L'employée aux écritures

le blog de Martine Sonnet – ISSN : 2267-8735

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"Le problème de la nuit reste entier. Comment la traverser, chaque fois la traverser tout entière ?" Henri Michaux

Poétique de la voirie (2)

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C’est bouclé

C’est branché

Mais je ne sais pas ce que cela va donner.

Consignes typographiques

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(Le dernier qui sort

ferme la parenthèse derrière lui

Et les guillemets ?

– Entrouverts

le temps de faire le point

merci).

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Deux épées pour n’en faire qu’une

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Dans le quartier, deux rues pleines de bonne volonté économique sont prêtes à n’en faire qu’une. On l’appellerait la rue de L’abbé de l’Epée de Bois. J’y pense toujours quand j’emprunte l’une ou l’autre des épées, d’ailleurs orientées grosso modo dans le prolongement l’une de l’autre. J’emprunte plus souvent l’épée de l’abbé que celle de bois et c’est heureux parce que ce n’est pas très solide une épée de bois. Juste bon pour faire semblant : souvenir d’une, bien imitée, avec son baudrier en toile de jute, achetée aux enfants dans un musée consacré aux vikings, à York je crois. Dans la fusion topo-nymi-graphique suggérée, l’Abbé de l’épée gagne un bureau de poste, ce qui n’est pas rien, et l’Epée de Bois, un accès au boulevard Saint-Michel, autant dire à la mer, dans un sens comme dans l’autre. Le jour où Ferdinand Lop sera enfin pris au sérieux.

Coeurs de pierre

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Les voisins espérés ne sont jamais venus

l’architecte croyait pourtant

tendait la main

rêvait d’imbrication

Ils avaient toute la place

suffisait de vouloir

On avait compté large

fait le premier pas

et amorcé

En vain

N’en parlons plus.

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Pas d’oiseau et marche à suivre

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A peine partis les poseurs du revêtement neuf et remisés leurs gilets fluo – “Ici nous aménageons cet espace” clament les panneaux explicatifs de la mairie commanditaire des travaux sans crainte de la redondance parce que, si c’était ailleurs, ils ne prendraient pas la peine de venir nous le dire ici et nul ne songerait à s’en plaindre – il a fallu que certains leur gâchent l’ouvrage. Empreintes de pas trop pressés de pigeons ou de corbeaux ? Les avis et spéculations  sur le poids respectif des uns et des autres et sur la profondeur de la signature susceptible d’en résulter divergent au troisième étage. Toujours est-il que faisant fi des barrières destinées à contenir notre impatience de riverains et avec un certain talent pour l’abstraction, il faut bien le reconnaître, des volatiles indécis sur la marche à suivre sont passés avant nous.

De la solitude de Guignol (et du réemploi des affiches)

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Toujours étonnée de croiser dans les rues de Paris, maintenant que j’y habite, ces affiches de spectacle de Guignol ambulant. Parce que je les associe plutôt à ma vie de banlieusarde – passages récurrents au parc de Maison Blanche à Clamart – ou de vacancière. Affiches de même formats et réemplois, jusqu’à délavage causé par les intempéries, pour passages, tout aussi récurrents mais au mois d’août, dans le champ au bas des pistes de ski de Molines où stationne aussi chaque été un cirque, quand l’immuable projection du film “Quand les marmottes se réveillent”, pareillement affichée les jours d’avant, se donne elle dans la grande salle à tout faire de la maison du boulanger. Des uns et des autres nous avons, en temps plaisant et utile, fait profiter nos enfants et une affiche du film consacré au réveil saisonnier des marmottes, dégrafée de sa porte de bergerie, envolée par le vent, a même longtemps décoré un mur de la maison normande vendue l’année dernière. Ce jour venteux, après la séance, à l’issue du  ramassage des affiches qui seraient mises partiellement à jour par collage d’un bandeau écrit à la main, au gros feutre indélébile et en capitales lisibles du bord des routes, indicateur des lieu, jour et heure de la prochaine étape, le compte n’avait pas été juste. Il en manquait au moins une.

Alors cette affiche de Guignol croisée hier, arrimée au mobilier urbain du trottoir de la rue des Lyonnais (Ve arrondissement), retient doublement mon attention. D’abord, comme d’habitude, parce que je m’étonne que ces troupes itinérantes montent leurs castelets éphémères dans une ville qui compte autant de théâtres de Guignol à demeure. Théâtres que, banlieusards, nous avons aussi pratiqués, celui du Parc Georges-Brassens en premier lieu, comme le plus accessible de chez nous et alors animé par une ancienne connaissance nancéienne de C.. Comme si on ne prêtait qu’aux riches. Et puis surtout parce que contrairement à l’illustration réemployée, prometteuse de belles réparties, Pinocchio ne sera pas là (enrhumé peut-être ?). Face au Mobilier national, Guignol ne partagera pas l’affiche : il donnera un one man show.

Petit conte mal fagoté

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Il était une fois une géante qui courait si vite en traversant Paris qu’elle renversa sa boîte à boutons sur le boulevard de Port-Royal. Depuis ce jour, elle ne ferma plus jamais son manteau. Et sa grosse bobine de fil noir, qui ne lui servait plus à rien, elle en fit don à une Compagnie de Téléphone et Télécommunications qui cherchait toujours de quoi relier ses abonnés. L’hiver venu la géante s’enrhuma et rendit l’âme sans tambours ni trompettes.

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Nourrir les veaux

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Je me souviens des grands sacs en plastique fort, imprimés des noms de ces marques VITALIN ou DENKAVIT, tassés debout sur les plateaux des camions qui passaient livrer dans les fermes de quoi nourrir les veaux.

Et pourtant l’herbe poussait.

Les sacs, après, réutilisés pour tout et n’importe quoi dans la campagne.

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Trempoline et véranda

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Dans ce pays, faire sauter les crêpes n’amusait plus grand monde, alors on avait essayé autre chose : faire sauter les enfants. Le représentant avait parcouru les villages et son carnet de commandes s’était rempli aussi vite que celui du représentant en vérandas. Un collègue croisé régulièrement sur les départementales comme aux soirées étapes VRP des hôtels 2 *. Ils comparaient leurs conquêtes du jour devant leurs îles flottantes figées (les blancs battus en neige comme caoutchoutés, à la longue, dans la vitrine réfrigérée, et la crème anglaise elle-même coagulée à l’épreuve du froid). Les facilités de paiement facilitaient les choses, surtout pour les vérandas. Les voisins se donnaient le mot et une fois équipés se félicitaient de leurs acquisitions, du fond de leurs fauteuils en tek spécial salon de véranda – en promotion à l’hypermarché du coin qui avait tout compris. Ils regardaient au travers des doubles vitrages et des filets de protection des trempolines sauter leurs enfants et les restes du paysage.

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Poétique de la voirie (1)

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Le printemps, vous dis-je,

le printemps.

Comme en d’autres temps.

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