Accédant au tableau de bord de L’employée aux écritures pour créer un billet sur un sujet qui me démange ces jours-ci, voilà qu’il apparaît que ce billet sera le 200e du blog. Du coup je remets à plus tard mon projet et me dis que finalement 200 billets, en deux ans et des poussières, à l’actif d’un blog qui a accroché l’adjectif sporadique à son enseigne (se gardant bien de s’engager à tenir une cadence infernale) c’est tout de même honorable.
Petite fierté pour ce qui s’est écrit, indissociable d’un léger pincement au coeur : les blogs sont des icebergs (ailleurs on dit fosses à bitumes)… Ecriture qui existe, donne la satisfaction d’un partage immédiat et amorce souvent des conversations en commentaires (mille mercis aux fidèles), mais s’enfonce inexorablement.
Ce qu’il en reste de plus visible ? Sans doute la série Montparnasse monde, arrivée aux 49 billets sans compter les extensions vidéos et digressions sonores. Un texte à états successifs, d’abord feuilleton du samedi puis de n’importe quel jour, livre numérique aux éditions publie.net reprenant les 40 premières variations, puis récemment recomposé et réécrit, défait de ses images et solide sans, en vue d’une forme papier espérée. Je suis pour la coexistence pacifique de ces états différents d’un texte à transformations, comme le monde changeant qu’il évoque, jamais tout à fait le même quand on sait le regarder.
Si l’on met à part le cas des billets consacrés à des ouvrages que j’ai aimé lire pour lesquels mes invitations à partager la lecture, par je ne sais quel miracle de référencement, sont haut placées dans les réponses fournies par les moteurs de recherche à qui cherche à s’informer sur ces livres, la plupart des autres textes enfouis dans le passé du blog ne refont de temps en temps surface qu’à la bonne grâce de questions biscornues sur tout et n’importe quoi posées à ces mêmes moteurs par les internautes. Erreurs d’aiguillages cocasses par dessus le marché : nous en sourions parfois ensemble.
Grande envie, après deux ans de pratique du blog et du site que j’ai ouvert en même temps, de les fondre en un lieu unique parce que la circulation entre mes deux adresses manque de fluidité et qu’un changement de structure serait une invitation stimulante à renouveler les contenus. Malheureusement, l’opération est hors de mes moyens sonnants et trébuchants si je la confie (le site est déjà suffisamment touffu pour la rendre complexe) et au-delà de mon tout petit savoir-faire en la matière.
Donc rien ne change et la partition actuelle garde tous ses défauts. Blog d’un côté, où les choses disparaissent, et site de l’autre, où elles restent affichées, mais figées : pas assez de courants d’air entre les deux. Je le sais bien et le regrette. Continuer quand même parce que, même s’il est un peu de travers, par le blog l’écriture respire.