L'employée aux écritures

le blog de Martine Sonnet – ISSN : 2267-8735

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"Le problème de la nuit reste entier. Comment la traverser, chaque fois la traverser tout entière ?" Henri Michaux

Sophie Calle’s Mother avec girafe et soucis

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Sophie Calle avait une mère et puis n’en a plus eu. C’est la vie (de la fille), c’est la mort (de la mère) : des choses qui arrivent.

Quand ces choses arrivent chacune fait ce qu’elle peut. Sophie Calle, elle, mais c’est Sophie Calle, achète une girafe. Et explique : Quand ma mère est morte, j’ai acheté une girafe naturalisée. Je l’ai installée dans mon atelier et prénommée Monique. Elle me regarde de haut. Avec ironie et tristesse. Il faut savoir que la mère de Sophie Calle s’est appelée Monique. Rachel aussi.

Un peu avant la mort de sa mère (et tout ce qui s’en est suivi, du cercueil bien garni, du cimetière – je m’ennuie déjà – et de l’expédition de la fille avec les bijoux de la mère, par procuration, au pôle Nord), Sophie Calle était allée à Lourdes, en TGV, départ de Montparnasse, voie 1, à 14h40, voiture 12, place 12. Wagon trop bruyant, alors elle s’était déplacée : voiture 11, place 33. De son drôle de pèlerinage à Lourdes elle nous montre ses souvenirs.

La mère de Sophie Calle avant de mourir a dit aux siens : “Ne vous faites pas de souci”. Souci a été son dernier mot.

L’installation de Sophie Calle RACHEL, MONIQUE, est à voir jusqu’au 27 novembre, au sous-sol du Palais de Tokyo. Je dis bien à voir, à voir absolument, les yeux émus et tendrement amusés.

De Sophie Calle, j’avais beaucoup aimé en 2008 dans la chère vieille Bibliothèque nationale de la rue de Richelieu, l’installation “Prenez soin de vous”. Je l’avais dit dans un des tous premiers billets de ce blog Femme rompue par mail.

Sculpteur avec outils et chat dans les bras

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Dans le Montparnasse monde, il y a le musée Bourdelle

musée comme je les aime, d’abord une maison, avec un jardin et un atelier

et puis des outils qui m’en rappellent d’autres,

et dans un vitrine (excusez le mauvais reflet que j’en saisis), le sculpteur, Antoine Bourdelle

grandes mains et bras pleins de son chat (de bonne composition si l’on songe au temps de pause)

Gaupillat : fabrique à sauver

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Au Bas-Meudon, le bâtiment (murs de briques, sheds, cheminée) de la fabrique Gaupillat, est aujourd’hui le dernier témoin architectural debout de l’activité industrielle et de la vie ouvrière du Val de Seine. Sur l’île Seguin, à sa hauteur, et sur l’autre rive, les maigres lambeaux de façades Renault conservés sont dépourvus de sens. Réhabiliter la fabrique Gaupillat où l’on a produit des cartouches puis des pompes à vélo, jusqu’en 1997, c’est donc la dernière chance à saisir pour porter plus loin ce passé qu’on voudrait escamoter, constitutif pourtant des bords de Seine aux abords de Paris et, bien sûr, l’aventure humaine – moins lisse que les façades vitrées qui s’élèvent tout autour – qui lui est liée.

L’association La Fabrique se bat pour que le permis de démolir, demandé par les propriétaires, ne soit pas suivi d’effet, mais qu’au contraire le bâtiment soit classé, sauvegardé, et que le projet d’aménagement en lieu de culture et de création dont l’association est conceptrice et porteuse se réalise. Toutes les informations et la pétition à signer sur leur site internet. Merci de votre soutien, absolument nécesaire.

Lire aussi dans Le Parisien et Metro.

Filed under à chaud

Immeubles communicants

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Soit, collés aux rails, dressés, ces deux immeubles, longs, minces, de même élévation, reliés à leur sommet par une passerelle.

Immeubles qui, forcément, fonctionnent comme des vases communicants* entre lesquels les couples échangent leurs unités constitutives ; les familles se recomposent pour tendre à l’égalisation des fratries (en nombre et en sexes) ; les niveaux de vie (hauteurs de revenus, d’endettements et d’épargne) s’équilibrent. C’est là que le bât blesse et surtout les nouveaux habitants un peu mieux nantis que la moyenne et ignorants de la fonction exacte d’une passerelle qu’ils ont prise, avant de s’installer dans les lieux, pour un élément du dispositif d’évacuation en cas d’incendie. Ceux-là ont vite fait de rechanger d’adresse et malheureusement chaque déménagement, puis chaque emménagement, remettent toute la donne des équilibres à plat.

