le blog de Martine Sonnet – ISSN : 2267-8735
"Le problème de la nuit reste entier. Comment la traverser, chaque fois la traverser tout entière ?" Henri Michaux
Traversant la gare en ses nouveaux atours – que j’apprécie en eux-mêmes et pour la valeur d’archive précieuse que la rénovation récente confère à mon entreprise d’écriture de la gare -, je constate une nouvelle évolution des affichettes nous dissuadant de nous installer dans certaines voitures. Petit rappel historique 2008-2023.
Nous avons d’abord connu les potences dont nous étions les malheureux gibiers.
Quand celles-ci ont commencé à rouiller, un rajeunissement s’est imposé et j’avais souligné ici même en son temps l’aggiornamento du support faisant entrer le message dans l’ère si non numérique du moins d’un format tablette en trompe l’oeil.
Un nouvel avatar de l’affichette croisé récemment se caractérise, à la fois par le passage du format “paysage” au format “portrait” des paramètres de nos imprimantes et par la formulation inédite de son message que je cherche à lire entre les lignes.
Mon hypothèse. La Partie de train restant en gare n’informait que d’une immobilité : libre à quiconque cherchant à simplement se poser, sans prétention au voyage, de s’y installer : une invitation faite aux casaniers de la gare sans aller toutefois jusqu’à leur souhaiter la bienvenue. La Partie de train (qui) ne prend pas de voyageurs est susceptible de partir mais sans nous, à notre nez et à notre barbe, ce qui change la donne. Et me fait penser à ces autobus de la RATP qui nous narguent d’un “SANS VOYAGEURS” affiché au fronton, en passant à vive allure devant les abribus (mal nommés car si peu protecteurs contre les éléments qu’ils soient pluvieux ou venteux) près desquels nous attendons vainement que l’un d’eux s’arrête et condescende à nous emmener. On ne veut décidément plus de nous nulle part, ni dans les trains ni dans les bus.