le blog de Martine Sonnet – ISSN : 2267-8735
"Le problème de la nuit reste entier. Comment la traverser, chaque fois la traverser tout entière ?" Henri Michaux
Le camion arrêté boulevard Vincent Auriol, entre les stations Chevaleret et Quai de la Gare de la ligne de métro n°6, portait deux éléments de ces bureaux provisoires, baraquements de chantiers améliorés pour travaux d’envergure, qu’on appelle Algeco.
Mais il leur manquait des cloisons et les remorques transportaient surtout du vide ; vide souligné, rendu criant même, par la présence d’un convecteur par pièce et d’une porte pour accéder à l’une d’entre elles seulement. Il faudrait donc disposer ces deux cases de façon à ce qu’elles communiquent. Convecteurs et porte suffisaient à ce que ces parallélépipèdes rectangles tronqués donnent acte de leur destination : se faire bureaux temporaires à la porte desquels il y aurait lieu de frapper avant d’entrer et où l’on pourrait passer l’hiver si la mission s’éternisait. Il y manquerait néanmoins un porte-manteau perroquet dans un angle à quoi suspendre son pardessus et son chapeau.
Tout le temps que le camion est resté dans mon champ de vision, la porte est restée fermée. Personne n’y a même simplement passé la tête juste pour voir.