L'employée aux écritures

le blog de Martine Sonnet – ISSN : 2267-8735

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"Le problème de la nuit reste entier. Comment la traverser, chaque fois la traverser tout entière ?" Henri Michaux

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Livraisons d’automne

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Un peu d’autopromotion à laquelle m’incitent les parutions quasi concomitantes ces dernières semaines de trois ouvrages collectifs auxquels j’ai collaboré (sous ma casquette d’historienne).

Il y a le neuvième volume de l’édition, pour la première fois intégrale, du journal du libraire parisien - qui n’a pas tenu boutique longtemps mais est resté sa vie durant impliqué dans la corporation – Siméon Prosper Hardy (1729-1806).

L’entreprise éditoriale, co-dirigée par Pascal Bastien, Sabine Juratic, Nicolas Lyon-Caen et Daniel Roche son initiateur malheureusement décédé en février dernier, est menée de part et d’autre de l’Atlantique par des équipes basées l’une à l’Institut d’histoire moderne et contemporaine à Paris, l’autre à l’université du Quebec à Montréal. Ce neuvième volume de Mes loisirs, ou Journal d’événemens tels qu’ils parviennent à ma connoissance, publié aux éditions Hermann, couvre les années 1786 et 1787. Les deux derniers volumes relateront les années 1788 et 1789, Siméon Prosper Hardy ayant interrompu brutalement sa rigoureuse consignation des jours le 14 octobre 1789.

Pour en savoir plus sur ce journal, on peut consulter le site internet qui lui est dédié. On y accède notamment aux index onomastique, géographique et événementiel mis en ligne au fil de la parution des volumes papier. Pour connaître mieux le libraire, on peut aussi lire une petite étude inédite dans laquelle je me suis attachée à traquer son écriture à la première personne : “Je est Hardy : usages de la première personne du singulier dans Mes loisirs, ou Journal d’événemens tels qu’ils parviennent à ma connoissance.

Les deux autres parutions résultent de mes travaux sur les scientifiques allocataires de la Caisse nationale des sciences, un dispositif de financement de la recherche publique ayant fonctionné entre les années universitaires 1931/32 et 1938/39, préfiguration du CNRS qui en prend le relai à l’automne 1939. Deux chapitres dans des ouvrages collectifs qui viennent de paraître complètent mes précédents articles exploitant mon recensement exhaustif des chercheuses et chercheurs bénéficiaires des bourses et allocations dispensées par la Caisse. J’avais publié déjà des “gros plans” sur le champ des sciences humaines, sur les femmes et sur les chimistes.

Cette fois il s’agit, d’une part, d’une étude s’intégrant à un ensemble de travaux sur la communication scientifique dirigé par Muriel Le Roux : Modalités de la communication scientifique et technique : perspectives historiques / Communicating Science and Technology : Historical Perspectives (Peter Lang, 2023). Mon chapitre « Faire connaître ses travaux : l’accès à la publication de la première génération de boursières et boursiers de la Caisse nationale des sciences » restitue les conditions dans lesquelles les jeunes scientifiques s’insèrent dans le champ éditorial des sciences dites dures.

Enfin, d’autre part, le 27 octobre dernier est paru au Seuil Le monde des mathématiques, sous la direction du sociologue Pierre-Michel Menger et de l’historien Pierre Verschueren, ouvrage réunissant en 832 pages une vingtaine de contributions propres à éclairer sous différents jours la “société mathématique”, ses profils, ses carrières, ses institutions de recherche et d’enseignement, sa conscience de soi, son entre-soi et sa reproduction.

Ma petite pierre à cet édifice – « Deux mathématiciennes à la Caisse nationale des sciences : débuts croisés de Marie Charpentier et de Marie-Louise Dubreil-Jacotin» – porte sur les deux seules mathématiciennes intégrées à ce dispositif, aux côtés de 70 mathématiciens. Deux profils féminins qui s’opposent souvent mais les deux jeunes femmes aux origines et cursus différents se rejoignent dans leur commune difficulté à “faire leur trou” dans un monde qui sans les écarter formellement se pense en grande partie sans elles.

Dans Le Monde daté du 3 novembre 2023, sous le titre « Le Monde des mathématiques : loin des stéréotypes, les mathématiciens », Gilles Bastin rend compte de cet ouvrage.

nov 8, 2023

Relecture de Proust avec mentions marginales

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J’avais évoqué ici-même mon intention de relire, cinquante ans tout rond après ma première lecture, A la Recherche du temps perdu de Marcel Proust : c’est chose en cours. Une lecture infusée de longue date, préparée par les visites des expositions suscitées par les anniversaires célébrés en 2021 et 2022, cent-cinquantenaire de la naissance et centenaire de la mort, au musée Carnavalet, au musée d’Art et d’histoire du Judaïsme et à la Bibliothèque nationale de France. J’ai aussi assisté, les 19 et 20 janvier dernier, au Collège de France, au colloque marquant la clôture de ces célébrations.

