L'employée aux écritures

le blog de Martine Sonnet – ISSN : 2267-8735

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"Le problème de la nuit reste entier. Comment la traverser, chaque fois la traverser tout entière ?" Henri Michaux

Poétique de la voirie (8)

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palette rouge palette bleue

à crans

enlacées

à la vie à la mort

Montparnasse monde mis à nu

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La gare nouvelle qu’ils nous fabriquent – puisque toujours ils nous disent “votre gare ceci” “votre gare cela” voulant nous faire oublier notre pauvre condition d’usagers non propriétaires – commence par la mise à nu de l’ancienne. Et c’est intéressant quand on s’est toujours posé la question de ce qu’elle pouvait bien avoir dans la peau, sous les écailles céramique dont ils la dépouillent aujourd’hui précautionneusement, travaillant avec filet, côté Mouchotte. Du béton : rien d’étonnnant, élémentaire même mon cher Watson, et j’aurais bien parié que le Montparnasse monde c’était béton et rien d’autre. Parié et perdu. Parce qu’il y a aussi de la brique, et ça c’est une bonne surprise. Je n’imaginais pas la gare s’édifiant, du moins en petite partie, brique après brique, cimentées à la truelle ; fil à plomb régulièrement sorti de la poche pour ne pas rejouer le mauvais tour de Pise. J’aime la brique, j’ai grandi dans la brique et il m’en reste quelque chose, aussi suis-je sensible à ce dessous découvert de la gare. Je ne dirai rien des parpaings conjoncturels jouxtant l’empilement des briques. Ceux-ci ne ressortissent pas – à mon avis – au bâtis originel mais se trouvent là à titre de bouche-trou nécessaire à ce stade des travaux pour interdire le chantier à la curiosité du public. Si tant est que le public, L’employée aux écritures mise à part, soit tenté d’y aller voir.

Pour mémoire : la série  Montparnasse monde existe sur ce blog depuis septembre 2008, le livre Montparnasse monde depuis janvier 2011.

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Poétique de la voirie (7)

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Retenez bien l’adresse

plus dans le pré, mais pas loin, au bout de la rue Notre-Dame-des-Champs. Courez-y (des fois qu’il filerait).

Points en suspension et poussières d’écriture

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J’avoue que ce blog est un peu, à l’image de ce godet, en suspension, ce qui ne vous aura pas échappé si vous croisez habituellement dans les parages. Quand L’employée aux écritures déserte, c’est qu’elle est trop occupée par ailleurs. (Depuis le retour des vacances d’été il s’agissait d’immobilier, affaire en passe d’être réglée, encore que les travaux… refrain connu).

Honnêtement, il manquait aussi sans doute l’envie, mise à mal par les injonctions à écrire comme ci ou comme ça, avec des .e par ci et des .e.s par là rendant ce qui s’écrit imprononçable pour peu d’effets sur la cause. Cause que je soutiens bien évidemment mais en pensant qu’on commencerait par combler les écarts de salaires entre les travailleuses et les travailleurs on y verrait plus clair qu’avec ces rustines collées à tout bout de mots. Pour ce qui est d’user des “celles et ceux” ou de féminiser les intitulés de professions, grades etc, aucune objection de ma part, bien au contraire (à condition qu’on me laisse mon métier de chercheuse sans me transformer en chercheure, après tout j’aurais aussi bien pu être danseuse et non pas danseure). Mais ne demandez pas à L’employée aux écritures d’écrire des .e : une bonne fois pour toutes c’est non. Et je profite de ce billet (puisque je n’en écris pas souvent) pour exprimer l’agacement que me cause chaque courriel reçu adressé à de “Cher.e.s collègues” ou à de “Cher.e.s ami.e.s” envoyant valser mon accent grave. J’y tiens à cet accent grave et j’aimerais mieux que le zèle inclusif se déploie sans écorcher l’intégrité orthographique des unes.

La vraie raison d’être de ce billet, précisément aujourd’hui 1er décembre 2017, est qu’il y a juste dix ans, à l’incitation du petit journal (en deux lignes par jour) collaboratif initié en novembre 2007 par François Bon en son Tiers Livre, j’ouvrais une année – 1er décembre 2007 – 30 novembre 2008 – de courtes notations quotidiennes, reprises et augmentées plus tard de leur index. Compilation toujours lisible d’une année pour moi pas du tout comme les autres.

