le blog de Martine Sonnet – ISSN : 2267-8735
"Le problème de la nuit reste entier. Comment la traverser, chaque fois la traverser tout entière ?" Henri Michaux
J’ai pique-niqué d’une poignée de cerises (achetée en passant chez l’épicier à l’angle des rues des Feuillantines et Gay-Lussac) toute seule dans le jardin de l’école, au soleil, en pensant à certains de ses anciens élèves, enfin à vrai dire surtout un, et qu’il avait vécu de sa jeunesse arrachée à la province ici.
J’ai aussi pensé qu’à l’âge des jeunes gens sûrs d’eux qui lui succèdent et que je croise tous les jours en rejoignant mon bureau sous les combles, il me semble bien que je ne savais même pas que cette école existait.
J’aime assez au vélux de mon bureau avoir souvent ces jours-ci la visite d’un chat, mi blanc – mi tigré gris, qui réside là et se promène sur les toits. Mes collègues m’ont mise en garde : il ne demande qu’à rentrer chez nous, mais une fois parvenu à ses fins, plus moyen de s’en débarrasser. Je me contenterai donc de continuer à le saluer fort civilement à travers le carreau quand il passe et le prendrai en photo pour illustrer ce billet dès que les conditions de matériel, de lumière et de patience de la bête, seront réunies.
J’aime votre texte.
L’âme du poète qui traîne dans ces rues que vous évoquez.
Je les connais, ces rues qui me semblent au bout du monde.
Et le chat, habile visiteur des toits.
Les jeunes gens sont-ils si sûrs d’eux que ça ? Ils marchent pourtant rue Gay-Lussac sur des poésies vaincues.
Rue Gay-Lussac les rebelles
N’ont qu’des voitures à brûler
Que vous vouliez-vous donc, la belle
Qu’est-ce donc que vous vouliez ?
Des canons, par centaines,
Des fusils par milliers,
Des canons, des fusils,
Par centaines et par milliers !
Chanson du Comité pour le Maintien des Occupations
C’est un peu naif avec le recul, mais ça fait du bien quand même