Ayant en outre achevé, juste avant d’aborder, ou plutôt de ré-aborder, le premier volume de la Recherche, la lecture de la biographie de l’auteur par Jean-Yves Tadié, forte de ce bagage j’entre directement dans le texte – “Longtemps…” (vous connaissez la suite). Ne consultant donc pas la chronologie des pages introductives, je ne découvre pas les quelques discrètes annotations au crayon noir que comportent ces pages de mon volume de la Pléiade acheté d’occasion. Les folio ou livre de poche, selon les tomes, de ma première lecture avaient trop mal vieilli ; jaunis et ne demandant qu’à se débrocher, ces livres n’ont pas été de mon dernier déménagement.

C’est donc par hasard, hier, que je m’aperçois que chaque mention initiale d’année de la chronologie comporte la précision de l’âge correspondant de Marcel Proust et que le prix de l’avion que celui-ci projetait d’offrir à Alfred Agostinelli a été actualisé par un lecteur ou une lectrice à la fin du XXe siècle : vingt-sept mille francs de 1914 soit indique la mention anonyme “1998 =452 520 F”.

Mais surtout, surtout, il y a cette dernière mention qui m’émeut à l’ultime entrée de la chronologie, p. CXLIII

Je la reçois un peu comme cette poignée de main que l’on dit être passée, de main en main, d’Arthur Rimbaud à André Breton et qui n’en finit pas de courir.

J’ignore la généalogie de la famille Gineste/Albaret mais que la petite-nièce ou le petit-neveu de Céleste qui s’est un jour défait de ce volume sache que celui-ci est arrivé en de bonnes mains, sous de bons yeux. J’ai dès lors suspendu mon entreprise de gommage.

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avr 26, 2023

Jaune au carré (et relecture en vue)

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Soit un pan de mur jaune, pas si petit que ça, vu du train arrêté en gare de Vanves-Malakoff

et sur le pan de mur jaune des plus petits pans de mur jaune encore plus jaunes.

Quel petit pan de mur jaune est le petit pan de mur jaune ?

Et pour rester avec Proust : en 2023 je célèbre le cinquantième anniversaire de ma première lecture de La recherche du temps perdu. L’été 1973, juste après le bac, lecture commencée sur le chantier de fouilles d’une sépulture collective néolithique (avec invités mérovingiens) à Vierville dans le Cotentin. Lecture en grande partie à la lampe de poche sous ma tente puisque nous campions fort sommairement sur le chantier et que je n’ai jamais pu fermer l’oeil hors de murs solides. Lecture continuée en attendant ma première rentrée à la fac (Paris 7 Jussieu), puisque les cours ne commençaient à l’époque qu’en octobre – je lisais la suite dans des conditions matérielles moins spartiates mais en proie à mille interrogations sur la vie étudiante que j’allais aborder.

Cinquante ans après et alors que ma carrière officielle vient de s’achever, j’ai décidé de profiter de mon temps gagné pour revenir au temps perdu. Donc relecture de la Recherche à l’approche, nantie de cinq décennies de plus et de quelques expériences qui me faisaient défaut à 17 ans. Je m’y jette dès que j’en aurai fini avec les deux volumes folio de la biographie de Marcel Proust par Jean-Yves Tadié, qui me tiennent lieu en quelque sorte d’antichambre de relecture.


jan 21, 2023

Art de la jonquille chez Pierre Bergounioux : mise à jour 2016-2020

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Reprenons ou plutôt recueillons les jonquilles là où nous les avions laissées, fin 2015, au terme de la lecture du Carnet de notes 2011-2015 : sur le talus. La parution récente du Carnet de notes 2016-2020 permet en effet de prolonger les observations botanicoclimatiques sur l’éclosion des jonquilles en terrain pentu de la vallée de l’Yvette, juste en dessous du bois d’Aigrefoin.

Donc, si vous avez manqué le début (comme disait le Télé 7 jours familial de mes jeunes années téléspectatrices), les jonquilles 2016 prenant une longueur d’avance, avaient pointé leur nez dès le 6 décembre 2015 et c’était Gabriel, de passage à Gif, qui s’en était avisé. J’avais souligné cette précocité dans mon précédent bilan d’étape par lequel il convient de passer pour remonter l’éphéméride jusqu’en 1991.