Dans la passerelle aveugle, comme la circulation est intense et continue, chacun est sommé de tenir sa droite (à la façon des nageurs de lignes d’eau encombrées des piscines municipales). La mise à l’essai d’un sens de circulation alterné avec feu de signalisation n’a pas fait ses preuves : générateur d’embouteillages et par tant de mouvements de panique dans les escaliers. Il est formellement déconseillé d’emprunter les ascenseurs pour accéder à la passerelle car ceux-ci ne suffisent plus alors à leur usage ordinaire de desserte des appartements hauts perchés.

Tout ce que j’espère quand je vois du train ces deux immeubles et leur trait d’union c’est, qu’au bout du compte, le bonheur des uns n’y fasse pas le malheur des autres.

* Petit hommage d’une non participante aux vases communicants d’hier, premier vendredi du mois, ayant suscité de beaux échanges d’écritures sur les blogs. On peut, pour les repérer, les aborder par le magistral, comme chaque mois, compte rendu de Brigitte Célérier ou grâce au cut-up, c’est nouveau, de Christine Jeanney.

Filed under utopiques

Montparnasse Monde 51

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Quand j’en aurai soupé de toutes mes allées et venues dans la gare, le matin dans un sens, le soir dans l’autre, j’irai m’affaler dans l’un des deux fauteuils du salon aménagé en vitrine du magasin Pier Import ; mes affaires jetées sur la table basse, je vous regarderai passer. Vous serez ma télévision. La fatigue vient, je le sens bien. Tellement d’années de pratique. A une époque, le magasin m’a servi de raccourci pour entrer dans ou sortir de la gare,  mais un jour compression de personnel, fermeture de caisses, et l’axe de traversée pour sortie discrète sans achat a perdu tout son intérêt. Un raccourci qui vous gagnait quoi ? à peine une minute ? encore fallait-il supporter la vue de leur bimbeloterie exotique, fauteuils et autre meubles tout rotin forcément lascifs, coussins et poufs habillés coton des Indes, crument éclairés néon. A bien y réfléchir, longer leur salon aux bras de fauteuils tendus vers nous – comme l’offrande d’un répit toujours possible – nous fait peut-être autant de bien que la minute gagnée autrefois à traverser leurs rayons. On en faisait quoi d’ailleurs de cette minute une fois sortis de la gare, fiers de notre combine comme s’il y avait de quoi ?

Dans la gare et à ses abords, je respecte autant qu’il m’est posssible toutes les consignes visant à nous rendre ATTENTIFS ENSEMBLE, sauf que je n’étiquette jamais mes bagages ; un seul en principe, arrimé à mon dos, ce qui me permet de ne jamais le lâcher et encore moins de m’en éloigner. Une idée qui ne me viendrait même pas.  Attentive ensemble, donc, mais sans trop aimer, pour autant, croiser ceux sur le pied de guerre. En patrouille, par trois, par quatre ou par cinq, pas vraiment rangés ni au pas, ensemble et dispersés à la fois, scrutateurs, se parlant entre eux et à leurs outils de transmission sophistiqués sans doute mais crachotants ; mitraillettes au côté, fûts pointés vers le sol. Porteurs de rangers aux pieds, de bérêts sur têtes rases et de treillis ; tenue de camouflage peut-être efficiente – et encore, à la seule saison des feuilles jaunissantes – pour leurs éventuelles incursions au Jardin Atlantique mais qui perd toute pertinence au milieu de la foule des usagers. Où, accoutrés de la sorte, l’on ne voit plus qu’eux. S’il faut vraiment nous confier à des anges gardiens le temps de notre traversée du Montparnasse monde, j’aimerais beaucoup mieux qu’ils aillent nous les chercher chez Wim Wenders.

Filed under Montparnasse monde

Cohérence de la signalétique

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Dans cette ville limitrophe de la mienne ils ont très bien fait les choses. Soucieux de faire économiser leurs pas et donc l’usure de leurs semelles de chaussures aux moins bien lotis – ceux qui n’ont pas aux pieds LA BOTTINE SOURIANTE bien que le député-maire du lieu soit connu, lui, pour ses cigares et ses mots d’esprit – ils ont organisé l’espace rationnellement et regroupé les services qui leur sont nécessaires. Ainsi, dans un ordre laissé à l’appréciation de chacune et chacun, libre de donner la primauté au temporel ou au spirituel, rien de plus simple que d’aller faire brûler un cierge – avant ou après – s’être inscrit à Pôle Emploi. Tout ce qu’il resterait à faire dans des temps où l’expression lutter contre le chômage semble écorcher beaucoup de bouches.

