Très heureuse de commencer mon année cinématographique 2013 en assistant à une projection en avant-première du documentaire de création d’Henry Colomer : Vies métalliques, rencontres avec Pierre Bergounioux, produit par A gauche en montant (raison sociale qui à tout pour me plaire). C’était au Club de l’Etoile, où je n’étais jamais allée mais que j’associais à certaines de mes lectures relatives à l’histoire du cinéma, biographies de cinéastes de la nouvelle vague en particulier, dans lesquelles il en est souvent question. Une très belle salle à l’italienne.
J’ignore tout des voies qu’empruntera la distribution des Vies métalliques,rencontres avec Pierre Bergounioux, film de 52′ (un format qui plait bien aux chaînes de télévision je crois), mais surtout, surtout, si vous êtes sensibles au métal, à la littérature et aux oeuvres – papier comme ferraille – de l’écrivain sculpteur de l’Yvette et de la Corrèze réunies, et si le film d’Henry Colomer passe à portée de vos yeux, ne manquez pas de le voir !
Pour l’alliage d’intelligence dans lequel se fondent, en grande complicité, chaque image du cinéaste et chaque mot de l’écrivain donnant à comprendre mieux ce “siècle de fer” au milieu duquel les deux hommes sont venus au monde. Et parce que la compréhension de ce temps en exige une “lecture métal” mobilisant de la poignée de clous de tapissier à la forteresse volante B 17 G ou aux chars JS 2, en passant par le plomb fondu des linotypes qui en transmettront l’histoire s’il reste quelqu’un pour l’écrire après la mitraille. Sans parler de l’âge d’or du machinisme agricole aujourd’hui à la casse.
Et pour nous, lectrices et lecteurs passionnés de l’écrivain Bergounioux également fascinés par son oeuvre de sculpteur, le plaisir de le voir à l’oeuvre, donner corps (de l’un de ces rebuts agrestes qu’il extirpe acrobatiquement – on en tremble – de leur enchevêtrement) à “une élégante”, en deux coups de scie à métaux et trois points de soudure. Film étincelant.
Sur le chemin du retour, me demandant bien comment illustrer mon billet – mon invitation est toute chiffonnée au fond de ma poche – le bonheur de croiser à Trocadéro cet escalator désossé qui fait parfaitement mon affaire avec ses pseudos bobines de film et jusqu’au repère “Haut gauche” en clin d’oeil aux productions “A gauche en montant”.
PS : Le viaduc des Rochers noirs (avec ses petits faux airs de pont de Brooklyn) filmé par Henry Colomer et expliqué par Pierre Bergounioux : quelle merveille !
PS bis : si vous cherchez d’autres articles de ce blog consacrés à Pierre Bergounioux, en voici quelques uns :
Art de la jonquille chez Pierre Bergounioux : mise à jour 2016-2020
Un printemps bergounien malgré tout
Ouvrir l’année à Gif-sur-Yvette avec Pierre Bergounioux
Une jonquille par temps de chrysanthèmes (offerte par Pierre Bergounioux)
Tristesse des mois en -bre (selon Pierre Bergounioux)
Compression d’étés bergouniens
Lui et nous : à propos du Carnet de notes 2011-2015 de Pierre Bergounioux
Jonquilles primeures à Gif-Sur-Yvette : suite des Carnets de Pierre Bergounioux
Enfin visibles à Paris : des ferrailles de Pierre Bergounioux
Mots de la fin (provisoire) du Carnet de notes 2001-2010 de Pierre Bergounioux
Pierre Bergounioux, Carnet de notes 2001-2010, lecture in progress
Lecture en cours : Pierre Bergounioux, Carnet de notes 2001-2010
“Un concert baroque de soupapes”, Pierre Bergounioux sculpteur
Dans Les moments littéraires, Bergounioux
Histoire, littérature, sciences sociales – et Bergounioux
D’une page 48 de Bergounioux, et tout son monde est là
Couleurs Bergounioux (au couteau)