En 2017, les choses rentrent (provisoirement) dans l’ordre, c’est le 4 février que La première jonquille est à demi éclose ; quatre jours plus tard, donc le 8, Cinq jonquilles ont fleuri. Le 20 novembre, Pierre Bergounioux consignant quelques arguments en vue de sa participation prochaine à une émission de Radio France dans laquelle il sera question de variations climatiques, entre clémence des hivers et fruits tardifs, en administre la preuve définitive par la floraison de plus en plus précoce des jonquilles.

Jonquilles bonne filles qui ne le démentent pas puisque un mois plus tard, le 23 décembre 2017, la floraison 2018 s’amorce, et cette fois c’est Cathy qui a l’oeil : Cathy, retour des courses, m’annonce que la première jonquille vient d’éclore à la place habituelle – sous-entendu sur le talus. Le 4 janvier 2018 le bouquet annuel s’étoffe ce ne sont pas moins de six jonquilles qui ont fleuri.

Le 14 janvier 2019 la première jonquille déplisse sa corolle à la place habituelle, sur le talus, si ce n’est à son heure, du moins à son année. Trois jours plus tard, le 17, La jonquille du talus s’est épanouie. Le 3 février Deux nouvelles jonquilles déplissent leur corolle, et le 7 février six jonquilles sont fleuries.  Mais le 5 avril les jonquilles ont passé.

Pour mieux revenir. Dès le 22 décembre de cette même année 2019, la cohorte 2020 pressée d’en découdre, trompe la vigilance de l’observateur : Trois pousses de jonquille sont sorties de terre, hier ou dans la nuit, à l’emplacement habituel. Le 4 janvier 2020 Les deux premières jonquilles viennent d’éclore sur le talus. Le 10 Ce sont cinq jonquilles qui sont en fleur, sur le talus. Le 1er février De nouvelles jonquilles fleurissent, et le  29 février, profitant des largesses de l’année bissextile Toutes les jonquilles sont fleuries.  Mais, pauvres d’elles, dès  le 30 mars Les jonquilles sont fanées. Cathy les a étêtées. Leur épargnant le premier confinement.

Qu’à cela ne tienne, deuxième vague épidémique plus ou moins mal maîtrisée, les fleurs 2021 sont prêtes à affronter la troisième. Le 18 décembre Les premières jonquilles sont sorties de terre, à la place habituelle, sur le talus. Avant que, le dernier jour de l’année, Pierre Bergounioux ne referme son Carnet de notes 2016-2020 sur cette ultime mention : La première jonquille a fleuri. Un signe d’espoir – le même jour On perçoit le très léger grain de lumière – par temps lugubres.

PS. Si vous découvrez le blog et souhaitez continuer votre lecture par quelques autres articles dans lesquels il est question de Pierre Bergounioux, passez donc par ici :

Un printemps bergounien malgré tout

Une jonquille par temps de chrysanthèmes (offerte par Pierre Bergounioux)

Tristesse des mois en -bre (selon Pierre Bergounioux)

Compression d’étés bergouniens

Lui et nous : à propos du “Carnet de notes 2011-2015″ de Pierre Bergounioux

Jonquilles primeures à Gif-sur-Yvette : suite des Carnets de Pierre Bergounioux

“Vies métalliques”, rencontres avec Pierre Bergounioux

Enfin visibles à Paris : des ferrailles de Pierre Bergounioux

Mots de la fin (provisoire) du Carnet de notes 2001-2010 de Pierre Bergounioux

Pierre Bergounioux, Carnet de notes 2001-2010, lecture in progress

Lecture en cours : Pierre Bergounioux, Carnet de notes 2001-2010

“Un concert baroque de soupapes”, Pierre Bergounioux sculpteur

Dans Les moments littéraires, Bergounioux

Histoire, littérature, sciences sociales – et Bergounioux

D’une page 48 de Bergounioux, et tout son monde est là

Couleurs Bergounioux (au couteau)

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mai 2, 2021

Un printemps bergounien malgré tout

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Pandémie et confinement tendant à nous faire perdre le Nord, j’ai oublié de mettre en ligne aux premiers jours d’avril, comme je me l’étais promis, la suite de mon année bergounienne. Je m’en aperçois et je boucle donc l’année, après mes extraits consacrés à l’été, à l’automne et à l’hiver. Un petit bol d’air corrézien nous fera du bien. Donc toujours selon les principes de ma “Conduite à tenir pour vivre une année bergounienne” publiée dans le livre collectif Pierre Bergounioux : le présent de l’invention, dirigé par Laurent Demanze en 2019, suite de ma contribution inspirée par ma relecture des trois premiers Carnets de notes (1980 à 2010) pour y puiser le schéma de l’année bergounienne archétypique. Je rappelle que tous les passages composés en italiques ci-dessous sont des citations extraites des Carnets.

