le blog de Martine Sonnet – ISSN : 2267-8735
"Le problème de la nuit reste entier. Comment la traverser, chaque fois la traverser tout entière ?" Henri Michaux
Numérotation des voies de la gare. Continue, de gauche à droite, chiffres arabes indiscutablement lisibles. Ils ne se sont pas amusés à alterner avec des chiffres romains, comme on l’a vu faire des chapitres d’un livre, il n’y a pas si longtemps. Aucune fantaisie. Et que des nombres appartenant à l’ensemble N des entiers naturels tous positifs. 1,2,3,4,5,6,7,8,9, TGV, départs et arrivées, 10,11, 12, 13, 14, 15, 16, 17, va et vient en cadence des trains de banlieue dits Transiliens en langue de gare, 18, 19, 20, 21, 22, 23, 24 TGV ou TER Centre, départs et arrivées. Le doute ne s’insinue que voie 10 et voie 18, ambivalentes, à la limite : on a déjà vu des TGV voie 10 et des Transiliens voie 18. Restent 25, 26, 27, 28 reléguées en gare de Paris-Montparnasse Vaugirard et affectées aux Corail Intercités reliant à grand peine Paris à Granville. De la 28, on s’aperçoit que la numérotation aurait pu continuer jusqu’à 31 puisque trois autres voies repoussent le grillage bleu qui clôture l’emprise ferroviaire (de façon beaucoup moins hermétique que les façades qui la sertissent longtemps de l’autre côté). On se dit que ces trois voies, qui se seraient appelées 29, 30 et 31, ne regardent pas les voyageurs, finalement.
Ce dernier Noël, la gare enguirlandée comme jamais. Dans la ville, on en avait moins fait, la crise, on s’en ressentait - moins de pères Noël gonflés pour s’élancer à l’assaut des façades et la glace de la patinoire tardivement installée sur le parvis était pour la première fois synthétique – mais ceux de la gare, rien ne les avait arrrêtés. Sans qu’on puisse dire si c’était par esprit de contradiction ou suite à une erreur d’appréciation de ce que serait la conjoncture fin décembre 2008, quand, bien en amont, ils avaient porté à l’ordre du jour d’une de leurs réunions la question : décor de la gare pour les fêtes. A l’issue de la discussion, un crédit, plus conséquent que les années précédentes, avait été ouvert au rehaussement festif du béton. Et commandes avaient été passées de rideaux de lumière, or et bleu, de stères entiers de branches de conifères, laissées à leur état de nature ou revêtues de fausse neige, de boules de verre rouges, de mètres et de mètres de ruban doré élégamment noué, et jusqu’à ce père Noël sur son traîneau à grand équipage de rennes réalisé en guirlande lumineuse ; ampoules logées à l’intérieur d’une sorte de tuyau en plastique transparent dessinant la forme de l’attelage – qui gagnait à être vu de loin. Installation perchée sur la cabine de l’accueil banlieue, au débouché des voies 13 et 14.
J’aime comme tu racontes la relégation des trains normands aux voies de bordure, et le budget “décorations pour la Noël” qui semblait si peu en phase avec les réalités de l’année (peut-être quinquennal, qui sait ?).
Ce matin le 23 était en retard.
Moi j’ai pensé à la collection 10/18 , voyant ce petit panneau fort joliment décoré
Le feuilleton du samedi …. fascinante histoire imagée, précise, inventive dans la plus pure réalité .. ça a été, ça s’est passé … Bravo !