le blog de Martine Sonnet – ISSN : 2267-8735
"Le problème de la nuit reste entier. Comment la traverser, chaque fois la traverser tout entière ?" Henri Michaux
Les poiriers du jardin du Luxembourg, juste derrière la grille, le long de la rue Auguste Comte en face du lycée Montaigne, en hiver m’impressionnaient par leur taille rigoureuse,
au printemps ont fleuri, toujours aussi sévèrement domestiqués,
et cet été donnent leurs fruits que les jardiniers empaquettent soigneusement pour en préserver la maturation ; les feuilles poussées ont rendu un semblant de liberté aux branches des arbres.
Et les fruits passeront la promesse des fleurs : c’est peut-être le beau vers de Malherbe qui inspire aux jardiniers du Luxembourg en charge des poiriers leurs soins si attentionnés.
Longeant leur alignement, je me souviens du Traité d’arboriculture fruitière que consultait régulièrement mon père et revois ses installations de carafes dans les poiriers de son jardin normand. Carafes reposant sur de petites planchettes astucieusement fixées à l’arbre pour que les bourgeons emprisonnés à temps à l’intérieur veuillent bien y développer leurs fruits promis à vieillir dans l’alcool.
Post scriptum : il y a les noms de ces fruits qui m’intriguent aussi ; pour ceux que je déchiffre sur mes photos des trois saisons, les poires s’appellent Baronne de Mello, Délice Cuvelier, La Douce, Sucrée Rosée, Bon Chrétien Napoléon, Poire Citron…