Avril, mai, juin.

Printemps théorique parce que certaines années l’hiver revient au seuil d’avril, quand ce ne sont pas les giboulées qui frappent à contre-temps mars en mai puisque nous avons eu mai en mars. Néanmoins,profiter des vacances dites de printemps pour descendre en Corrèze même si les huit ou dix jours du séjour ne procurent qu’un avant-goût (de trop peu) de la cure régénérative de juillet. Mettre le cap sur les Bordes, lever 5h30, départ 6h, arrivée 11h, horaire susceptible de varier en fonction des arrêts facultatifs à Orléans, Clermont-Ferrand et/ou Brive. Faire éventuellement l’acquisition d’une carte de pêche en chemin, juste avant d’arriver. Dès l’après-midi ou, au pire, le lendemain passer voir les stocks de matière première à souder au camp des Bohémiens et à la chaudronnerie, en faire provisions : toujours au moins des dents de faucheuses (coriaces à arracher) et des riblons à la pelle. En soirée monter sur le plateau taquiner les truites de la Dadalouze, s’il s’en trouve quelques unes de précoces. Respirer, enfin, respirer. De retour dans la vallée de l’Yvette, si la saison se respecte, tout est vert, soudain, et on se rappelle que c’est déjà le mois de mai ; en avril et mai souhaiter aux plus proches (et à soi-même) leurs anniversaires. Un jour férié, le 1erou le 8 mai faisant parfaitement l’affaire, rentrer dans Paris en voiture, stationner le long du boulevard Edgar Quinet et selon une habitude qui s’invétère finir d’atteindre la Foire de Paris à la porte de Versailles par le métro, ligne 12. Faire là ses emplettes-cadeaux d’anniversaires au pavillon abritant les artisans du monde. L’année scolaire tirant vers sa fin, dernier vendredi de semaine B, derniers bulletins, derniers conseils de classes, s’autoriser à respirer la paix divine du soir de juin à dix heures précises, quand tout est parfum, profusion, gloire et s’offrir même le luxe d’une traversée du campus giffois du CNRS pour s’y saouler aux effluves de l’allée des tilleuls. Combiner le dernier book day fraternel parisien de la saison dans son circuit habituel (rue de Provence, passage Verdeau, métro pour le Quartier Latin puis rue de l’Odéon, boulevard Saint-Michel et bistro rue Monsieur-le-Prince avant de se séparer) avec un passage à la foire au livre ancien de la place Saint-Sulpice. Retour cartable plein à craquer, dos cassé pour trois jours. Corriger les copies du brevet et prendre enfin congé du collège dans la paix mystérieuse, un peu magique, du dernier jour.

PS. Si vous découvrez le blog et souhaitez continuer votre lecture par quelques autres articles dans lesquels il est question de Pierre Bergounioux, passez donc par ici :

Art de la jonquille chez Pierre Bergounioux : mise à jour 2016-2020

Ouvrir l’année à Gif-sur-Yvette avec Pierre Bergounioux

Une jonquille par temps de chrysanthèmes (offerte par Pierre Bergounioux)

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Lui et nous : à propos du “Carnet de notes 2011-2015″ de Pierre Bergounioux

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Histoire, littérature, sciences sociales – et Bergounioux

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avr 9, 2020

Ouvrir l’année à Gif-sur-Yvette avec Pierre Bergounioux

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Je continue à déposer ici, saison après saison, ma “Conduite à tenir pour vivre une année bergounienne” publiée dans le livre collectif Pierre Bergounioux : le présent de l’invention, dirigé par Laurent Demanze en 2019. Une contribution inspirée par ma relecture des trois premiers Carnets de notes (1980 à 2010) pour y puiser le schéma de l’année bergounienne archétypique. Premier janvier 2020 oblige, ce sont les mois de janvier, février et mars que je propose aujourd’hui, accompagnés des meilleurs voeux de L’employée aux écritures. Tous les passages composés en italiques ci-dessous sont des citations extraites des Carnets.

