le blog de Martine Sonnet – ISSN : 2267-8735
"Le problème de la nuit reste entier. Comment la traverser, chaque fois la traverser tout entière ?" Henri Michaux
J’aime aller chaque octobre faire un petit tour au Salon de la revue à l’Espace Blancs-Manteaux, y rencontrer les éditeurs intellectuels de revues appréciées ; revues de création littéraire et revues de sciences humaines, revues papier et revues en ligne côte à côte. D’ici là, la revue publie.net, numérique donc, animée par Pierre Ménard tenait bellement sa place dans l’article à propos du salon dans le Libé du week-end.
Au salon de la revue j’ai acheté le numéro de la revue Les moments littéraires (n° 24, 2e semestre 2010) que je convoitais depuis que j’avais repéré son existence. Son dossier est consacré à Pierre Bergounioux, “greffier de ces jours” avec extraits de ces notes quotidiennes pour l’année 2003, août 2003 pour être plus précise. Jours de canicule : il fait chaud à Gif, il fait chaud en Suisse et il fait encore plus chaud à Brive où l’écrivain rejoint d’urgence son frère Gabriel au chevet de leur mère frappée d’un accident vasculaire cérébral et reprenant lentement ses esprits, ses mots et, plus lentement encore, ses gestes.
C’est un avant-goût (tout y est dans ces quelques pages, des petites heures des levers au changement de réfrigérateur) du tome 3 du Carnet de notes qui couvrira, j’imagine, les années 2001-2010. Lecture attendue. Les bonnes feuilles – portant si bien leur beau nom – sont précédées d’un texte de François Bon sur Le taiseux Bergounioux (nul autour de lui ne savait l’entreprise des carnets de notes en cours).Texte de François Bon éveillant le souvenir d’un autre, inclus lui dans Tumulte (p. 384-388 – mais il faut tout lire et relire de ce livre), “Presque un journal”, dans lequel il évoque sa stupeur admirative à la lecture sur son écran des épreuves du premier Carnet de Notes.
Entre l’avant-propos signé de l’ami et les extraits d’août 2003, un très bel entretien de Gilbert Moreau avec Pierre Bergounioux. Puis les bonnes feuilles (et l’étonnement que suscite la lecture de ces paragraphes de prose familière dans un format et sur un papier différents de ceux des gros volumes souples Verdier), qui s’enchaînent de façon très émouvante avec quelques pages tirées des notes écrites par le père, Raymond Bergounioux, sur l’enfance de Pierre (comme il en existe aussi sur son frère cadet). Notamment père et fils ensemble à la pêche pour la première fois.
Pour mémoire : une autre revue a consacré récemment un numéro à Pierre Bergounioux, Le préau des collines, n°11, paru au printemps.
Dans les deux sens, entre Saint-Michel et la rue Vieille du Temple, la Seine traversée par ses deux îles. Je ne retouche pas mes photos prises du pont entre les deux, mais il faisait sombre et froid dimanche.
PS : si vous cherchez d’autres articles de ce blog consacrés à Pierre Bergounioux, en voici quelques uns :
Art de la jonquille chez Pierre Bergounioux : mise à jour 2016-2020
Un printemps bergounien malgré tout
Ouvrir l’année à Gif-sur-Yvette avec Pierre Bergounioux
Une jonquille par temps de chrysanthèmes (offerte par Pierre Bergounioux)
Tristesse des mois en -bre (selon Pierre Bergounioux)
Compression d’étés bergouniens
Lui et nous : à propos du Carnet de notes 2011-2015 de Pierre Bergounioux
Jonquilles primeures à Gif-Sur-Yvette : suite des Carnets de Pierre Bergounioux
Enfin visibles à Paris : des ferrailles de Pierre Bergounioux
Mots de la fin (provisoire) du Carnet de notes 2001-2010 de Pierre Bergounioux
Pierre Bergounioux, Carnet de notes 2001-2010, lecture in progress
Lecture en cours : Pierre Bergounioux, Carnet de notes 2001-2010
“Un concert baroque de soupapes”, Pierre Bergounioux sculpteur
Histoire, littérature, sciences sociales – et Bergounioux
D’une page 48 de Bergounioux, et tout son monde est là
Couleurs Bergounioux (au couteau)
“Je ne retouche pas mes photos…”, cette phrase me fait plaisir car c’est aussi ma “philosophie” photographique. De toute façon, le cadrage et la lumlère doivent être définis – ou surpris – au moment de l’appui sur le déclencheur. Après, ce serait de la cuisine artificielle (ou nouvelle).
Pierre Bergounioux, oui, un écrivain au sens fort du mot.
Si le tome 3 sort en 2011, bientôt il pourrait directement twitter, PB, ou bloguer au moins.
Je viens de commencer l’année 1992. Toute d’écriture…
Ces lignes du père à propos de la pêche doivent donner un bel écho à la Ligne du fils (beau souvenir de lecture). (Et j’aime aussi beaucoup le “cadet”.)
c’est un débat que j’aime bien, la retouche de photo : pour ma part, je les retouche toutes… parce que je ne sais pas faire le point (j’aime pas mettre des lunettes en faisant mes photos) et que je n’agis qu’avec mon portable (téléphone, j’en profite pour envoyer un texto ici, ou appeler là) : j’ai acheté ce téléphone pour son zoom, et son capteur; je retouche parce que je n’aime pas non plus que les photos sachent faire imaginer qu’il s’agit de la réalité qu’elles nous retransmettent; ce seront toujours des représentations, et j’aime quand les couleurs sont vives, ou alors quand les couleurs vivent… J’aime aussi savoir que mon ami le nouvellement Irréductible anciennement Chasse-Clou – ici : http://dh68.wordpress.com/- fasse comme vous, Employée aux photos îliennes et dominicales, des photos sans retouche, puisqu’elles sont, comme les vôtres, magnifiques…
(mais enfin, les formats ? où commence et où finit la retouche ? voilà bien aussi, un sujet qui plairait à Totem le blog à Dédé Gunthert, hein…) (ici : http://culturevisuelle.org/totem/913)
(qu’on établisse à la faveur de textes de/sur/à propos de Pierre Bergounioux une embardée vers la photographie, voilà bien les surprises des blogs…)
Ah ça ne m’étonne pas qu’il mitraille aussi… (je sais tout, du coup)
Ce billet me donne la sensation d’une chaleur qui se déplace, de croiser une amicale chatte angora déambulant avec une componction savante et souple.