le blog de Martine Sonnet – ISSN : 2267-8735
"Le problème de la nuit reste entier. Comment la traverser, chaque fois la traverser tout entière ?" Henri Michaux
Prendre son temps, passer d’abord voir la gare, fermée mais les Metrolor qui relient Luxembourg à Nancy s’y arrêtent,
et puis longer la cité d’Italie, en quête d’une vue d’ensemble, d’un peu loin,
tergiverser, parce que l’appellation “Parc du haut-fourneau Uckange U4” sur les affiches et brochures des offices de tourisme fait un peu peur. Inquiétude née du mot “parc” avec ce qu’il suggère d’attractions/répulsion.
Bien à tort, parce qu’après un long détour dans la ville pour trouver l’entrée, on se rassure très vite : le haut-fourneau est libre de tout adventice, juste le cheminement tracé pour en faire le tour d’aussi près qu’il est possible. Le tête à tête n’est troublé par rien.
Des deux chapiteaux, à distance, l’un, voiles relevées, abrite des enfants qui semblent préparer un spectacle, l’autre des expositions de photos qui ont tout à voir avec ce qui nous amène et une librairie où se procurer le Retour en Lorraine des photographes du bar Floréal ou le disque Chansons de la forge de Muckrackers.
Dans le temps même que je fais le tour d’U4, seul haut-fourneau conservé, classé monument historique en 2001, de tous ceux, éteints, qu’a comptés la vallée de la Fensch, j’en poste des photos via twitter auxquelles Daniel Bourrion, né pas loin de là, réagit. Sur Face Terres… cela donne son Chant acier. Merci à lui de trouver les mots qui vont avec.
Les jours suivants, repasser à Uckange et, du train cette fois, filmer (pour ne pas entendre les commentaires superflus, couper le son de préférence).
D’autres images (fixes) sur la page de mon site consacrée à U4, rubrique Portail des images.
Merci à toi pour les photos – je déplierai ce ‘Chant acier’ dans les jours qui viennent sur Face Terres – il y a beaucoup à dire sans doute autour de cet U4…
moi aussi plein de photos de l’U4 du temps des repérages Daewoo, faut que je les rattrape
dernier dossier “monument historique” de Jack Lang avant de quitter la Culture, du coup interdit de le démonter et de Wendel (?) a tout rasé autour comme par vengeance
les ouvriers l’avaient rempli à la gueule, porté tout en fusion, et l’ont stoppé à ce moment là – en 2004, à 3 ans après clôture, paraît qu’il était encore chaud dedans
Si pas fait cette fois-là (mais tu étais si toute proche, sans doute alors que tu as été), aller au pays des 3 frontières et sauter de la France à l’Allemagne puis au Luxembourg en quelques mètres et se dire “c’est bien des conneries toutes ces histoires de frontières et de pays et de se foutre sur la gueule pour ça” ;
et-ou se poser à Metz, place Saint-Jacques, en terrasse, regarder passer les visages et se dire “le lorrain n’existe pas” (tellement de sangs mêlés là-bas ; c’est passé dans tous les sens) ;
et-ou aller boire un coup sur la terrasse du Café Mathis, là où est la “maison Rabelais”, et se dire “le temps n’existe pas”
etc…
avoir aussi des souvenirs d’Italie en Lorraine, Elda G., Terville, banlieue de la main d’œuvre immigrée qui travaillait à la Sollac … je vais suivre avec beaucoup d’émotion vos images de Lorraine …
@dbourrion bien repéré sur la carte le confluent des 3 frontières, mais choix à faire et gardé pour la prochaine fois (l’idée étant alors de descendre à vélo la Moselle depuis Koblenz).
@fbon sur Tiers Livre, trouvé images U4 ici
http://www.tierslivre.net/art/Lorraine.html
là
http://www.tierslivre.net/livres/DW/daewoo_02.html
et, plus récent, encore là
http://www.tierslivre.net/krnk/spip.php?article372
mais sans doute bien d’autres dans les soutes…
travelling émouvant. Quand je prendrais la route pour l’Alsace, je ferais un détour. Merci pour ce changement de route
@ François Bon : les Wendel ont quitté la Lorraine bien avant la fermeture de l’usine d’Uckange… une fois les dividendes et les dettes apurées par l’Etat, ils sont allés investir/démolir ailleurs ! le site a fermé en 1991, donc l’histoire du HF encore chaud en 2004, c’est une légende urbaine le U4 était déjà vide à la fermeture du site, il venait d’être rénové, mais n’avait pas été remis à feu : c’est le U1 qui était arrêté en décembre 91. y en a plein des légendes urbaines autour de la sidérurgie dans la vallée, de quoi écrire un bon bouquin si vous revenez dans le coin nous en tous cas, on sera ravi de vous rencontrer !
eh bien moi je pense à ma grande usine pas sidérurgique mais céramique, aux fours qui sont dans leurs derniers instants de chaleur : c’est en ce moment même qu’elle ferme, celle-là, et les salariés attendent leur lettre de licenciement pour les tout prochains jours.
http://petiteracine.over-blog.com/article-retour-a-la-poussiere-54927074.html
Ainsi donc, voilà où vous vous trouvez, Employée… J’ai capturé pour vous un certain “Montparnasse” au café des folies de la rue de Belleville, hier vers midi (il allait y aller, il parlait avec un de ses assesseurs en hippisme) (vous le savez, l’homme aime assez jouer) (la femme, peut-être moins… c’est à voir) en tout cas, l’irruption de ce monde-là ici dans le 20° donc avait quelque chose de surréaliste (et je n’aime rien tant que le surréalisme) je l’ai aussitôt paparazzé et collé au “petit journal”…
J’en suis revenue, cher PdB, mais comme je n’avais pas d’ordi dans mes sacoches de vélos, c’est maintenant que j’en parle – par ailleurs merci pour cette belle extension du Montparnasse monde jusque sur vos terres de Belleville (j’avais vu dans le petit journal que je lis toujours même si je n’y contribue plus)