Janvier, février, mars. Guetter, à Gif-sur-Yvette sur la butte en lisière du bois d’Aigrefoin, l’éclosion de la première jonquille ou le premier chant du merle, événements qui surviennent à dates variables et font le nouvel an. Pour le reste, oublier au plus vite un premier trimestre pénible, du premier dimanche de janvier, le jour le plus triste de l’année, au dernier jour du premier mois de l’année, le pire, après quoi dans l’antre noir et glacé où l’an est en gésine, attendre que février s’achève pour quitter la face d’ombre, le versant noir de l’année ; un mois plus tard, gagner enfin une prometteuse heure d’été en espérant ne pas avoir vu passer le mois de mars. Résister coûte que coûte à ces trois mois sans échappatoires corréziennes, sans forces de la nature à éprouver que le surgissement effronté, sortis du bois, de quelques chevreuils gourmands de bourgeons ou d’une laie suivie de ses marcassins. Mois d’hiver avec, pour tout viatique, des après-midis dominicales à suivre le cours de la Mérantaise qui mêlera son filet d’eau à celles de l’Yvette. Se plier au temps cadencé, semaine A semaine B, de l’emploi du temps du collège. Arracher à la nuit d’avant l’aube les heures d’écriture, de lecture, d’étude, les instants à s’appartenir. Concéder le peu qu’il reste de jour, hors du collège, à la vie domestique : lessives, provisions de pain, courses au supermarché, cuisine – steaks hachés/coquillettes les mercredis. Cours du matin dispensés, semaine contrainte bouclée, s’accorder dans l’ébriété vague des samedis après-midis et leur insidieux parfum de désœuvrement une virée en hôtel des ventes, à Rambouillet, à Versailles – en revenir accompagné d’un crocodile empaillé d’un bon mètre de long- voire jusqu’à Chartres si le ciel s’y prête. Toujours à craindre, l’hiver, la neige et le verglas qui rendent la butte difficilement praticable. Compter, en toutes saisons mais encore plus fâcheux par mauvais temps, avec les incartades de la R 21 ou du RER B, les embarras et les dangers publics sur la N 306. Anticiper en se donnant de la marge, quitte à tuer une heure d’avance dans la salle d’attente du cabinet médical (glisser dans le cartable la dernière livraison des Actes de la recherche en sciences sociales) ou, pire, livré aux courants d’air glacé de la gare. Janvier, février, mars : tenir bon et, au premier soleil, ouvrir grand portes et fenêtres, chasser l’hiver de la maison à grands coups de balais.

Illustration : fanal au pignon de la gare RER B de Gif-sur-Yvette.

PS. Si vous découvrez le blog et souhaitez continuer votre lecture par quelques autres articles dans lesquels il est question de Pierre Bergounioux, passez donc par ici :

Un printemps bergounien malgré tout

Une jonquille par temps de chrysanthèmes (offerte par Pierre Bergounioux)

Tristesse des mois en -bre (selon Pierre Bergounioux)

Compression d’étés bergouniens

Lui et nous : à propos du “Carnet de notes 2011-2015″ de Pierre Bergounioux

Jonquilles primeures à Gif-sur-Yvette : suite des Carnets de Pierre Bergounioux

“Vies métalliques”, rencontres avec Pierre Bergounioux

Enfin visibles à Paris : des ferrailles de Pierre Bergounioux

Mots de la fin (provisoire) du Carnet de notes 2001-2010 de Pierre Bergounioux

Pierre Bergounioux, Carnet de notes 2001-2010, lecture in progress

Lecture en cours : Pierre Bergounioux, Carnet de notes 2001-2010

“Un concert baroque de soupapes”, Pierre Bergounioux sculpteur

Dans Les moments littéraires, Bergounioux

Histoire, littérature, sciences sociales – et Bergounioux

D’une page 48 de Bergounioux, et tout son monde est là

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jan 1, 2020

Une jonquille par temps de chrysanthèmes (offerte par Pierre Bergounioux)

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La parution cette semaine du riche Cahier de l’Herne consacré à Pierre Bergounioux (127e de la collection) permet à L’employée aux écritures préposée (par elle-même) à la tenue du calendrier de l’éclosion de la première jonquille sur le talus de Gif-sur-Yvette, depuis 1991, d’anticiper sur la parution du prochain Carnet de notes.

Le Cahier de l’Herne Pierre Bergounioux nous offre en effet un extrait des notes de ce prochain Carnet, couvrant les jours du samedi 1er décembre 2018 (Sa 1.12.2018 dans la graphie de l’auteur) au lundi 4 février 2019 (Lu 4.2.2019). Et la jonquille primeure est bien là où on l’attend :

Lu 14.1.2019 Debout à sept heures moins le quart [...]. Il a fait doux, sous les nuages, et la première jonquille déplisse sa corolle à la place habituelle, sur le talus.

Restera bien sûr à compléter la série avec les éclosions 2016, 2017 et 2018 puisque nous en étions arrêtés à 2015. Patience, patience, patience et en attendant il me reste beaucoup à lire dans la revue : j’ai évidemment commencé par les extraits du Carnet inédit.

