le blog de Martine Sonnet – ISSN : 2267-8735
"Le problème de la nuit reste entier. Comment la traverser, chaque fois la traverser tout entière ?" Henri Michaux
Extension de la gare : le plus souvent mon train s’appelle seulement SEVRES R.G. omnibus VANVES/MALAKOFF, CLAMART, MEUDON, BELLEVUE et j’en descends dès le deuxième arrêt, gare de Clamart ; mon vélo attaché m’attend. Dans le train qui continue, les bourgeois restent entre eux. La femme gauchère du film d’Handke voyageait par ce même train et s’arrêtait là aussi. Les quais, les rails, l’ennui, on les reconnaissait, et cette grande maison en meulière, près de la gare, dans laquelle l’écrivain avait habité et tourné son film. La femme sur l’affiche, en drôle de robe mauve rosée, comme dans un sac, posée par terre, genoux repliés, talons contre fesses, au pied d’un mur avec plinthe et prises électriques ; chaussée de sandales. Ne sachant plus ce qu’elle voulait faire, ni être, ni avec qui. Certains jours, la fatigue prend d’être seulement passagère de l’omnibus SEVRES R.G.
Celle qui s’était suicidée un 14 juillet, Madame M., de sa fenêtre, rez-de-chaussée au ras des voies, avait vu et, les jours d’après, allait répétant : « les pompiers, sa tête, comme la tête d’une poupée, ramassée ». Extrêmité du petit quai extérieur – direction Paris -, celui des trains qui ne s’arrêtent pas. Bal sur la place de la gare la veille, les confettis collaient encore aux chaussures, feu d’artifice le soir-même, mais les spectatrices ne seraient pas au complet. C’était le train parti de Granville à 6h04, en principe sans arrêt de Dreux à Paris, arrivée prévue à Montparnasse 3 Vaugirard, 9h16. Mais la mort et sa charpie l’avaient finalement stoppé et immobilisé de longues heures, extrêmité du petit quai extérieur. La fiche horaire avait tort. Après, du sable tâché entre les traverses, qui noircit, finit absorbé par le ballast et puis, à la longue, toutes ces pluies : elle, effacée, tout à fait.
Il y a là un hôpital, Percy si je me souviens bien – ouais, c’est ça, hôpital d’instruction des armées), où un interne (il avait le même âge que moi) a déclenché chez le 2° pompe que j’étais une crise d’asthme qui a failli m’emporter… Ensuite, le capitaine de Royalieu, à Compiègne (là où passa Desnos) m’a dit qu’il regrettait vraiment pour moi, mais que non, vraiment, on ne ferait jamais de moi un homme, non, un grand malade, oui, mais un homme… Cette gare-là, il y a un peu plus de 31 ans (j’ai fait 80 jours dans les transmetteurs)… Marrant. Et d’ailleurs, je me souviens très bien que j’ai refusé l’obstacle, avant d’arriver devant, car avant cette gare, je suis allé à celle de Pont Cardinet… Pourquoi Pont Cardinet ? Parce que ces noms, Petit Clamart et Pont Cardinet, avaient eus pour moi la même tonalité (et dire qu’à Pont Cardinet, pendant toutes mes études qui furent longues, j’y suis allé 2 dimanches et fêtes sur 3)
aucune indication pour rejoindre Percy depuis la gare de Clamart alors que souvent les gens arrivent par là croyant que c’est tout près, en réalité, bon bout de chemin à faire à pied le long des voies ferrées (pas de bus)…
Salut Martine,
Si si… il y a le Clamibus (ou 579) qui part de la gare de Clamart, et qui passe à proximité de l’hôpital à l’arrêt “Pont d’Amour – Hôpital Percy”.
Mais il est vrai que l’amplitude horaire et les fréquences sont quelque peu rhédibitoires !
J’y fus à pied, une demi-heure, peut-être, mais l’hôpital, je me souviens des allées couvertes dans le style des pavillons Baltard
c’est vrai Philippe, j’oubliais le Clamibus (qui n’existait pas du temps où vous y êtes venu PdB), mais un bus qui passe une fois par heure, on l’oublie facilement…
Vous avez été sensible aux noms Petit Clamart et Pont Cardinet, Pierre, vous avez vu le nom de la station où passe le Clamibus (579) à proximité de l’Hôpital Percy ?
” Pont d’Amour “.