le blog de Martine Sonnet – ISSN : 2267-8735
"Le problème de la nuit reste entier. Comment la traverser, chaque fois la traverser tout entière ?" Henri Michaux
S’accouder à la balustrade, verrière porte océane niveau quai, et considérer le parvis et les événements qu’on y fabrique. 12 octobre 2007, JOURNEE EUROPEENNE DE LA DEPRESSION, grosses grappes de ballons blancs siglés « JED », logo bleu. Petits chapiteaux blancs ouverts à tous vents, essaimés sur l’esplanade, abritant des tables couvertes de piles de prospectus qui s’envolent – les bénévoles (j’imagine) de service cherchent des cailloux pour les retenir. Je collecte méthodiquement un prospectus de chaque sorte, de « Anxiété et phobies » à « Troubles des comportements alimentaires », pour, si besoin était, les avoir sous la main à la maison. A 14h, ce même jour, nuée de blouses blanches qui s’égaille entre les chapiteaux : lieu de rendez-vous d’internes et apprentis paramédicaux (orthophonistes et kinés), pas contents, pour départ de manif aux banderoles en lambeaux de draps. Parvis habillé résolument sanitaire.
Extension de la gare : au mur du cimetière, rue Froidevaux, et aux deux amis, depuis peu de l’autre côté – mais pas Jean-Paul Belmondo : l’autre jour, je traversais de mon bon pas le cimetière, un de mes raccourcis favoris, et cette femme qui venait de très loin, disait-elle, pour voir la tombe de Jean-Paul Belmondo, m’arrête brutalement et me demande avec insistance où la trouver. Je lui suggère un autre nom de comédien, bien mort, lui, récemment, et qui repose tout près, je crois qu’elle confond, mais rien n’y fait. C’est Jean-Paul Belmondo et personne d’autre qu’elle cherche. J’ai beau lui asséner, et plusieurs fois, que non vraiment, Jean-Paul Belmondo, n’est pas mort, je ne parviens pas à la convaincre et la renvoie vers les gardiens. Je poursuis, troublée, ma traversée, elle reste, désemparée, au milieu de l’allée, et puis je ne la distingue plus quand je me retourne.
l’entrée au cimetière par la rue froidevaux (vague réminiscence de de gaulle, là) est un joli passage vers le calme et la tranquillité…
Ne serait-ce pas plutôt une référence à :
“Henri Froidevaux est un historien et géographe français né en 1863 et mort en 1954. Il est directeur de la Bibliothèque de la Société de Géographie dès 1901 et l’auteur de nombreux ouvrages sur les colonies françaises, en particulier la Guyane, Madagascar et Pondichéry.”
© Wikipedia
“Pierrot le Fou” a été enterré plus tôt que prévu : il vient même de divorcer, si j’en crois une couverture de magazine aperçue sur un kiosque.
Il n’a pas allumé à nouveau sa ceinture de bâtons de dynamite.
Sans doute Henri, Philéon92, mais quand on passe par cette petite porte, les géographies (de l’âme) n’ont plus d’importance.
Il reste d’ailleurs, et cependant, à faire l’histoire des cette guerre de Madagascar, dont les Français furent les majors avant d’aller chercher querelle (et remises en place) à Dien Bien Phu…
le souvenir de ce cimetière me rend toujours un peu confuse, comme si j’étais encore, comme il y a très très longtemps de ça, élève de l’école spéciale d’architecture et que des camarades apostrophaient du haut des fenêtres de l’atelier les vieilles femmes venues sur des tombes, à l’autre bout, avec disons une rude gentillesse
Et nous tissons chacun nos fils : moi, c’est la Porte Océane que j’attrape ici, panneau à suivre ou non sur le quai ligne 4, Montparnasse Bienvenüe direction Porte d’Orléans…
Elle est chouette la photo de la “petite sonnet” : dites donc est-ce que ce serait pas pris dans la bibliothèque (“la joie par les livres” lis-je, désabusé par ces années 60…) dont vous parlez dans l’atelier 62, par hasard ?
la photo en question, qui se trouve ici
http://martinesonnet.fr/Site/Accueil.html
est prise non pas à la bibliothèque (et vous me faites penser que j’en ai une prise là que je pourrai peut-être utiliser) mais à l’école maternelle