Pierre Bergounioux dévoile également dans le Cahier de l’Herne un extrait du journal tenu par ses parents, Raymond et Andrée Bergounioux – au sommaire sous le titre “Journal tenu par les parents (1952)” – par lequel j’ai poursuivi ma lecture. Pour mémoire, des pages du même journal parental avaient été divulguées dans un numéro des Moments littéraires (n° 24, 2e semestre 2010) que j’avais évoqué ici. Toujours aussi émouvant de remonter, une génération en amont, aux limbes de cette écriture des jours (et du soin des enfants) qui noircira des milliers de pages sous couverture jaune Verdier.

PS 1 : Pour faire le tour des extraits d’ores et déjà lisibles du prochain Carnet de notes, je signale que les pages “Lu 23.10.2017″ à “Di 29.10.2017″ sont parues il y un an dans un autre numéro des Moments litéraires (n°40, 2e semestre 2018) qui réunissait les extraits des journaux couvrant cette même semaine de l’automne 2017 de 25 écrivains. Lecture fascinante que cette juxtaposition des 25 tranches de vie concomitantes. A lire aussi, octobre 2018, Lu 1.10.2018 à Me 31.10.2018, dans Pierre Bergounioux : le présent de l’invention (dirigé par Laurent Demanze, éd. Passage(s), 2019, avec petite contribution de L’employée aux écritures déjà évoquée sur le blog). Enfin, dans La Nouvelle Revue française, n°634, juillet 2019, l’extrait correspondant au mois de juillet 2018 a été publié. C’est tout ce que j’ai repéré.

PS1 bis Mais le Notulographe complète heureusement mon repérage, merci à lui : dans la revue Europe, n°1057 de mai 2017 a été publié le mois de juillet 2016.

PS 2 : Pour continuer votre lecture sur ce blog par quelques autres articles dans lesquels il est question de Pierre Bergounioux :

Art de la jonquille chez Pierre Bergounioux : mise à jour 2016-2020

Un printemps bergounien malgré tout

Ouvrir l’année à Gif-sur-Yvette avec Pierre Bergounioux

Tristesse des mois en -bre (selon Pierre Bergounioux)

Compression d’étés bergouniens

Lui et nous : à propos du “Carnet de notes 2011-2015″ de Pierre Bergounioux

Jonquilles primeures à Gif-sur-Yvette : suite des Carnets de Pierre Bergounioux

“Vies métalliques”, rencontres avec Pierre Bergounioux

Enfin visibles à Paris : des ferrailles de Pierre Bergounioux

Mots de la fin (provisoire) du Carnet de notes 2001-2010 de Pierre Bergounioux

Pierre Bergounioux, Carnet de notes 2001-2010, lecture in progress

Lecture en cours : Pierre Bergounioux, Carnet de notes 2001-2010

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Dans Les moments littéraires, Bergounioux

Histoire, littérature, sciences sociales – et Bergounioux

D’une page 48 de Bergounioux, et tout son monde est là

Couleurs Bergounioux (au couteau)

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nov 1, 2019

Tristesse des mois en -bre (selon Pierre Bergounioux)

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Pour faire suite à un billet précédent consacré aux mois de juillet et d’août, un autre extrait de ma contribution au récent livre collectif Pierre Bergounioux : le présent de l’invention, dirigé par Laurent Demanze. J’en rappelle le principe : une relecture de ses trois premiers Carnets de notes (1980 à 2010) dessinant l’archétype d’une année bergounienne. Tous les passages composés en italiques ci-dessous sont des citations extraites de ces trois volumes.

Septembre, octobre, novembre, décembre.