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Terminé le Terminus

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(NB : billet prêt à poster depuis quelques jours que je publie aujourd’hui en écho à une autre démolition).

Ceinture rajustée, mains essuyées au torchon trop court pour être jamais sec tournant en rond autour du support en bois haut perché, ressortant des toilettes où il s’est un peu trop attardé le dernier client du café bar restaurant Le Terminus sur la place de la gare de ma ville de banlieue aura une très mauvaise surprise. Tout comme le cuisinier qui, dans les arrières, s’affaire encore à ranger ses casseroles. Car personne ne les a attendus et les portes qu’ils pousseront (relevant le passe-plat dans le cas du cuisinier) donneront sur le vide.

Occasion de constater que les Toilettes Téléphone et la cuisine par delà le passe-plat avaient été creusées dans la maison d’à côté et qu’aux murs des deux chambres à l’étage, en des jours meilleurs, le papier peint avait figuré des palmiers. Encore collés à la cloison, les miroirs qui peinaient à agrandir une salle minuscule ne renvoient plus l’image des piliers du bar Le Terminus (disponibles, à certaines heures pâles de la nuit, accoudés, avec des problèmes d’homme, des problèmes de mélancolie, comme dans la chanson) mais celles des voitures prenant le tournant pour suivre les rails filant plein Ouest. Et tous les quarts d’heure un train. Toujours solidaire des murs, aussi le revêtement de frisette auquel on avait confié, du moins jusqu’à une certaine hauteur, la création d’une ambiance chalet.

Place de la gare, pour boire nos cafés matinaux, nous restent d’un côté L’Arrivée, de l’autre Le Départ. Peter Handke, voisin des  lieux le temps de son  année dans la baie de personne, y évoque leur face à face. Il parle d’une rencontre faite dans l’un des cafés situés près de la gare [...], le “Bar de l’Arrivée”, tandis que l’autre s’appelait “Bar du Départ”. J’y attendais la fin de la leçon de piano que prenait mon fils… (p.89-90) – dans l’immeuble de L’Arrivée habite toujours le professeur de piano bien connu du quartier.

Une chance, mes photos sont suffisamment classées pour que je retrouve sans trop de peine une image du Terminus dans son intégrité. Même si ce n’était pas le débit de boissons, mais la girafe végétale plantée au beau milieu du parking par les jardiniers municipaux au printemps 2009, que j’avais voulu immortaliser. Une bête qui avait mal fini, obèse et hirsute à l’automne.

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Racine Charles, gendarme à Joué-les-Tours

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Si vous connaissez le gendarme Racine Charles de la brigade de Joué-les-Tours, dites-lui que j’ai retrouvé son grand cahier d’instruction corrigé par ses supérieurs hiérarchiques.

Sur un trottoir, au fond d’un cageot de vieilleries paperassières dont le marchand ne demandait pas cher.

D’une écriture régulière, de 1932 à 1938, mais plus intensivement en 1934-1935, Racine Charles s’y exerçait à la résolution de problèmes d’arithmétique, ainsi le 28 novembre 1932

Une machine à battre le blé conduite par 4 chevaux employant 14 ouvriers peut battre 92 hectolitres de blé par jour. Si le loyer de la machine coûte 4fr50 par jour et si l’on estime à 3fr10 la journée d’un cheval et à 1fr85 la journée d’un homme, à combien reviendra le battage d’un hectolitre de blé ?

à la dictée suivie de questions, comme celles qui suivent la dictée du 18 janvier 1933, Le cheval :

1) Qu’est-ce qu’un animal fougueux ? 2) Quel est le contraire d’un animal fougueux ? 3) Quand dit-on d’un homme qu’il est intrépide ? 4) Indiquez un synonyme de péril – pour le gendarme Racine Charles, pas de doute Le synonyme de péril est danger

à la rédaction littéraire, sujet du 3 avril 1935

En vous promenant vous arrivez à un passage à niveau dont les barrières sont fermées. Des automobiles, des voitures s’arrêtent. Le train arrive, il passe, il est passé. Racontez

et à la rédaction de procès-verbaux sur thèmes donnés, le 7 septembre 1936

Etant à votre brigade, vous êtes avisés téléphoniquement qu’un accident d’automobile a eu lieu à St-Sauveur, au carrefour de la route de Joué à Tours et de celle de Savonnières. Une automobile venant de Savonnières et se rendant à Tours ne tenait pas sa droite en abordant le tournant dont la visibilité n’est pas parfaite. Elle heurta l’automobile de M. X, commerçant à Tours qui venait en sens inverse ; sous la violence du choc ce dernier véhicule se renversa sur le côté droit et le conducteur fut grièvement blessé, de sorte que son transfert à l’hôpital s’imposa d’urgence. Faites le nécessaire ; dressez un croquis.

