le blog de Martine Sonnet – ISSN : 2267-8735
"Le problème de la nuit reste entier. Comment la traverser, chaque fois la traverser tout entière ?" Henri Michaux
Lorsque L’employée aux écritures vous aura dit qu’elle porte définitivement aux nues des films cultes L’Acrobate de Jean-Daniel Pollet (1976) avec Claude Melki, qui avait été apprenti-tailleur avant de devenir acteur, et Guy Marchand, vous comprendez aisément que cette semaine elle court le soir les jardins parisiens dans lesquels chante Daniel Melingo, élégant costume noir et beau chapeau. Par moment Daniel Melingo ne chante pas mais souffle dans une clarinette et c’est très bien aussi.
Donc hier soir c’était sous les frondaisons du Luxembourg, avec petit vent froid, ce soir au parc Georges Brassens, mais malheureusement j’avais un empêchement, demain 18 h à Bercy Village, j’y retourne, et jeudi 19h au Parc de Belleville, pourquoi pas. C’est gratuit, c’est Paris quartier d’été, merci Bertrand.
Tellement de monde au Luxembourg qu’avec C. venu me rejoindre, nous ne nous sommes retrouvés que tout à la fin du concert. Plus tard il me racontera que croyant à un moment apercevoir au loin ma silhouette de dos, il s’était approché mais que celle qu’il croyait être moi s’était avérée, d’un peu plus près, assise sur les genoux d’un autre amateur de tango rocailleux, et que du coup, par discrétion, il avait préféré ne pas avancer plus. Je lui ai répondu qu’il devrait songer à changer ses lunettes.
Il n’y a pas longtemps que je connais Daniel Melingo et ma vive et neuve passion ne s’émousse pas. C’était en juin, la soirée des lectures d’été d’Atout-Livre, dans le XIIe, avait été ponctuée musicalement de son dernier disque. Je leur avais dit à la fin qu’il fallait absolument que je l’achète et ils avaient tenu à me l’offrir. Depuis le disque reste en permanence dans l’appareil à musique de la cuisine et c’est Buenos-Aires qui s’invite à tous les repas.
Le chant de Melingo charrie les années passées sur nos découvertes de L’Acrobate de Pollet, de Cortazar, de ses Armes secrètes et de ses axolotl, du Cuarteto Cedron et de ses Trottoirs de Buenos Aires. Dans ce temps-là, il y en avait aussi, dans d’autres chambres, qui écoutaient Quilapayun.
Jean-Daniel Pollet, un cinéaste original, qui n’est jamais entré dans le système et inventait de la poésie en images, avec son acteur fétiche incroyable.
oui Dominique bien d’accord avec vous, Pollet, poète autant que cinéaste et je ne suis pas sûre qu’il existe d’autres exemples de cette fusion alchimique qu’il obtenait avec son acteur (Truffaut/Léaud, tout autre registre à mon avis)
ce blog a vraiment pris son contenu, ses rythmes et son identité – bravo – marrant, à NY la semaine dernière un ami enseignant à Hunter parlait de ses recherches sur Pollet, “plus connu ici qu’en France”
Merci Monsieur le visiteur (qui sait de quoi il parle) de ce compliment – et sur Pollet, même les gens qui ne vont au cinéma que tous les 36 du mois, peuvent voir ces films…
Il y a un truc avec ce film, l’Acrobate garçon de bain tangoiste en effet, et avec Pollet aussi, un truc, pas comme Truffaut du tout, positif peut-être, ou alors une magie, une espèce d’essence un peu délétère, non ? quelque chose de désespéré ? je ne sais plus, mais Melki on disait de lui Buster Keaton, on ne l’aimait pas vraiment (trop de télé, je suppose) dans le temps des étdues de ciné, mais je me souviens plus des acteurs américains, et aussi ensuite avec ce type de “la vérité si je mens”, je crois que c’est son neveu, Gilbert comme mon père, et sa rolls je crois bien comme mon oncle, quelque chose aussi par là… Pas mes préférés, mais chacun sa joie, chacun son coin (je me disais en lisant le petit journal : ah ces jeunes avec leurs portables, leurs jeans , leur vélib’ mais qu’est-ce que c’est que ça ? ils ont un peu l’air de quoi je vous le demande… ?on dirait des ados ou quoi ? Ouais, voilà des humains…)
Gilbert Melki, le neveu donc, est très bien dans “Anna M” de Michel Spinosa, un film drôlement gonflé à certains égards, qui a parmi d’autres bonnes idées que l’héroïne travaille dans un atelier de restauration de la vieille BN
et ça me revient maintenant, dans la trilogie de Lucas Belvaux – un couple épatant – cavale – après la vie – il est très bien aussi
Je suis allé voir Daniel Melingo hier : il était assez en forme, avec ses chaussures faisant office de téléphone portable… je n’étais pas tout seul remarquez bien (c’était juste comble) et , en même temps, faire rimer “Pigalle” avec “sentimentale”, on va lui laisser le privilège de l’Argentine, allez…! Non, c’était bien (et le cadre évidemment somptueux)
alors, honte à moi, hier j’ai calé quand j’ai vu que la station Pyrénées était fermée, mais il faut dire que dans la journée je m’étais déjà successivement coltinée : le bus 191 qui ne passe pas dans la rue des Roissys (rue formant limite Clamart/Châtillon) en ce moment pour cause de travaux, le 88 qui s’arrête à Denfert pour cause d’avenue René Coty en réfection, obligée de finir à pied jusqu’au parc Montsouris (où je pique-niquais avec mes chers anciens collègues de la Mission Recherche et mon sac était plein de matériel à pique-nique) et je ne parle pas des 3 stations fermées ligne 6 du côté de la BnF…
enfin, heureuse que ça vous ait plu et je suis moins sourcilleuse que vous sur la richesse des rimes : il a d’autres qualités
Ah ça, monter la rue de Belleville et la rue Piat, il y faut des mollets…! En même temps, le retour se fait en roue libre… Ce n’est pas tant la richesse des rimes, je m’en tamponne un petit peu, mais plutôt le sens voyez… Non, il est marrant, il fait des petits pas, j’ai pensé à James Brown un peu (en moins porté sur la chose, quand même) : il a fini allongé sur les pavés et pieds nus, tout de même…! Très bien, merci de l’info (relayée, le matin même, sur inter au journal de 8 heures : mais je n’ai pas entendu ce qu’ils avaient à en dire : en même temps, j’insupporte de plus en plus la radio à cette heure-là…)
Bonjour ms,
Ah, moi aussi, grande fan de ce film-là, et aussi du sketch de Pollet (toujours avec Melki) dans Paris vu par : ça se passe rue saint-Denis. Léon (Melki, tout jeune) a abordé une prostituée (Micheline Dax) qu’il passe son temps à appeler “madame” et qu’il n’ose pas approcher. Ils finissent par se faire cuire des pâtes en écoutant la radio. J’adore…
A bientôt,
Anne
Bonjour Anne et merci de l’info sur le sketch : à voir donc si on y retrouve Léon…