Voici venir les tristes mois à la finale en –bre, c’est tout dire. Remettre un pull sur sa chemise et reprendre le chemin du collège, pré-rentrer, rentrer, toucher son emploi du temps, expérimenter chacune des journées de la semaine qui forme l’unité de base de l’année scolaire, classe après classe rencontrer les parents. C’est un automne de huit mois qui a débuté en septembre. S’armer de courage pour le traverser, honorer les commandes, les invitations, les sollicitations de toutes sortes, et rester réceptif à ce moment récurrent, […] à la frontière de l’été et de l’automne, où le grand passé entrouvre ses portes de corne, où les morts nous font signe. Les entendre, et ce qui s’est déjà écrit de leurs dits, en corriger les épreuves, en signer les services de presse, accompagner les livres parus, leurs traductions, leurs rééditions sous habits neufs. Aspirer au dernier jour de la première moitié du premier trimestre ; dans ces temps-là souffler quelques jours et retarder sa montre d’une heure. Faire la part des distractions propres aux mois en -bre : Fête de l’Huma, FIAC, Salon du livre jeunesse de Montreuil, y aller, ou pas, mais pour rien au monde ne manquer la bourse aux minéraux de l’hôtel PLM Saint-Jacques, même quand l’inattendu a déserté ses étalages - vingt ans que nous fréquentons cette bourse. Tout nous émerveillait au début. On sortait de la vieille Corrèze. On n’avait rien vu. Au 11 novembre, l’automne s’aigrit. Tout périclite, penser à la vignette automobile et au vaccin contre la grippe. Décembre, léger répit au collège avec la semaine de stage des troisièmes. Faire le dos rond - la vie devient domiciliaire et familiale – pour amortir ce temps obscur, immobile et froid de décembreLe ciel est pareil à une feuille de fer, la lumière pauvre, comme si la nuit restait mêlée au jour. Ne pas tenter de les démêler, n’en extraire que la date du 15*, anniversaire, – 12 ans, 15 ans, 21 ans, 25 ans, 30 ans, 31 ans – , des cahiers de 288 pages propres à serrer chacun quatre ou cinq mois de la vie précieuse de Pierre Bergounioux. Et quand, pour une fois, le dernier jour de l’année coïncide avec la dernière page de ce cahier, l’événement mérite pierre blanche : c’est arrivé le 31 décembre 2001.

* Si la toute première entrée du premier volume est bien datée du 16 décembre 1980, c’est par la suite toujours à la date du 15 décembre, donc la veille, que l’anniversaire du Carnet est mentionné.

P.S. Pour continuer votre lecture sur ce blog par quelques autres articles dans lesquels il est question de Pierre Bergounioux :

Art de la jonquille chez Pierre Bergounioux : mise à jour 2016-2020

Un printemps bergounien malgré tout

Ouvrir l’année à Gif-sur-Yvette avec Pierre Bergounioux

Une jonquille par temps de chrysanthèmes (offerte par Pierre Bergounioux)

Compression d’étés bergouniens

Lui et nous : à propos du “Carnet de notes 2011-2015″ de Pierre Bergounioux

Jonquilles primeures à Gif-sur-Yvette : suite des Carnets de Pierre Bergounioux

“Vies métalliques”, rencontres avec Pierre Bergounioux

Enfin visibles à Paris : des ferrailles de Pierre Bergounioux

Mots de la fin (provisoire) du Carnet de notes 2001-2010 de Pierre Bergounioux

Pierre Bergounioux, Carnet de notes 2001-2010, lecture in progress

Lecture en cours : Pierre Bergounioux, Carnet de notes 2001-2010

“Un concert baroque de soupapes”, Pierre Bergounioux sculpteur

Dans Les moments littéraires, Bergounioux

Histoire, littérature, sciences sociales – et Bergounioux

D’une page 48 de Bergounioux, et tout son monde est là

Couleurs Bergounioux (au couteau)

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sept 10, 2019

Compression d’étés bergouniens

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Invitée par Laurent Demanze – merci à lui – à m’associer à un volume autour de l’oeuvre de Pierre Bergounioux concocté à l’occasion du soixante-dixième anniversaire de l’écrivain-sculpteur, j’ai eu l’idée de revenir, pour deuxième lecture, après m’y être immergée dès parutions, à ses trois premiers Carnets de notes (1980 à 2010). J’ai fait comme lui, j’ai extrait ma lecture et au fil des pages, celles que je reparcourais en terrain connu, celles que je noircissais, de notations récurrentes en éternels retours Essonne-Corrèze, Corrèze-Essonne, la trame de l’année bergounienne s’écrivait. Le livre collectif vient de paraître aux éditions Passage(s), c’est Pierre Bergounioux : le présent de l’invention, ouvrage collectif dirigé par Laurent Demanze.

De mes pages intitulées “Conduite à tenir pour vivre une année bergounienne”, j’ai choisi de reprendre ici, en guise d’échantillon, le paragraphe consacré aux deux grands mois d’été. La scène se passe donc à Gif-sur-Yvette (Essonne) puis en Corrèze avant retour à Gif.

N.B. : Tous les passages composés en italiques ci-dessous sont des citations extraites des volumes 1, 2 et 3 du Carnet de notes* .

