le blog de Martine Sonnet – ISSN : 2267-8735
"Le problème de la nuit reste entier. Comment la traverser, chaque fois la traverser tout entière ?" Henri Michaux
Sympathique en diable, le premier Parvis du livre à Privas, une initiative de Vincent Gloeckler, libraire accueillant, passé depuis peu de Limoges à la préfecture de l’Ardèche où sa librairie Lafontaine voisine, sous l’étonnant beffroi de l’hôtel de ville, avec un non moins sympathique bouchon littéraire tenu par le libraire d’avant.
Du 5 au 8 juin, Vincent Gloeckler organisait des rencontres autour de livres, éparpillées sur la place piétonne, dans des médiathèques, au théâtre ou encore au lycée. Nous étions quatre auteurs, invités au prétexte joliment sarcastique que : « 68/2008, oui Monsieur, cette histoire-là bouge encore » sur lequel nous avons assez librement brodé.
J’ai juste croisé Virginie Linhart, mais nous sommes appelées à nous revoir en septembre, à la fête de l’Huma, pour parler ensemble de nos pères et de leurs usines. Patrick Raynal et Philippe Delepierre sont restés comme moi jusqu’au déjeuner familial – merci Isabelle – du dimanche dans une grande maison pleine de livres.
A Privas, j’ai aussi fait l’heureuse connaissance d’Ingrid, qui fait partie de l’équipe de la librairie et a grandi à Billancourt, au plus près de l’usine Renault puisque lorsqu’elle était enfant sa mère était responsable d’un foyer de travailleurs adossé à la Régie. Elle me raconte un émouvant retour sur les lieux et les quelques traces écrites de cette histoire qu’elle y a collectées, vieux papiers de la maison jonchant encore son sol.
Désolée pour l’absence d’images une fois de plus : bien pensé à prendre l’appareil, mais pas suffisamment à temps pour charger sa batterie vide avant de partir, et déjà trois autres chargeurs dans le petit sac à dos bleu à quoi se limite toujours mon bagage pour se genre d’expédition. Sac qui ne suffisait plus, au retour, aux livres, tuiles aux amandes (“mes soixante tuiles” disait l’étiquette de Vincent…) et aux vendanges d’octobre glanés sur le parvis.
Rentrée chez moi, j’ai soigneusement colorié l’Ardèche sur la carte de France des départements dans lesquels j’ai dormi au moins une nuit. En ce moment, ma cartographie de bien modeste voyageuse prend des couleurs.
Sur le sujet aussi, un petit livre amusant de Pouy: “Mes soixante huîtres”, aux éditions Folies d’Encre.
Bien de la chance de côtoyer virginie linhart : elle vous ressemble, en effet; avec l’idéologie en moins, peut-être – ou alors en plus pour vous, en moins pour elle- vous devriez échanger plus que des points de vue, par exemple parler et écrire,n à deux mains, quelque chose sur vos mères : ça peut toujours servir aux enfants, déjà premièrement, et aussi aux lectrices teurs (je me souviens vous avoir conseillé le livre de son père : hard)