le blog de Martine Sonnet – ISSN : 2267-8735
"Le problème de la nuit reste entier. Comment la traverser, chaque fois la traverser tout entière ?" Henri Michaux
L’employée aux écritures qui dans sa vie réelle vient de franchir aussi allègrement que ses vieux os friables le lui permettent le cap des 55 ans a, en conséquence, illico reçu de la Direction Générale des Finances Publiques, Services des Retraites de l’Etat, un récapitulatif de sa longue mais assez impressionniste carrière. Dans une enveloppe bleu azur, d’abord prise pour une pub essayant de se faire passer pour un document officiel, comme font parfois les officines de VPC et les loteries.
L’enveloppe ouverte et son contenu authentifié, tout y était, depuis mon premier mois de travail d’été, pile 16 ans et encore lycéenne. Sans une lacune, la suite continue de mes jobs sous des statuts plus improbables les uns que les autres, parfois se chevauchant, un tiers temps par ci, des vacations par là et encore des vacations ou des cours par ci, dans des bibliothèques puis dans des institutions de recherche ou d’enseignement supérieur avec détour par quelques emplois dans le privé, avant mon recrutement au CNRS de 1995.
Donc entre 1972 et 1995, j’ai été successivement employée par la Bibliothèque La joie par les livres (agent saisonnier) la Bibliothèque Sainte-Geneviève (déléguée dans les fonctions), la Bibliothèque nationale (collaboratrice occasionnelle à mi-temps), le CNRS (vacataire), l’université François Rabelais de Tours (vacataire), l’Ecole des hautes études en sciences sociales (vacataire), l’Ecole normale supérieure de Fontenay/Saint-Cloud (vacataire), l’Université Paris I Panthéon-Sorbonne (vacataire), l’Institut nationale de recherche pédagogique (maîtresse auxiliaire), les éditions du Cerf (rédactrice), Malesherbes publications (documentaliste à mi-temps), la Compagnie générale des eaux (rédactrice à mi-temps), le Collège de France (vacataire), l’Institut catholique (chargée de cours) puis enfin le CNRS, à temps plein, ingénieure de recherche.
Dans cette liste d’employeurs il y en a que j’avais complètement oubliés. Et compter, tous ces emplois mis bout à bout, déjà 38 ans de travail salarié derrière moi (mais je ne les fais pas).
“Dans cette liste d’employeurs il y en a que j’avais complètement oubliés”, au point que les deux plus anciens sont victimes d’une coquille. N’empêche : on est très impressionné par cette carrière impressionniste.
quelque chose qui me rapproche un peu de l’employée, mis à part l’age, assez proche ; l’administration en question a trouvé le moyen de me faire travailler plus pour gagner plus puisqu’elle m’a attribué une année passée à travailler dans une chaudronnerie alors que mes compétences me poussent aussi plutôt du coté des des bibliothèques, et cela alors que j’étais précisément en même temps en poste la même année dans une bibliothèque.
@ms : sans nul doute, il y existe même des enfers, mais ils sont loin d’être aussi brûlants que l’ “atelier 62″, bien qu’un lecteur excédé par nos règles, m’ait dit un jour :” Monsieur, ici, c’est le vrai enfer” .
Si vos 38 ans de travail salarié pouvaient représenter aussi les quelque 152 trimestres de cotisations, Employée aux comptes sociaux, nous en serions fort aise pour vous…(que la paix soit sur l’âme – s’il en eût- du Fichier des anonymes)
Bleu azur… Ils ont le chic de nous faire rêver
Dans le mystérieux et troublant “Fichier des anonymes” (une base de données que cherchent fébrilement à exploiter les services de Brice Hortefeux), vous ne figurez pas.
Donc, gaffe, même si (et raison de plus !) vous n’avez rien à vous reprocher, à part des livres qu’on ne lit pas en haut lieu…
J’aime beaucoup la notion de “pub essayant de se faire passer pour un document officiel”. La première année où les impôts ont communiqué sous plastique, j’avais failli ainsi jeter.
BiBi aime bien que vous soyez dans tous vos états (de service).
BiBi vous souhaite bien du plaisir et des plaisirs pour votre 55ième année.
BiBi aime bien votre blog (ouvert et découvert via Un Blog par jour)
BiBi vous invite en retour à la visite du sien.
Tout le bibien pour vous