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Il ne se passera rien

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Je vous en réponds. Comptez sur moi. Les débordements et tout ce qui couve, je vous étouffe ça vite fait bien fait.

J’ai tout prévu.

Montparnasse monde rhabillé (juste un essayage)

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Moins concernée par cette gare qu’à l’époque où je travaillais dans un bureau de l’immeuble Nord-Pont situé au-dessus du hall Pasteur, habitais une ville desservie par l’omnibus Sèvres-Rive gauche et disposais d’une résidence secondaire (des plus modeste) accessible (malheureusement sans de quoi franchir les 30 derniers kilomètres) depuis une gare de la ligne Paris-Granville, je reste néanmoins sensible à tout ce qui se passe par là et donc à sa campagne de rénovation annoncée. Sensible et pour ainsi dire moralement tenue d’en rendre compte eu égard à mes antécédents familiaux, personnels et littéraires avec la gare du Montparnasse monde.  Je ne sais pas si les explications du projet de rénovation promises pour septembre sont disponibles à l’intérieur – je n’y suis pas rentrée depuis mon retour de vacances – mais j’ai compris ces jours derniers, allant faire quelques courses à Inno devenu Monoprix, que l’écorchage de façade qui m’avait intriguée avant l’été – pourquoi ces seuls bureaux, ceux-là précisément, côté départ – et fait espérer que leurs occupants avaient été prévenus avant de prendre leur pause estivale, avait valeur de test.

La surface dépecée est désormais revêtue d’un nouvel habillage, verre et matériau indéfinissable, destiné à nous faire oublier tous les carreaux de faïence noire qui n’étaient de longtemps plus remplacés quand ils se décollaient et c’était un crève-coeur. Si le petit plissé qu’ils leur substituent est plus seyant et tombe bien : je vous laisse juge.

Pour mémoire (et il en faudra) : la série  Montparnasse monde existe sur ce blog depuis septembre 2008.

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E pericoloso sporgersi – ou pas ?

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Le rituel séjour familial alpin de fin août début septembre, c’était cette année en Suisse, dans le canton de Vaud, un village perché que l’on rejoint par un antique train à crémaillère. Un train dont les fenêtres s’ouvrent – on avait oublié que c’était possible, tégévéifiés que nous sommes – aussi les voyageurs sont-ils mis en garde et trois fois plutôt qu’une. Mais, curieusement, dans ce pays dont l’italien est pourtant l’une des langues officielles, ils oublient complètement qu’il e pericoloso sporgersi. Moi pas et la formule magique me manquait.

Des savoirs encombrants (et de l’obsolescence)

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Comme je passais hier soir rue Saint-Jacques, avait été déposé sur le trottoir, sensiblement à hauteur de l’abbaye du Val-de-Grâce et au coin de la place Alphonse Laveran, ce carton contenant une édition sans doute complète de l’Encyclopedia universalis. Pour s’en débarrasser parce que, probablement, aucune autre solution n’avait été trouvée quand il s’était agi de vider un appartement ou une cave – c’est fou ce qu’il se déverse des logements sur les trottoirs ces mois d’été à Paris, sans que les videurs ne cherchent de voies de recyclage pour ce qui peut encore servir ni ne fassent appel aux services compétents pour le reste. A se demander souvent quels liens unissaient les possesseurs des choses étalées sur la voie publique et les évacuateurs, et quand il s’agit, comme souvent, de se défaire d’un héritage encombrant, quelles rancoeurs voire quelles vengeances se libèrent dans ces expositions à touts vents. Mais là, l’Universalis, tout de même, me donnait encore plus à penser et pas seulement parce que la veille, distraction estivale de dix-huitiémiste, j’avais achevé la lecture du roman d’Arturo Pérez-Reverte, Deux hommes de bien, racontant les tribulations de deux membres de l’Académie royale de Madrid envoyés à Paris, peu avant la Révolution, se procurer, pour la bibliothèque de l’Académie, les 28 volumes de l’édition originale de l’Encyclopédie, l’autre, celle de Diderot et d’Alembert (et collaborateurs). Le carton dans lequel je butais hier signifiait crument qu’on ne sait plus quoi faire de la version imprimée d’une somme de connaissances rassemblées sur le papier il y a un demi-siècle, continuée et mise à jour sur d’autres supports et désormais en ligne. Soit, ces volumes sont plus lourds et moins maniables qu’une tablette, mais plus personne, nulle part, vraiment, pour avoir envie de les feuilleter ? Ce qui me chiffonnait encore, dans l’abandon dont j’étais témoin rue Saint-Jacques, rue originelle des imprimeurs parisiens, c’est que je me souvenais de l’investissement que l’achat (à crédit) de l’Encyclopédie universalis avait pu représenter, dans certaines familles de mes camarades de lycées dans les années 1970, d’une certaine fierté qui allait avec, et de l’invitation faite par ses possesseurs aux moins nantis (dont j’étais) à venir préparer chez eux leurs exposés en partageant cette ressource documentaire convoitée. Ce n’était pas rien, l’alignement de ces volumes au bas d’un meuble bibliothèque, ça en jetait (avant qu’on ne les jette).

