le blog de Martine Sonnet – ISSN : 2267-8735
"Le problème de la nuit reste entier. Comment la traverser, chaque fois la traverser tout entière ?" Henri Michaux
Voie 1 Voie 2. Butoirs repoussés par l’escalier d’accès au jardin Atlantique : huit volées de marches étroites sans alternative mécanique. Six volées inférieures en métal à motif grains de riz en quinquonce – récurrent au sol de la gare – et les deux dernières en bois rainuré, plus douces, absorbantes, comme une invitation au jardin. Escalier dans lequel on se croise peu, conformément au principe de dissuasion des rencontres. Essentiellement fréquenté, contre leur gré, par des voyageurs fourvoyés, valises balottées à leur suite, dans une gare qu’ils ne comprendront jamais : Montparnasse 1 main station– Montparnasse 2 Pasteur des TGV – Montparnasse 3 Vaugirard des diesels. Il existe un autre escalier, plus secret, pour monter au jardin.
Ce jardin, les adeptes s’y hissent plus volontiers au moyen des ascenseurs octogonaux verts, stylisés architecture fer, postés latéralement sur les trottoirs de la rue du Commandant Mouchotte et du boulevard de Vaugirard. Ou encore y accèdent de plain pied par la Place des Cinq Martyrs du Lycée Buffon. Ancien « Pont » – entendre au dessus des voies – des Cinq Martyrs du Lycée Buffon, encore ainsi dénommé dans le Guide indicateur des rues de Paris des éditions Lecomte, un peu ancien mais non daté, rangé dans le tiroir haut du meuble dit « du téléphone » dans l’entrée de l’appartement. Consulté en vue de cet entretien d’embauche, fin juillet 2003 – la canicule ne tarderait pas -, à une adresse qui ne me disait rien : place des Cinq Martyrs du Lycée Buffon.
Bonjour Martine,
Dans le monde de la serrurerie-métallerie, le “métal à motif grains de riz en quinquonce” est aussi connu sous l’appellation de “tôle larmée”…
C’est finalement assez bien adapté au lieu, où les larmes sont aussi parfois déversées au moment du départ des trains !
“tôle larmée”, c’est magnifique, presque trop beau…
En auriez-vous d’autres à nous offrir ?
très sensible, comme Anne, à la “tôle larmée”, merci Philippe de ta précision technique et j’appellerai désormais la chose par son nom poétique…
et je précise, pour Philippe, que parmi les liens du site d’Anne, site que je te conseille de visiter, il y a celui-ci : http://ligne2vie.fr/blog/ qui ne peut pas laisser un grand amateur du métro parisien comme toi indifférent (mais tu connais peut-être déjà)
Chicalors, le jardin !
(et pousse-manettes en prime)
Je lis dans Fiérro et son “histoire et mémoire du nom des rues de Paris” (chez Parigramme, édition merdique dont les pages se détachent à cause d’une colle sèche en dix ans – le bouquin est de 1999) je lis donc que les 5 martyrs en question ont été fusillés par la Gestapo en 1943 (Fierro n’en donne pas les patronymes), mais la rue se retrouve dans ses classification en science, nombre, 3° république, et 2° guerre mondiale.
Gilda, pour tout vous dire, j’ai un peu bousculé l’ordre des chapitres pour vous qui aviez évoqué cet escalier et le jardin la semaine dernière (l’un et l’autre réapparaîtront), mais le suivi de l’intrigue (des plus minces) de mon feuilleton roman de gare n’en souffre pas…
PdB : j’ai connu Alfred Fierro conservateur à la BN, au temps de Richelieu, quand j’étais là-bas collaboratrice occasionnelle à mi temps intercaleuse de fiches (1976-1980)
Par ailleurs à l’époque (2004-2007) où j’avais un bureau sur la place que vous évoquez, nous avait été projeté un film sur les Cinq Martyrs, mais j’avoue ne pas avoir retenu les noms des cinq lycéens résistants
Voilà quelques infos sur les Cinq martyrs du lycée Buffon :
http://www.dailymotion.com/video/x22bdl_les-cinq-martyrs-du-lycee-buffon
d’autant plus, merci.
l’escalier secret je l’ai trouvé cet été quand je suis passée juste pour trois heures dans cette ville qui reste mienne et que je n’avais pas envie d”y marcher en étrangère
Bienvenue par ici, brigetoun, et toutes mes félicitations pour avoir trouvé cet escalier, alors que votre pratique du lieu est moins intensive que la mienne…