le blog de Martine Sonnet – ISSN : 2267-8735
"Le problème de la nuit reste entier. Comment la traverser, chaque fois la traverser tout entière ?" Henri Michaux
Petit bonheur de lecture matinale ce dimanche avant d’aller prendre ma douche derrière mon rideau toujours trop court (cf mon billet du 6) les 110 pages d’à proprement parler d’Allain Glykos, si joliment éditées à l’Escampette en 2003. Le plaisir commence avec la photo de couverture, ce dessus de lavabo avec accessoires de toilette sur fond de papier peint (qu’on devine lavable) improbable comme dans les maisons où l’on passe et s’étonne de trouver un papier pareil collé sur les murs de la salle de bains.
C’est l’histoire d’une phrase désobligeante (mais alexandrine) – on n’en dira pas plus – dite l’air de rien par une soeur à propos d’un frère au cours d’un repas de famille à partir de laquelle ledit frère se monte quelque peu le bourrichon. C’est sans pitié pour la fraternité, les conséquences hygiénistes excessives du confort moderne et la vie d’une famille nombreuse dont le père rabâche à tout bout de champ que “le silence de chacun assure le repos à tous” et ne supporte pas qu’on jette “l’eau propre sur la famille”.
L’écriture de Glykos, délicieusement répétitive et cumulative, fait rendre aux mots tout leurs jus (de chaussettes odorantes) pour raconter cette histoire de propre et de sale qui invite chacune et chacun (mais différemment) à se regarder en face dans la glace au dessus du lavabo. On réfléchira à deux fois, après sa lecture, avant de proposer au voyageur qui arrive de loin de “prendre une bonne douche” pour se remettre, comme on évitera de manger à la hâte une côte de veau avant d’aller au concert. Et l’on se dit qu’au delà de son caractère plaisant et drolatique, l’affaire subtilement empreinte d’analyse aurait bien plu à un certain Sigmund.
C’est Patrick Frêche, quand j’étais passée en mai dernier dans sa librairie à Royan qui m’avait vanté les mérites de Glykos, il avait raison et je vais continuer à le lire avec son prometteur aller au diable - et c’est une chance, il y en a plein d’autres.
Je précise qu’arrivant à l’ordi pour écrire ce billet j’ai trouvé le chat sur le bureau jouant innocemment avec ma clé USB. Je lui ai fait remarquer que ce n’était pas parce que ce macbook était dépourvu de souris qu’il fallait se croire tout permis pour compenser ce manque…
Priver un chat de souris est vraiment sadique ! Il faut combler ce manque pour son anniversaire.
Dominique je vois que les informations circulent bien et si ça peut te rassurer le chat aura droit à quelques miettes de thon pour la circonstance…
Moi aussi je trouve que le sort fait au chat est assez cruel (chaque fpois qu’il m’arrive de tomber sur son “nom”, je pense à ce type qui courait comme un lapin, dans mes années de jeunesse, Alain justement, je crois Mimoune non ? je ne sais plus…)… encore que, pour ce type de quadrupède, je n’aille pas immédiatement saisir mon représentant à la Chambre, non, ce qui m’a intrigué, ce sont les deux l au prénom du philosophe greco-bordelais… Rare, étrange, méditerranéen ? On se perd en conjectures… mais le ressassement, la répétition juste un peu différente, “cumulative”, n’est-ce pas l’arme préféré du philosophe ? Je me demande
Cher PdB, ne mélangeons pas tout : le coureur c’est Mimoun, que l’on qualifie ici d’athlète du siècle (le XXe) :
http://home.nordnet.fr/~scharlet/Atsiecle.htm
et le chat c’est Moumine, renvoyant lui à : http://www.bibliomonde.com/livre/moumine-troll-1752.html
plus vers le nord
quant au fait que les guillemets s’imposent pour parler du nom d’un chat, on voit bien que vous ne vivez pas en parfaite entente avec les bêtes de cette espèce…
Mais pour en revenir à Glykos, vous qui avez des soeurs (mais aussi une femme, une belle-soeur, une amie, une voisine une collègue etc. – j’ai bien dit que c’était cumulatif), ça devrait vous plaire
Ah j’ignorai l’ascendance trollesque, trollienne, voire trolloiresque qui sait ? du félin. Il est vrai, cependant, que les bestioles et moi ne sommes guère en bonne conversation (mais le sachant, je les évite : cependant les moustiques, quelle engeance !!!). Pour ce qui est du livre dont vous parvenez à nous entretenir avec grande influence (sans forfanterie), je m’en vais essayer de le lire et je vous en dirai quelques mots à l’occasion. En tout cas merci du tuyau (pour le moment…)
tuyau : vous ne croyez pas si bien dire, le tout est qu’il ne soit pas bulgare, car Glykos, op. cit. p.72 : “Je ne peux pas imaginer des tuyauteries bulgares et silencieuses”
Ah bon… dire que Sylvie Vartan est née dans ce pays bruyant (et aux parapluies probablement silencieux, mais ô combien dangereux…)
Amusant, je vous croise à nouveau ce matin chez quelques blogueurs qu’apparemment nous lisons en commun, mais moi de façon hélas épisodique (j’ai peu de temps disponible et les jours de bureau ne peut rien lire pas même au fil de l’eau alors que je fais un job qui présente parfois des temps de latence (transferts de fichiers, choses comme ça)).
Ça me confirme une fois de plus ce que déjà je pensais : aucune des personnes croisées chez François n’y est par hasard. Ces (ses aussi) liens ont du sens.