en même temps qu’on saisit des questionnaires, des chansons en faisant d’autres choses, et que cette économie-là indisposait la liberté de choix qu’on tente d’avoir (toi, tu fais ce que tu veux, me disait C. tout à l’heure : que de contraintes donc !), mais cependant je ne comprends pas la technique, n’en veux point, les amis qui font des blogs je les admire mais ne les envie point non plus… je tente de faire vivre ce que je trouve en moi de libre voilà. De ce fait, j’ai décidé (unilatéralement !) d’envoyer illico une de mes nouvelles à publie.net, c’est ainsi tout en me disant qu’intituler ce joli document “nouvelle” avait quelque chose d’un peu surrané : tout comme ce que disait notre libraire aussi, c’est que, lors de ses débuts (en 48 chez Kra…) les clients entraient et demandaient à voir un livre, on le leur montrait, ils ne le prenaient pas en main – certainement pas- mais en discutaient avec l’homme de l’art (soixante ans sont passés…). Alors comme ça, on change… ? continuez bien, ne vous essoufflez pas surtout, mais ne cessez pas de lire non plus. Je retourne à mon minutage…
“une de mes nouvelles” : de quoi faire un recueil alors… de votre nouvelle, donnez-nous des nouvelles (à chanter sur l’air des cartes dans Carmen “de l’avenir donnez-nous des nouvelles”… si vous entendez ce que je veux dire) et merci de veiller sur mon livre dans les librairies par lesquelles vous passez, beaucoup en ce moment j’ai l’impression
pour le souffle j’essaie de le garder, mais avec un souffle au coeur quand même (le chat aussi a un souffle au coeur, d’après un diagnostic récent)
bossez bien
oui, j’entends, j’entends… des nouvelles, plusieurs recueils même, mais elles ne plaisent guère… ce n’est pas vraiment une nouveauté, mais il semble que je ne sache pas écrire ou que ma technique littéraire soit emprunte de lacunes… c’est la raison pour laquelle, depuis une trentaine d’années que j’écris des choses et d’autres, puis les fais lire, je n’y trouve guère de désir de continuer à tenter de les donner, voyez-vous… c’est sans importance, je lis quand même, écris quand même, me promène et aime le monde (même si, parfois j’ai quelques détestations, surtout depuis ces douze derniers mois, remarquez, avec ces horreurs déversées par ce gouvernement “d’ouverture” son chef indigne et éhonté et ses sbires tout aussi ignobles les uns eu les autres…) surtout au mois de mai (le notulographe m’a fait part de son passage de la borne 48 il y a peu…) sans doute avec “ses bouquinistes, ses aquarellistes que le printemps a ramenés comme chaque année le long des quais”… plutôt lemarque aznavour ferré et ferrat et brassens, on va dire… et bien d’autres, heureusement