L'employée aux écritures

le blog de Martine Sonnet – ISSN : 2267-8735

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"Le problème de la nuit reste entier. Comment la traverser, chaque fois la traverser tout entière ?" Henri Michaux

45 tours (et un acte manqué)

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Posted by ms on 29 juillet 2008 at 23:02

Quand j’ai allumé la radio dans la cuisine à midi – mais il était 13h45 – radio restée d’hier soir sur France Musique, Marcel Amont chantait Bleu blanc blond, je ne sais pas si vous vous souvenez de Marcel Amont et de Bleu blanc blond, moi je les avais complètement oubliés et c’est comme s’ils étaient tous les deux, le chanteur et sa chanson, tombés d’une autre planète pile au milieu de ma cuisine.

Je suis sûre qu’il y avait à la maison un 45 tours de Marcel Amont, mais je serai moins affirmative sur les quatre chansons, deux de chaque côté, qui y étaient gravées. Il y avait à la maison un 45 tours de Marcel Amont, comme il y en avait un d’Alain Barrière, un de Gilbert Bécaud, un de Charles Aznavour et un de Jean Ferrat – sur lequel il chantait “La Montagne” et celui-là les parents l’écoutaient en soupirant que c’était bien pour tout le monde pareil et qu’il fallait suivre les paroles.

Je réalise que nous ne possédions qu’un seul disque par chanteur – et pas beaucoup de chanteuses, mise à part Colette Renard, et Paulette Merval qui faisait couple avec Marcel Merkès, au moins pour l’opérette, à la ville je ne sais pas – et pour chef d’orchestre on avait Franck Pourcel. Les disques du frère aîné nous dépaysaient jusque dans les rues d’Antibes, dont je me demandais bien ce qu’elles pouvaient avoir de spécial, avec Sidney Bechett, et encore plus loin avec Tito Puente. J’ai oublié les autres : le frère est tôt parti de la maison avec ses disques.

En écoutant Marcel Amont comme je faisais ma pause déjeuner en plein boulot de rapport quadriennal CNRS, il m’a semblé qu’au temps où son 45 tours tournait sur le dessus du poste et qu’on s’asseyait sur une chaise à côté pour l’écouter en surveillant la progression du bras et qu’il ne sautille pas trop, le monde était plus rond que maintenant, plus complet aussi.

Je ne sais pas trop si c’est à cause de cette bouffée de musiques d’avant, mais voulant rentrer de chez C.D., qui habite à la porte de Saint-Cloud, chez moi ce soir, je me suis trompée de bus et me suis installée dans celui qui a pour terminus “Cité de la Plaine”, celui qu’on prenait au temps de Bleu, blanc, blond, quand on rentrait du cinéma “Le Gudin” – dont on venait de parler avec C.D qui l’a beaucoup fréquenté aussi. J’ai juste eu le temps de redescendre du bus, comme il démarrait.

(J’ajouterai des liens plus tard peut-être : Bleu blanc blond ça n’a pas l’air d’exister sur Deezer)

Filed under variétés
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7 Comments

  • On 30 juillet 2008 at 1:38 Berlol said

    Vous pouvez essayer sur Youtube :
    http://fr.youtube.com/watch?v=8893xUqLnvc
    et lorsqu’on fait rechanter les vieux…
    http://fr.youtube.com/watch?v=KNKDw6Dzrv8
    Je me souviens d’une parodie un peu méchante (Par Chevalier et Laspalès, je crois) et puis on peut s’interroger sur “l’engagement” que contenait cette chanson en pleine guerre d’Algérie…
    Sans parler du playback parti trop tôt, comme l’INA en garde trace :
    http://chansons.ina.fr/index.php?vue=notice&id_notice=I06257950

    Bonne continuation !

  • On 30 juillet 2008 at 6:18 ms said

    Merci de ces compléments et démonstration est faite que comme je le disais il n’y a pas longtemps sur Lignes de fuite, je n’ai vraiment pas le réflexe Youtube ! et encore plus sur ce coup là, avec une chanson qui pour moi date d’avant la télé : je ne pense donc même pas un seul instant qu’elle pourrait se regarder en plus de s’écouter…

  • On 30 juillet 2008 at 19:16 gilda said

    Nous avions nous aussi un Marcel, et je ne me souviens plus trop d’où il sortait, un 33 t je crois, et que j’aimais bien non pas tant parce que j’aimais bien mais parce que c’étaient quasiment les seules ritournelles dont on disposait (le reste : opéra et classique en exclusivité, puis la révolution : un Elton John acheté par ma mère et ensuite la libération des K7 audio qu’on pompait sur la radio, pubs incluses qui du coup nous restaient en mémoire bien des années après).

    Bleu, bleu, le ciel de Provennnce
    Blancs, blancs, blancs les goélands …

  • On 30 juillet 2008 at 21:06 ms said

    33 tours : chers, au compte goutte donc, sont arrivés un peu plus tard.
    Notre petit Marcel Amont, il devait y avoir le Mexicain basané dessus.
    Par ailleurs retrouvé grâce à Youtube (merci encore Berlol) trace de cette chanson qu’on aimait beaucoup aussi (45 tours des Compagnons de la chanson, tous assis dans une voiture décapotable il me semble, avec aussi l’histoire du vagabond marchand de bonheur qui me plaisait tout spécialement)

    Verte campagne, version kitchissime… : http://fr.youtube.com/watch?v=Rx0hB4qw9XI

  • On 31 juillet 2008 at 8:49 F said

    marrant, Samuel Beckett qui vient jouer sur le sax soprane de Sydney Bechet !

    j’aime bien l’idée du “1 disque par chanteur” – y en avait pas tant chez moi, pour que comparaison s’établisse

  • On 31 juillet 2008 at 9:00 ms said

    oui pas fait exprès évidemment mais à l’oreille ils vont drôlement bien ensemble Samuel Beckett et Sydney Bechet !
    (tout ce que j’écris est cousu de fautes en ce moment, je ferais mieux d’arrêter)

  • On 3 août 2008 at 14:49 Anne Savelli said

    on pourrait faire quelque chose en commun sur les 10 ou 15 disques qui nous ont marqués, comme pour les livres à partir de Tiers Livre, me dis-je en vous lisant…

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