Les trois correcteurs, signant Le Chef, Le Lieutenant et Le Capitaine, chacun sa majuscule et ses galons, reconnaissent la bonne tenue du cahier (malgré quelques taches et ratures pointées du doigt) et la qualité du travail mais invitent le gendarme Racine Charles, à faire plus nettement apparaître le plan de ses rédactions comme à développer plus avant sa réflexion personnelle. Par exemple, le 15 mars 1935, invité à composer sur la vie de caserne, le gendarme déçoit les attentes du Lieutenant qui observe en marge Vous ne semblez pas enthousiasmé de la vie de caserne.

Un beau document, que j’ai eu l’occasion de montrer déjà à un historien de la gendarmerie et à un sociologue des écritures du travail, attentifs l’un comme l’autre à son intérêt. Ensemble nous nous étonnons du long usage de ce cahier, 6 ans, signe d’un souci de “formation permanente” dans la gendarmerie de l’entre deux guerres.

Et que le gendarme qui en noircit les pages porte un nom si beau : Racine Charles.

Filed under variétés

Dans Les moments littéraires, Bergounioux

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J’aime aller chaque octobre faire un petit tour au Salon de la revue à l’Espace Blancs-Manteaux, y  rencontrer les éditeurs intellectuels de revues appréciées ; revues de création littéraire et revues de sciences humaines, revues papier et revues en ligne côte à côte. D’ici là, la revue publie.net, numérique donc, animée par Pierre Ménard tenait bellement sa place dans l’article à propos du salon dans le Libé  du week-end.

Au salon de la revue j’ai acheté le numéro de la revue Les moments littéraires (n° 24, 2e semestre 2010) que je convoitais depuis que j’avais repéré son existence. Son dossier est consacré à  Pierre Bergounioux, “greffier de ces jours” avec extraits de ces notes quotidiennes pour l’année 2003, août 2003 pour être plus précise. Jours de canicule : il fait chaud à Gif, il fait chaud en Suisse et il fait encore plus chaud à Brive où l’écrivain rejoint d’urgence son frère Gabriel au chevet de leur mère frappée d’un accident vasculaire cérébral et reprenant lentement ses esprits, ses mots et, plus lentement encore, ses gestes.

C’est un avant-goût (tout y est dans ces quelques pages, des petites heures des levers au changement de réfrigérateur) du tome 3 du Carnet de notes qui couvrira, j’imagine, les années 2001-2010. Lecture attendue. Les bonnes feuilles – portant si bien leur beau nom – sont précédées d’un texte de François Bon sur Le taiseux Bergounioux (nul autour de lui ne savait l’entreprise des carnets de notes en cours).Texte de François Bon éveillant le souvenir d’un autre, inclus lui dans  Tumulte (p. 384-388 – mais il faut tout lire et relire de ce livre), “Presque un journal”, dans lequel il évoque sa stupeur admirative à la lecture sur son écran des épreuves du premier Carnet de Notes.

Entre l’avant-propos signé de l’ami et les extraits d’août 2003, un très bel entretien de Gilbert Moreau avec Pierre Bergounioux. Puis les bonnes feuilles (et l’étonnement que suscite la lecture de ces paragraphes de prose familière dans un format et sur un papier différents de ceux des gros volumes souples Verdier), qui s’enchaînent de façon très émouvante avec quelques pages tirées des notes écrites par le père, Raymond Bergounioux, sur l’enfance de Pierre (comme il en existe aussi sur son frère cadet). Notamment père et fils ensemble à la pêche pour la première fois.

Pour mémoire : une autre revue a consacré récemment un numéro à Pierre Bergounioux, Le préau des collines, n°11, paru au printemps.

Dans les deux sens, entre Saint-Michel et la rue Vieille du Temple, la Seine traversée par ses deux îles. Je ne retouche pas mes photos prises du pont entre les deux, mais il faisait sombre et froid dimanche.

