le blog de Martine Sonnet – ISSN : 2267-8735
"Le problème de la nuit reste entier. Comment la traverser, chaque fois la traverser tout entière ?" Henri Michaux
où nous attendons, sur un banc à l’ombre, la navette des Escartons qui relie entre eux les villages du Queyras, une mince vieille dame solidement permanentée, vêtue bien repassé et chaussée ville, portant sac à main et valise (qui pourrait rouler mais qu’elle tient par la poignée en la soulevant bien), descendue du car en provenance de la gare de Montdauphin, se précipite sur nous.
“Je cherche un hôtel, mon docteur m’a prescrit des anti-dépresseurs, mais vous comprenez je ne veux pas les prendre et je viens ici, je préfère, dites-moi où est l’hôtel”. Nous lui répondons que l’air léger de ces montagnes lui profitera certainement et lui indiquons l’office de tourisme du village, ouvert heureusement en ce dimanche après midi.
La regardant s’éloigner, sa mise inhabituelle dans ce décor et sa valise toujours haut soutenue, comme si elle ne voulait surtout pas risquer de l’abîmer, nous restons assez interloqués par sa confidence, qui semblait lui être impérieuse, à propos de la raison de sa villégiature. Un peu perplexes aussi, à nous demander si elle ne confondrait pas un établissement local aux pensionnaires parfois un peu décalés de la vie ordinaire avec un hôtel.
Au creux de l’après-midi, l’un d’eux, était venu nous exposer ses préoccupations incompréhensibles, juste comme on s’asseyait à une terrasse pour y déjeuner enfin, à 15 h, après une longue marche en forêt, au cours de laquelle nous nous étions un peu perdus : des descentes de bois ayant brouillé les sentiers et leurs bifurcations. Mais la bonne surprise du surgissement, tout près, d’un chevreuil.
Quelques kilomètres plus loin, à un autre arrêt où nous changeons de navette pour continuer à remonter, mon oeil – et l’objectif qui le prolonge et qui tombera en panne le lendemain – irrésistiblement attirés par la trace autocollante laissée sur le panneau d’affichage par le passage de quelque collègue.
La recherche, le grand panda ; même combat.
Avec, notamment, la participation de Monique Canto-Sperber, directrice de Normale Sup, dans la Commission sur “le grand emprunt national”, on peut être rassurés sur l’avenir de la recherche.
Plus besoin de la sauver, l’obole individuelle et entrepreneuriale y suffira.
Les autocollants n’ont qu’une vie éphémère…
Cher ami Chasse Clou, faites, s’il se peut, la part des choses : Eric Orsenna sera de la partie… Nous voilà rassurés ? Euh…