L'employée aux écritures

le blog de Martine Sonnet – ISSN : 2267-8735

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"Le problème de la nuit reste entier. Comment la traverser, chaque fois la traverser tout entière ?" Henri Michaux

Mystère échevelé aux Feuillantines

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C’était ce matin dans la rue des Feuillantines, inexplicablement, entre mégots et débris végétaux, trois longues, longues, nattes de cheveux blonds abandonnées sur la chaussée, juste à la jointure du caniveau et du bitume, sur la petite bosse traître aux cyclistes.

Certes dans la rue des Feuillantines, en face du lycée spécialisé dans les arts du verre occupant l’emplacement du couvent des Feuillantines dans lequel Victor Hugo vécut enfant avec sa mère – une plaque sur le mur du lycée le rappelle – se trouve bien un salon de coiffure.

Mais salon des plus modestes, de quartier, à l’antique plutôt même qu’à l’ancienne, sans décorum, sans nom ni enseigne autre que “coiffure”(*), fermé le plus souvent, une affichette “Je suis dans l’appartement” apposée sur la porte à l’attention d’éventuelles passantes en mal de permanentes. Porte gardée par un chat angora installé sur un drap de bain plié dans un fauteuil placé précisément en travers de la porte sous l’affichette, si jamais vous vous avisiez d’entrer néanmoins.

Quand d’aventure la coiffeuse descend dudit appartement pour officier c’est généralement sur une tête (une seule à la fois) des plus chenue ayant depuis des lustres et belle lurette en veux-tu en voilà passé l’âge qu’on lui tire les nattes et n’offrant que de bien maigres mèches à tournicoter autour des quelques bigoudis qui suffiront à créer éphémère illusion. Même à grand renfort de laque sur la frisure obtenue au déroulé du bigoudis.

Je ne relie donc pas les reliefs capillaires découverts à ce salon. Le mystère reste entier.

(*) note de bas de page : un salon par conséquent indigne de figurer un jour dans l’Invent’Hair de Philippe Didion.

Voir ou être vu

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Il y aurait donc tant de choses à voir que l’on se presse de la sorte ? Le pauvre spectacle de nous grouillant à ce point couru ? Qui pour vendre les billets, empocher les bénéfices ? Et ces arrogants du premier rang de quel passe-droit ont-ils usé ? Ceux derrière ne verront rien. Comme d’habitude.

Filed under utopiques

Repasseuses et revenantes

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Cette fin août, la revue Tiers Livre création & découverte en ligne accueille une version révisée des quatre dialogues que m’avait suggérés un des tableaux de la série des Repasseuses d’Edgar Degas conservé au musée d’Orsay.

On peut le lire ici, en libre accès.

Mon texte avait été initialement écrit sous le titre « Non mais, t’as vu le tableau ? » pour la série « 2 voix, 4 fois 5 minutes » de l’émission Les Passagers de la nuit de Thomas Baumgartner, et diffusé sur France Culture du 24 au 27 mai 2010. J’avais parlé de son écriture sur le blog à l’époque.

Filed under variétés

Agriculture de montagne

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La terre en pente

le faucheur appuyé

les bêtes en paix

le col des Prés de Fromage

Place à prendre (position élevée)

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Le roi viendra quand il voudra, son trône l’attend, mais la royauté bat de l’aile.

Message en l’absence de L’employée

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Ce blog est en vacances à la montagne

mais je garde l’oeil.

Enfin, la plupart du temps.

De l’air, de l’air

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J’entends d’ici les Diafoirus, le père, le fils, en choeur

- Le poumon

-  Le poumon vous dis-je

- C’est ici qu’il habite !

Que des sornettes

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L’employée aux écritures, pas encore en vacances mais pas non plus bien active sur son blog bien qu’assez occupée à écrire ces temps-ci, ouvre ses carnets, pioche dedans et vous sert quelques unes de ses sornettes.

Après vérification dans mon petit Robert le terme, certes vieilli, convient : Sornette : propos frivoles et creux ; affirmations qui ne reposent sur rien. C’est bien de cela qu’il s’agit et le mot s’emploie surtout au pluriel, donc en voilà dix pour faire bonne mesure.

*****

Je vous sers mon élixir de mots : n’allez pas le boire au goulot.

Mon grain de folie pas plus gros qu’un grain de riz : pas vu pas pris.

La reine trouve que ses sujets ont le verbe haut.

L’ouvre-boîte boite cheville tordue : il a dérapé.

La nuit portant conseil se dépêche d’arriver à temps.

La girafe se tord le cou : beau sac de noeuds en perspective.

Qui va là ? j’y vais aussi, partageons un taxi.

La blanchisseuse de nuit et le marchand de sable se croisent à minuit.

Je dors en chien de fusil la bouche en cul de poule.

Pas besoin d’un père vitrier pour me tenir à carreau (je pourrais aussi me tenir à trèfle à quatre feuilles, à cœur d’artichaut ou à pique avec une tête au bout).

*****

Et je sais bien qu’il fait très chaud aujourd’hui, mais prudence, ne vous baignez pas n’importe où

Filed under variétés

Celle à sa croisée : une et multiple

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Comme moi désormais souvent scotchée à ma fenêtre sur le boulevard (j’habitais jusqu’à très récemment au bout d’une allée sans grand spectacle, ceci explique cela), mais elle réduite à sa plus simple absence d’expression, je l’ai aperçue ce jour vers 14 heures.

Quand je suis repassée vers 20 heures (j’avais fini ma journée) ma quasi voisine avait refermé sa croisée et s’était légèrement décalée vers la droite. Pourquoi ?

Elle m’a fait penser à la femme 100 têtes de Max Ernst. Le ciel avait changé lui aussi.

Additif : et ce lundi torride, à la croisée grande ouverte, elles étaient deux.

Trottoir en fleurs

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Très jolie idée, vraiment, que l’emploi de papier peint pour dissimuler avec élégance ces tristes plaques bouche-trous de trottoirs en attente de rebitumisation. Espérons que l’heureuse initiative du service en charge des solutions de continuité temporaires de nos trottoirs parisiens à l’oeuvre rue Gay-Lussac fera école. Moi j’ai toujours été sensible aux motifs de papiers peints.

(Une fois passée par là au matin m’est restée dans la tête pour la journée cette chanson de Bobby Lapointe, avec sa  maison tapissée partout…)

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