le blog de Martine Sonnet – ISSN : 2267-8735
"Le problème de la nuit reste entier. Comment la traverser, chaque fois la traverser tout entière ?" Henri Michaux
L’appartement témoin de la gare est toujours à louer, cela doit bien faire maintenant deux ans. Je ne vérifie pas (j’ai la flemme mais je sais bien que c’est écrit) dans mon carnet noir à quelle date au juste j’ai vu apparaître l’affiche A LOUER 90 m2 sur la rambarde du balcon du quatrième étage de l’immeuble situé à l’angle de la rue de l’Arrivée et de l’avenue du Maine. Etage élevé, vue imprenable sur le Montparnasse monde. Je m’étonne qu’une si belle opportunité ne trouve pas preneur, même si je sais bien : la crise, la flambée de l’immobilier qui engendre l’immobilisme, vous et moi chassés du coeur de Paris. J’entends cela à la radio. Il me semble néanmoins que si l’agence en charge de la location de ce bien songeait à m’en confier la négociation, l’affaire se réglerait dans les meilleurs délais. Je ne manque pas d’arguments pour vanter les charmes du quartier, la proximité des commodités aussi bien que les beaux volumes, les parquets, les cheminées c’est si réconfortant l’hiver, la hauteur sous plafond et les doubles vitrages. Oui, bien sûr, à toutes les fenêtres vous avez des doubles vitrages.
Souvenir de gare. Ce couple non-cohabitant qui s’est tellement aimé dans l’omnibus Sèvres Rive Gauche, gare de Clamart 8h50 en direction de Paris puis aux places arrières, dites «en rotonde» du bus (double et articulé) 95, de Montparnasse à Palais-Royal, dans les années 1990. Vraisemblablement des collègues de travail – ils quittent bras dessus bras dessous le 95 au même arrêt. Lui habite Sèvres R.G. ou Bellevue ou Meudon : il est déjà dans le train et elle le rejoint, toujours dans le deuxième wagon de tête, un peu moins chargé que le premier ; ils y sont plus à leur aise. Impatient, il attend sa belle à la porte, sourire aux oreilles et aux anges, en équilibre sur le marchepied, gênant les rares voyageurs qui souhaitent descendre et ceux, beaucoup plus nombreux, prêts à s’y engouffrer têtes baissées, indifférents aux émois voisins. Il tend la main à son élue, la soulève, l’enlève au quai chaque matin, rejouant sa scène de comédie américaine grande époque au nez et à la barbe d’un public captif, dépourvu de l’enthousiasme des deux héros et qui n’embarque pas, lui, pour Cythère.
Je profite de cette chronique 53 pour annoncer la parution en janvier 2011 du livre Montparnasse monde aux éditions Le temps qu’il fait. Texte qui trouve son origine dans ce qui a d’abord été le feuilleton du blog, puis un livre numérique aux éditions publie.net, enfin réécrit dans une version longue et affranchie des images (même si on en garde 5, en noir et blanc). J’en reparlerai bientôt mais déjà un grand merci à celles et ceux qui m’ont accompagnée jusque là dans cette aventure d’écriture. Sur le blog, les chroniques continuent, sans périodicité établie.
Et je serai donc la première, ici, à saluer la bonne nouvelle ! Vivement janvier !
Je veux bien être le deuxième à saluer cette “bonne nouvelle” (même si la station, c’est “montparnasse -monde- bienvenuë” ) (j’estime que le propriétaire de cet appartement devrait au moins, Employée aux locations, vous y consentir une semaine de vacances…)
Bravo ! Je me rappelle le tout début ; comme quoi on peut aller loin même en restant à Montparnasse.
et le troisième à saluer “la bonne nouvelle”. Très bonne idée pour l’appartement. Dommage pour les photos. On imaginera, comme l’atelier 62, l’alignement des quais et les petits détails qui accompagnent si bien ce Monde et la plus belle introduction à votre livre : le générique de Maine Océan de Jacques ROZIER : http://www.youtube.com/watch?v=EtQmn6zQC0w Immersion complète et sans retenues dans Montparnasse.
Un butoir de papier après ces aiguillages numériques… On pourra donc lire le livre dans le train sans craindre une panne de batterie (c’est quand même génial, ces objets n’ayant pas besoin d’alimentation autre que l’imagination) !
Et en plus en bas, un accueillant café-brasserie où pendant le bref temps où j’en ai eu le temps j’aimais à m’attarder.
Contente pour le livre. J’essaierais si ça peut de lui faire une place. Ça dépendra hélas sans doute du distributeur (tristes contraintes).