le blog de Martine Sonnet – ISSN : 2267-8735
"Le problème de la nuit reste entier. Comment la traverser, chaque fois la traverser tout entière ?" Henri Michaux
Mardi 14 décembre à 14 heures j’ouvrais l’enveloppe juste arrivée contenant les épreuves de Montparnasse monde à relire et corriger. Mercredi 15 à 16 heures 30, c’était fait, et je descendais poster l’enveloppe, pour retour à Cognac. Jeudi 16 à 15 heures 49, message de Georges Monti qui a intégré les corrections et conclut : c’est parti pour l’imprimeur, les dès sont jetés, les portières sont fermées, le train roule…
J’aime bien les échanges, ultra-pointus, qu’on peut avoir avec un correcteur ou un éditeur dans ces moments-là, aussi bien sur la forme que sur le fond du texte, ou sur ce que la forme trahit du fond. Il y a ce beau texte de François Bon, en 2006, sur les corrections de son Tumulte.
Chapitre 12 de Montparnasse monde version papier “Dans la gare des choses apparaissent” (les chapitres sont désignés par leurs incipits dans la table), quand j’évoque les oeillets teints par Antoine Doinel dans la cour de son Domicile conjugal, Georges Monti a entouré mon teints et écrit en marge teints ou peints ? je ne vois plus la scène ; ce à quoi je réponds, du tac au tac et formelle : teints puisqu’il verse une fiole de colorant dans le seau d’oeillets – moi je la visualise très bien cette scène.
Après coup, épreuves postées, je me dis, en pensant à Antoine Doinel, que j’aurais pu joindre au livre un index des personnes citées, éclectique pour un roman de gare (petit plaisir du clin d’oeil sur la page de titre puisqu’il faut toujours des étiquettes pour aider à ranger les choses inclassables). Du coup je reviens à une copie du jeu d’épreuves gardée, la parcourt et passe un coup de fluo jaune sur les noms de personnes citées en me disant que ça servira plus tard, ailleurs ; sur le site je commence à préparer la rubrique d’accompagnement du livre.
Donc dans la gare et ses extensions plus ou moins naturelles, on croise, par ordre d’entrées en pages et pour m’en tenir aux gens connus par d’autres que par moi seule sans pour autant retenir les personnalités ayant laissé leurs noms à des voies (!) ou des édifices du quartier : Gérard de Nerval, Victor Vasarely, Georges Pompidou, le père Noël, Marcel Proust, Harold Lloyd, Gargantua et Gargamelle, Francis Poulenc, Polichinelle, Antoine Doinel, Orphée et Euridyce, Nanni Moretti, Augustine Aguilard, Pellerin, Tippi Hedren, Javier Marias, William Shakespeare, Pierre Strobel, Fulgence Bienvenüe, Jean-Paul Belmondo, Peter Handke, Paul Gauguin, André Breton, Les Beatles, Marc Jolivet, Monsieur de Pourceaugnac, Pierre Bergounioux, Bécassine, Marcel Proust encore (mais cette fois avec sa grand-mère), Crésus, Dominique Cabrera, Christophe Tarkos et Jules Hardouin Mansard.
J’ai fait cela très vite, le train était parti, toutes mes excuses pour les oublis.
je grave dans mon crâne : chapitre 12 : les oeillets d’Antoine Doinel, comme un rendez-vous
Merci pour ce beau texte, Martine Sonnet.
J’attends impatient, non le train mais le livre, que j’ai lu numérique il y a peu
mais numérique pour ce genre de livre, j’ai pris le train en marche, bien qu’électrisé dans mon travail depuis toujours.
Autre question
Peut on faire dédicacer un texte numérisé ?
“on connait le bruit de deux mains qui applaudissent
mais qui a entendu le bruit d’une seule main qui applaudit ?”
Pardon, non, pardon alors là vraiment non, si vous, Employée, vous ne citez pas Claude Véga (l’étrangleur quand même) (qui vit dans cette cour de “Domicile Conjugale”, dans laquelle le Doinel et ses oeillets), ce ne sera pas assez suffisamment Montparnasse Monde (tout comme si nous ne trouvions pas, non loin de là, Corinne Marchand et José Luis de Villalonga, de 5 à 7) hein.(et Michel Legrand)
Oui.
Hein…
(teints évidemment)
J’aperçois André Breton dans la liste, tout va bien !