PS : si vous cherchez d’autres articles de ce blog consacrés à Pierre Bergounioux, en voici quelques uns :

Art de la jonquille chez Pierre Bergounioux : mise à jour 2016-2020

Un printemps bergounien malgré tout

Ouvrir l’année à Gif-sur-Yvette avec Pierre Bergounioux

Une jonquille par temps de chrysanthèmes (offerte par Pierre Bergounioux)

Tristesse des mois en -bre (selon Pierre Bergounioux)

Compression d’étés bergouniens

Lui et nous : à propos du Carnet de notes 2011-2015 de Pierre Bergounioux

Jonquilles primeures à Gif-Sur-Yvette : suite des Carnets de Pierre Bergounioux

Enfin visibles à Paris : des ferrailles de Pierre Bergounioux

Mots de la fin (provisoire) du Carnet de notes 2001-2010 de Pierre Bergounioux

Pierre Bergounioux, Carnet de notes 2001-2010, lecture in progress

Lecture en cours : Pierre Bergounioux, Carnet de notes 2001-2010

“Un concert baroque de soupapes”, Pierre Bergounioux sculpteur

Histoire, littérature, sciences sociales – et Bergounioux

D’une page 48 de Bergounioux, et tout son monde est là

Couleurs Bergounioux (au couteau)

Filed under coin lecture

Souriante de la tête aux pieds (avec bottines)

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Je ne me résouds pas à me débarrasser de la boîte de ma dernière paire de chaussures achetée. D’habitude, je ne m’encombre même pas de la boîte, je l’abandonne à la caisse du magasin, assurant à la vendeuse qu’un sac me suffit. Toujours la même vendeuse dans la même petite boutique vêtements et chaussures – les chaussures 49 € la paire ou 80 les deux, au choix – où je me fournis aussi de jupes longues et pas chères, au bout de la rue Delambre, côté Quinet.

Mais pas cette fois, je cède à l’effort commercial du chausseur, qui s’intéresse autant à mon humeur qu’à mes pieds en me proposant

qui manquait à mon bonheur de grande marcheuse ; je rapporte donc la boîte à la maison et l’expose, priant chacun de bien vouloir s’extasier devant ma trouvaille.

Et voilà que partant chaque matin du bon pied grâce à mon heureux achat, ne finissant pas de me féliciter de ce que, grâce à lui, l’automne sera moins maussade, même quand les bourrasques se lèveront, je me prends à rêver d’autres boîtes tout aussi magiques, dont  nous déballerions, de l’écrin de papier de soie au gré de nos envies, besoins ou humeurs du jour

LA BOTTINE SAVANTE LA BOTTINE SOLIDE LA BOTTINE SERVILE LA BOTTINE SERVIABLE LA BOTTINE  SUEDOISE LA BOTTINE SADIQUE LA BOTTINE SADIENNE LA BOTTINE SONORE LA BOTTINE SERIEUSE LA BOTTINE SANGUINE LA BOTTINE SYLVESTRE LA BOTTINE SEXUELLE LA BOTTINE SOCIALE LA BOTTINE SPLENDIDE LA BOTTINE SURFINE LA BOTTINE SURFEUSE LA BOTTINE SENSIBLE LA BOTTINE SOLUBLE LA BOTTINE SENSUELLE LA BOTTINE SOUCIEUSE LA BOTTINE SOIGNEUSE LA BOTTINE SUSPECTE LA BOTTINE SANGLANTE LA BOTTINE SORDIDE LA BOTTINE SOCIABLE LA BOTTINE STUPIDE LA BOTTINE SEPTIQUE LA BOTTINE (ANTI)SEPTIQUE LA BOTTINE SOLAIRE LA BOTTINE SOLVABLE LA BOTTINE SEVERE  LA BOTTINE SUBLIME LA BOTTINE SINCERE LA BOTTINE STOIQUE LA BOTTINE SAPHIQUE LA BOTTINE SPACIEUSE  LA BOTTINE SECRETE LA BOTTINE SANS-GENE LA BOTTINE SOUMISE LA BOTTINE SPECIALE LA BOTTINE SPECIEUSE  LA BOTTINE SEYANTE LA BOTTINE SALUBRE LA BOTTINE SUPERBE LA BOTTINE SENSASSE LA BOTTINE SEREINE LA BOTTINE SONNANTE (MAIS PAS TREBUCHANTE) LA BOTTINE SEMBLABLE LA BOTTINE (INVRAI)SEMBLABLE

Cherchez, fouillez, essayez et demandez le contrepied à l’intérieur.

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