le blog de Martine Sonnet – ISSN : 2267-8735
"Le problème de la nuit reste entier. Comment la traverser, chaque fois la traverser tout entière ?" Henri Michaux
Après un délai convenable de réflexion, je me suis finalement inscrite au baiser de la matrice pour rallier la belle initiative de Véronique Aubouy : le film à la webcam d’une lecture intégrale de La recherche du temps perdu effeuillée à raison d’une page par lecteur.
Je suis la 151e inscrite et il faudra être 3000 en arrivant au port fin septembre, donc n’hésitez pas à nous rejoindre et à convier vos amis. J’avais croisé l’information ici et là, au fil de mes lectures/écran de saut du lit pendant que l’eau chauffe pour le thé. Bien que d’un naturel à fuir les objectifs, j’estime que pour Marcel qui m’a tellement donné, je peux bien faire ça.
J’ai hâte d’en savoir plus sur les modalités concrètes de cette entreprise notamment l’édition de référence ou l’attribution de sa page à chaque lecteur. Si c’est par ordre d’inscription et en livre de poche j’ai toutes les chances de me retrouver à Combray.
Le formulaire à remplir s’enquiert à l’avance de nos éventuelles idées de mises en scène ; j’ai répondu que je devais me concerter sur ce point avec le chat qui ne manquerait pas de vouloir être de la partie. Je me dis maintenant que pour l’occasion, je ressortirai de la boîte de bergamotes de Nancy où elle dort ma montre proustienne qui ne donne plus l’heure, mais ça ne se verra pas.
J’invite en tout cas celui qui possède la même, en état de marche aux dernières nouvelles, à nous rejoindre dans ce film qui me fait irrésistiblement penser à un autre vu, quand j’étais petite, au cinéma des curés (séance du dimanche 14h30, avec court métrage burlesque ou dessin animé, actualités, feuilleton de science fiction, entracte et grand film, de quoi occuper l’après-midi) : Si tous les gars du monde. Une histoire de médicament à acheminer d’urgence et qui arrivait in extremis grâce à la mobilisation d’une chaîne de radio-amateurs tout autour du monde. Un film qui m’avait énormément plu.
Un peu le même principe, mais là, c’est de soigner Proust qu’il s’agit.
(écrit dans le TGV vendredi en partance pour Privas, ce billet sera mis en ligne dès que je pourrai – en fait seulement à mon retour dimanche)
Je ne me suis pas inscrit dans cette matrice, j’ai un peu peur des caméras sans doute, mais j’ai vu quand même hier à la brocante de la rue marie et louise (avec des vendeurs affligeants de snobisme – et des prix défiant toute concurrence…) un exemplaire de du côté de chez Swann et un autre de la Prisonnière qui fait penser à ce marathon, disons, ou comment appeler ce type d’initiative perequienne, et nul doute que le notulographe y participera tout comme F. Bon, ça va sans dire… Je me suis dit aussi que le faire pour Marcel n’était pas une si bonne (ni si mauvaise d’ailleurs) idée que ça : je passe fréquemment quai Voltaire où j’imagine quelque salon ou autre réunion du 19° début du 20, les antiquaires, les lieux et je me dis que ce serait plus pour cela que ce type de travail devrait être entrepris (travail initiative marathon : j’ai pas trouvé mais j’y arriverai c’est sûr); en vrai, je n’aime ni ne supporte les groupes seraient-ils virtuels; j’ai les vacances pour y penser (et pour l’ordre des choses, laissera-t-elle, Véronique le choix au hasard ? On peut l’espérer).
je comprends votre méfiance à l’égard des groupes constitués, mais un groupe de lecteurs de Proust me semblera toujours a priori de ceux qui restent fréquentables ; j’espère que les vacances porteront conseil en ce sens, parce qu’on est loin des 3000 !
Je comprends aussi votre a priori mais ne m’y plie pas (c’est sans doute nécessaire, mais certainement pas suffisant : on voit là poindre l’ex-matheux que je reste).
Mais oui, les Canadiens vont rappliquer ! Ca ne fait pas de doute, il va y avoir pléthore et sinon, je viens (j’en ai parlé à l’autre heureux propriétaire de la montre fétiche…)
Zut alors je nous croyais déjà davantage. J’ai peur que ce ne soit le côté webcam qui effraie (?). J’en connais quelques un que l’aventure n’a pas effrayée face à la caméra de Véronique pour une version classique filmée, et ce fut un bonheur, mais que pour l’instant je ne parviens pas à tenter par l’opération web. A croire que les lecteurs de Proust se cramponnent au papier.