le blog de Martine Sonnet – ISSN : 2267-8735
"Le problème de la nuit reste entier. Comment la traverser, chaque fois la traverser tout entière ?" Henri Michaux
L’employée aux écritures, à qui ses histoires de marquise ont légèrement monté à la tête, peut bien rêver à de somptueux atours
dans lesquels elle finirait l’année en beauté, il n’en demeure pas moins qu’arrivée trop tard pour être
celle qui distribue les tartines dans l’encoignure de la porte et le jeune homme, gilet bleu culotte jaune la regarde,
celle dans la ronde devant le château, le sang des Valois coulait dans ses veines,
celle admirable quand elle choisissait ses colliers,
celle le soir sous le grand tilleul, sa main dans la main du précepteur,
celle enjointe par son mari de dormir maintenant, il le veut, la comédie est finie,
celle qui fait naufrage, et pourtant l’île et son amoureux si proches,
celle dont les yeux de fougère se sont ouverts quand tant d’autres se fermaient,
celle qui a lu trop de romans, alors dans la calèche,
celle que l’homme magnifique de l’autre côté de la baie n’a jamais pu oublier,
celle qu’Aurélien trouva laide, la première fois qu’il la vit,
celle qui manigance tout dans ses lettres avec son amant,
celle pour qui le vice consul de France à Lahore ruina sa carrière,
celle tremblante au côté de son mari sur le champ de courses,
celle de la petite bande au bout de la plage, en polo avec une bicyclette,
et même celle qui était, comme vous le savez déjà sans rien en savoir encore…
que vais-je bien pouvoir trouver à faire pour m’occuper en 2010 ?
celle qui poursuit et étend ses investigations.
Une belle année, belle marquise !
oui aux héroïnes en compagnie de la marquise de Verdelin
oui à l’employée aux écritures, sur les bords, historienne, montparnasse monde, atelier 62, héroïne à sa manière
et gratitude donc à vous martine sonnet
et
oui à toutes celles qui ont dirigé la cité monastique de Fontevrault fondée en 1101, dixit le papier distribué sur place
celle qui s’appelle pétronille de chemillé
celle qui s’appelle mathilde d’anjou
celle qui s’appelle audeburge de haute-bruyère
celle qui s’appelle gilles ou gilette
celle qui s’appelle mathilde II de flandre
celle qui s’appelle mathilde II de boème
celle qui s’appelle marie de champagne (marie de bourgogne)
celle qui s’appelle ala ou alix de bourbon
celle qui s’appelle alix de champagne
celle qui s’appelle berthe
celle qui s’appelle adèle de bretagne (alix de bretagne)
celle qui s’appelle mobile de la ferté (ou de blois)
celle qui s’appelle jeanne de dreux (de brenne)
celle qui s’appelle isabeau davoir
celle qui s’appelle marguerite de pocey
celle qui s’appelle aliénor de bretagne
celle qui s’appelle isabeau de valois
celle qui s’appelle théophanie de chambon
celle qui s’appelle jeanne demangey
celle qui s’appelle adélaïde de ventadour
celle qui s’appelle éléonore de parthenay (aliénor)
celle qui s’appelle blanche d’harcourt
celle qui s’appelle marie d’harcourt
celle qui s’appelle marguerite de beaufort de montmorency
celle qui s’appelle marie de montmorency
celle qui s’appelle marie de bretagne
celle qui s’appelle anne d’orléans
celle qui s’appelle renée de bourbon
celle qui s’appelle louise de bourbon
celle qui s’appelle éléonore de bourbon
celle qui s’appelle louise de bourbon de lavedon
celle qui s’appelle jeanne-baptiste de bourbon
celle qui s’appelle marie-madeleine-gabrielle de rochechouart mortemart
celle qui s’appelle louis-françoise de rochechouart
celle qui s’appelle louise-claire de montmorin de saint-hérem
celle qui s’appelle marie-louise de timbrone de valence (de thimbrune de valence)
celle qui s’appelle julie-gilette de pardaillan d’antin (julie-sophie-gillette de gondrin de pardaillan d’antin)
là au moins il y a des femmes!!!
Vous vous souvenez de :
“Marquise si mon visage a quelques traits un peu vieux, souvenez-vous qu’à mon âge, vous n’en vaudrez guère mieux” ? Ouais ça continuait par : “Peut-être que je serai vieille, répond Marquise, mais cependant j’ai 26 ans, mon vieux Corneille et je t’emmerde en attendant”…
Bonne Année Employée, qu’elle vous apporte histoire et littérature dans les proportions que vous souhaitez. Avec vous.