le blog de Martine Sonnet – ISSN : 2267-8735
"Le problème de la nuit reste entier. Comment la traverser, chaque fois la traverser tout entière ?" Henri Michaux
De retour à La Rochelle, où le CREDES et la médiathèque accueillaient hier soir Atelier 62 – soirée calme : la fête des voisins par temps clair, comme dirait Philippe Annocque, semble être pour les livres et leurs auteurs une concurrence aussi rude qu’un événement rugbystique mondial ou l’arrivée du beaujolais nouveau, rivalités éprouvées par les forgerons l’année dernière – j’ai remis avec le plus grand plaisir mes pas dans ceux d’octobre dernier, quand j’avais embarqué Quai des lettres avec Denis Montebello.
Mais un endroit où je n’étais pas allée à l’automne, c’est le Café de la Paix, que je ne connaissais pas, n’ayant jamais lu Georges Simenon (je sais bien que j’ai tort) et que j’ai découvert ce matin, dans toute sa dimension historique, littéraire et décorative.
J’y ai pris quelques photos, spécifiquement dédiées à l’ami PdB, parce que dans ce café il y a des lions, là où on ne les attend pas forcément, dans les toilettes, et que PdB collectionne les lions. D’abord je n’ai vu que le décor de la chasse d’eau, qui a lui seul méritait déjà tout mon respect.
Mais, cherchant à le photographier sous son meilleur angle, il m’est apparu qu’un lion était couché sous la cuvette et que le reste de la horde dormait sous les lavabos.
Sortant de là, je suis allée faire un tour au marché, dont j’ai retrouvé le chemin en suivant un couple de paniers fusionnels – déroutants sur la fin parce qu’ils sont passés par le bureau de poste -
mais guidée par le parfum délicieux du plus bel étalage de fraises (maras des bois) jamais vu, j’y suis tout de même arrivée.
Retour à la gare provisions faites de sel, de miel, de pommes de terre et de chocolats, déplorant la fragilité des fraises et bien curieuse de savoir où en étaient les prouesses des échafaudeurs locaux. Arrivée hier depuis Niort en voiture, je n’avais pas eu l’occasion de revoir les magnifiques échafaudages de la verrière de la gare qui m’avait tellement impressionnée lors de mon précédent passage.
Je n’ai pas été déçue. Ils sont toujours là et les travaux avancent.
Tu me rappelles des souvenirs
(et quoi qu’un peu nostalgiques, ils me font du bien, alors merci)
je te transforme ton lien Gilda, et merci, et quel beau café !
Très jolie incise léoniaque…
Voyez, ces arcades, nous logions dans un de ces immeubles, il y a de cela 20 ans, et déjà cette ville m’apparaissait comme Versailles, quelque chose de monarchique, peut-être ? L’appartement avait un patio, une chaîne hifi et des disques (Julien Clerc, je me souviens), ma fille aînée n’avait pas deux ans… Avez-vous fait un tour dans le parc, près du centre ?
En ce café de la Paix au décor luisant et baroque, Philippe, le libraire de Calligrammes, m’avait invité en 2001 à venir dédicacer mon Brassens et à chanter quelques refrains sacrés dont il avait l’secret.
Souvenirs…Souvenirs…