Juillet-août

C’est juillet le magnifique, la saison prodigue, l’apogée de l’an. Le temps est venu de libérer les heures dédiées aux passions[tenues]en lisière, le restant de l’année. Toutes affaires essonniennes cessantes, après dépôt à la Poste d’un ordre de réexpédition du courrier, rejoindre la Corrèze au plus vite, ses terres, ses eaux, ses maisons initiales. Un mois durant, y reprendre corps dans ses lignées et au-delà, s’incarner en son âge géologique. Livres fermés, ferrailler, souder, sculpter, collectionner, arpenter, pêcher sur la Triouzoune et du côté de Chaveroche, traquer les bêtes faramineuses et le Grand Sylvain. Vivre le mois corrézien dans la conscience dévorante de l’urgence d’agir, parce que bientôt nous avons franchi la limite du 20 juillet, passé laquelle se profile, déjà, la fin du loisir, de l’oubli, du bel été. Commencer alors à prendre congé des uns et des autres restés à demeure, préparer la maison des Bordes pour huit mois de somnolence, procéder aux rangements rituels d’avant retour, transférer les soudures de la saison [n] à l’étage de la petite grange. Et quand vient le dernier jour de juillet, la fin des hautes heures, des instants d’oubli, qui ne règnent qu’une fois l’an, faire la route dans l’autre sens – la seule pensée du retour est déjà chargée de crainte- voiture alourdie de ce qui aura été extirpé de terre natale. Août à Gif c’est l’inverse de juillet aux Bordes, le temps a changé de nature, l’angoisse d’août supplanté l’humeur exubérante, large, inventive, heureuse de juillet. Au bureau chaque matin, rétablir la circulation du sang d’encre, de notes jetées sur le papier, en pages couvertes – deux si possible avant midi -, demi-format quand la douleur est trop vive, avant révision, rabotage/polissage, dactylographie, relecture, corrections, point final, pour envoi dans les mois à venir. En août, rompre le sceau effrayant du livre prochain. Éclaircie bienvenue dans ces jours de labeur, jouir de l’instant rare, merveilleux, qui succède aux grands retours de vacanciers partis au loin, déballer des cadeaux toujours attentionnés aux passions des uns et des autres.

* Je n’ai pas repris, pour cet exercice ou plutôt ce clin d’oeil, le sombre quatrième volume (2011-2015), plus récent, sur lequel j’avais déjà écrit.

P.S. Pour continuer votre lecture sur ce blog par quelques autres articles dans lesquels il est question de Pierre Bergounioux :

Art de la jonquille chez Pierre Bergounioux : mise à jour 2016-2020

Un printemps bergounien malgré tout

Ouvrir l’année à Gif-sur-Yvette avec Pierre Bergounioux

Une jonquille par temps de chrysanthèmes (offerte par Pierre Bergounioux)

Tristesse des mois en -bre (selon Pierre Bergounioux)

Jonquilles primeures à Gif-sur-Yvette : suite des Carnets de Pierre Bergounioux

“Vies métalliques”, rencontres avec Pierre Bergounioux

Enfin visibles à Paris : des ferrailles de Pierre Bergounioux

Mots de la fin (provisoire) du Carnet de notes 2001-2010 de Pierre Bergounioux

Pierre Bergounioux, Carnet de notes 2001-2010, lecture in progress

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Dans Les moments littéraires, Bergounioux

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juin 28, 2019

Cette dame au chignon vert

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surgie ces jours derniers, bien cadrée, rue de L’abbé de L’Epée (Paris 5e) me fait me souvenir qu’il y avait autrefois chez nous, ce livre, Ces dames aux chapeaux verts, de Germaine Acremant qui avait dû appartenir à l’une de mes soeurs aînées et que je n’ai jamais lu. En vertu d’un principe, bien établi dans ma petite tête, qu’un livre – et surtout un roman – acquis par l’une de mes soeurs n’était en aucun cas susceptible de m’intéresser. Non que l’on m’ait jamais dissuadée d’ouvrir quelque livre que ce soit : j’édictais mes “mises à l’index” toute seule comme une grande.

Ce qui m’impressionnait avec les chapeaux verts, outre leur logique publication dans la Bibliothèque verte, c’était le fait que l’auteure porte le même prénom que notre mère. Nous n’en connaissions pas beaucoup des livres signés d’une Germaine quelque chose et c’était même probablement le seul présent sur nos étagères. A ces côtés étaient rangés  Trois hommes dans un bateau (Jérôme K. Jérôme – autre nom intrigant – Bibliothèque verte également) et Les Carnets du Major Thompson (Pierre Daninos, collection Le livre de poche) que je n’ai jamais lus non plus. Les dames, les canotiers et le Major, tout ce monde-là faisant bon ménage en une improbable trilogie qu’il me reste à lire (ou pas).

PS du 12 août : on trouvera sur le blog Pendant le week-end le même cadre, vide ou autrement rempli. Merci au tenancier attentif.

août 8, 2018

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