J’appelle “ruban d’alerte” ces rubans plastifiés striés rouge/blanc – mais j’en découvre une variante jaune/noir – dont je constate qu’ils sont de plus en plus présents dans notre décor, déployés sans avarice, au kilomètre. Je les avais toujours considérés comme signifiant des espaces lourds de danger, espaces dont l’idéal-type serait le périmètre de sécurité tracé autour de la valise abandonnée en gare du Montparmasse monde en attente des démineurs. J’ignore où s’achètent les rouleaux de ces rubans et ce qu’il en coûte, mais ce que je tenais jusqu’alors pour un accessoire de panoplie hautement sécuritaire, semble avoir été mis ces derniers temps à la portée de tous. Lors de mon prochain passage au supermarché je ferai un détour par le rayon bricolage pour voir si ceux-ci auraient fait leur apparition aux côtés des rouleaux de large scotch marron pour carton de déménagement – à moins qu’ils ne voisinent avec l’extra-fort au rayon passementerie ? Je les chercherai par pure curiosité car je ne m’en suis pas encore trouvée l’usage, contrairement aux responsables du rangement rationnel (RRR en langage DRH) de ces lieux où j’ai récemment repéré leur présence en me demandant quelle mystérieuse danse de Saint-Guy avait saisi, ces jours-ci, dans la ville, les chaises, pour qu’on leur inflige pareille contention ?