Des cinémas d’enfance à la campagne et en ville

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De mes deux salles de cinéma d’enfance, ne subsistent les murs que de celle-ci, celle des été à la campagne, sans nom autre que CINEMA, j’en ai déjà parlé sur ce blog, rephotographiée le week-end dernier comme je retournais faire un tour là-bas.  L’autre, celle de la ville, celle du reste de l’année, dite “cinéma des curés” parce qu’animée par l’association paroissiale “Les cigognes du Petit-Clamart” – et pourquoi grand Dieu des cigognes ? – salle à tout faire, polyvalente avant le terme, démolie pour laisser place au gymnase du collège voisin. Je me souviens mieux des salles et des rituels de leurs séances que des films vus dans chacune d’elle. Le seul titre de film me restant de ceux vus à la campagne c’est Barry – et encore j’aurais juré que c’était Barry chien loup mais le catalogue Unifrance me détrompe – un film de Richard Pottier avec Simone Valère, Pierre Fresnay et Pauline Carton, sorti en 1949, atteignant notre bocage dix ou douze ans plus tard. Au cinéma des curés, fréquenté le dimanche à 14h30 essentiellement par les enfants de la cité, pour 1,5 NF nous avions droit, en première partie, aux actualités de la semaine, à un dessin animé, à un épisode d’un feuilleton de science fiction dont la compréhension n’exigeait pas une assiduité hebdomadaire infaillible, et à la bande annonce du film projeté le prochain dimanche. Entracte et place au film. De quoi remplir le dimanche après-midi. Dans cette salle, la programmation lorgnait outre-atlantique, westerns et comédies musicales, et je suis sûre au moins d’y avoir vu, probablement vers 1965, Papa longues jambes de Jean Negulesco, 1955, et  Qu’est-ce que maman comprend à l’amour ? de Vincente Minnelli, 1958. Un titre prometteur qui avait donné beaucoup à penser, les sept longs jours s’étirant entre annonce et vision intégrale, aux gamines que nous étions.

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Montparnasse monde Léger (Fernand)

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Il y aurait donc le Mont de Parnasse au Montparnasse monde ?  Je l’ai reçue comme un amical clin d’oeil, cette lithographie de Fernand Léger extraite d’une série “La ville” commandée au peintre en 1952 par l’éditeur Tériade, destinée à accompagner des textes de Blaise Cendrars. Mais la mort de Fernand Léger en 1955 coupe court à la réalisation de l’ouvrage et textes et gravures ne paraîtront ensemble qu’en 1987. Ce qu’explique le cartel qui jouxte la série des tirages de 1959 présentée, avec beaucoup d’autres oeuvres du peintre, dans l’exposition que lui consacre jusqu’au 30 octobre 2017 le centre Pompidou de Metz. Je l’ai visitée hier, c’était la deuxième fois que je me rendais dans ce musée (après y avoir vu en 2015 les expos Michel Leiris et Warhol undergroud) et décidément j’aime beaucoup cet endroit bien charpenté et aux volumes de belles et justes proportions.

Montparnasse monde c’est une série sur ce blog depuis 2008 et aussi un livre discrètement paru en 2011.

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